Dans quelques mois la NWSL (National Women’s Soccer League) va démarrer sa septième saison. Pour ceux qui n’ont pas eu l’occasion d’y jeter un coup d’œil par le passé, et qui se demandent «est-ce que ça en vaut la peine?», ou tout simplement «qu’est-ce que la NWSL ?», il fallait vous raconter l’histoire de cette toute jeune ligue et de son fonctionnement qui peut paraitre complexe. Pour vous donner envie, on va vous faire un petit récapitulatif de la saison passée et évoquer la saison à venir, qui sera bien entendu à suivre sur Culture Soccer.
Contrairement à la MLS, la ligue majeure féminine telle que nous la connaissons aujourd’hui est très récente. Elle n’a été créée qu’en 2012, suite à la dissolution de la Women’s Professionnal Soccer (WPS, 2007-2012) qui était elle-même la successeure de la Women’s United Soccer Association (WUSA, 2001-2003). La WUSA avait été créée suite à la deuxième victoire des États-Unis à la coupe du monde de 1999, pensant profiter de l’élan créé par la compétition. Cependant, elle a cessé toute activité en 2003 après trois saisons, suite à une perte nette d’environ 100 millions de dollars.

Le championnat féminin actuel comprend neuf équipes qui s’affrontent en match aller/retour, voire trois fois pour atteindre 24 journées.
La saison s’étend de mars à septembre avec les playoffs en octobre. Seules les quatre premières équipes peuvent prétendre au titre. Tout comme en MLS, l’anglicisme peut être trompeur avec nos équivalents français : en NWSL, l’équipe gagnante du Championnat gagne le «Shield» et l’équipe remportant les Playoffs gagne le «Championship». Pour les playoffs, les grands vainqueurs sont couronnés après deux matchs : les premières du championnat s’opposent aux quatrièmes et les secondes aux troisièmes. Les vainqueurs de ces deux matchs se rencontrent lors d’une finale qui détermine alors le vainqueur du «Championship».
Pour ce qui est des joueuses qui composent les effectifs,chaque équipe a l’obligation d’avoir un effectif (ou «roster») composé de 18 à 20 joueuses maximum, avec pas plus de quatre joueuses étrangères. Tout comme pour la ligue masculine (MLS), les joueuses trouvent leur équipe par le biais des drafts. À la mi-janvier se tient la «College Draft», où les joueuses des différentes universités sont présentées et les équipes choisissent les joueuses qu’ils préfèrent, dans un ordre de sélection défini par le classement final de la saison précédente.
Le dernier de la saison précédente choisira en premier, l’avant-dernier en deuxième jusqu’au premier du classement qui choisira en dernier.Il y a exactement quatre tours (ou «rounds»), donc chaque équipe passe quatre fois. Tout comme en MLS, il y a souvent des exceptions, car lors d’échanges de joueuses (ou «trades») il arrive qu’une équipe donne, en plus d’un certain montant, son tour de passage comme monnaie d’échange, ce qui explique pourquoi on peut voir lors d’un round, une franchise qui ne passe pas et une autre qui «pioche» (ou «pick») plusieurs fois.
Si une nouvelle équipe se crée, et uniquement dans ce cas-là, il y aura une «Expansion Draft». La nouvelle venue piochera alors des joueuses dans d’ autres franchises, et n’aura pas le droit d’en prendre plus de deux dans la même. Si le choix se porte sur une joueuse membre de l’USWNT (United State Women National Team), une deuxième pioche dans la même équipe sera impossible. Lors de cette draft, les équipes qui n’ont pas fait les playoffs ont le droit de protéger jusqu’à dix joueuses, les autres, uniquement neufs. Ces joueuses-là sont donc intouchables, ce qui donne souvent avant la période de draft certains conflits au sein même des équipes, qui doivent choisir avec difficulté les joueuses qu’elles souhaitent garder, et lesquelles elles sont prêtes à risquer la perte.
Les «Re Entry Draft» se tiennent, elles, lors de la fin de saison, où les clubs choisissent les joueuses pour lesquelles ils ne prolongeront pas les contrats. Ces dernières pourront donc être choisies par d’autres équipes.
La «Dispersal Draft», elle, a lieu uniquement lors de la dissolution d’une équipe. Les joueuses sont alors choisies sur le même principe que la College Draft.
Enfin pour finir, il y a le cas particulier des «National Team Player Replacement». Lors du départ de certaines joueuses avec leur équipe nationale, le club a le droit de faire un contrat allant d’une journée à plusieurs jours pour pallier à l’absence des effectifs. En revanche, ces joueuses-là doivent partir dès le retour des internationales.
Pour résumer, une équipe a différents moyens pour récupérer des joueuses ; la «College Draft», «Expansion Draft», «Re Entry Draft», «Dispersal Draft», les échanges et les remplacements des joueuses en équipes nationales. Le système peut paraitre compliqué pour ceux qui ne sont pas familiers avec la MLS, et étant un système américain il est en effet complexe. Cependant, il faut savoir qu’il ressemble énormément à son penchant masculin et aux autres ligues majeures américaines.

Un autre point compliqué concerne le salaire des joueuses, qui est loin d’être mirobolant. Lors de la saison 2018, le montant alloué par la ligue aux équipes concernant exclusivement les salaires était de 350,000$, puisque les joueuses sont sous contrat avec la NWSL, comme en MLS, et non pas les franchises. La ligue demande qu’un salaire minimum de 15750$ soit versé aux joueuses,avec un plafond maximum de 44000$ par saison, des sommes qui seraient jugées ridicules pour les hommes. Il est également important de dire que les filles jouant pour les équipes nationales américaines et canadiennes sont payées par leurs fédérations, et non pas par la NWSL. C’est ce que l’on appelle les «Allocated Players », et c’est pourquoi elles ont souvent des salaires beaucoup plus élevés que leurs coéquipières. Point positif à souligner cependant, en 2013 lors de la première saison, le «Salary Cap» était de 200,000$ par équipe, et le montant est donc en constante augmentation.
Maintenant que les bases ont été posées et que vous voyez comment fonctionne la ligue, voici comme promis le petit résumé de la saison passée. Cela pourra vous donner une idée sur ce qui peut être attendu la saison prochaine.
Pour vous faire une idée des équipes à suivre de près, voici le tableau des gagnantes de ces dernières années:
Saison | NWSL Champions
(PlayOff) |
NWSL Shield (Championnat) |
2013 | Portland Thorns FC | Western New York Flash |
2014 | FC Kansas City | Seattle Reign FC |
2015 | FC Kansas City | Seattle Reign FC |
2016 | Western New York Flash | Portland Thorns FC |
2017 | Portland Thorns FC | North Carolina Courage |
2018 | North Carolina Courage | North Carolina Courage |
Attaquons-nous maintenant au vif du sujet et à ce qui nous intéresse le plus, la saison à venir et les équipes qui vont la composer :
Comme dit un peu plus haut elles sont au nombre de neuf: le système de relégation n’existant pas, ce sont les mêmes équipes que l’on retrouve chaque année, sauf si une équipe est dissoute ou si une nouvelle fait son entrée (le championnat n’a jamais dépassé les dix équipes depuis sa création).
Equipe | Adhésion NWSL | Coach |
Chicago Red Stars | 2013 | Rory Dames |
Portland Thorns FC | 2013 | Mark Parsons |
Seattle Reign | 2013 | Vlatko Andonovski |
Washington Spirits | 2013 | Richie Burke |
Sky Blue FC | 2013 | Denise Redy |
Houston Dash | 2014 | James Clarkson |
Orlando Pride | 2016 | Marc Skinner |
North Carolina Courage | 2017 | Paul Riley |
Utah Royals | 2018 | Laura Harvey |
Pour vous y retrouver, je vous ai concocté une petite carte qui rendra le tout plus intuitif, avec des informations sur chaque franchise.

Avec l’organisation, cet été, de la Coupe du Monde Féminine en France, la NWSL a essayé de s’adapter, car entre les différents rassemblement, les matchs de préparations et la compétition en elle-même, les joueuses internationales seront souvent absentes. C’est pourquoi, lors de la phase de groupe de la compétition internationale, il n’y aura pas de matchs de championnat, une nouveauté pour la ligue.
Voici les dates clés pour la Saison 2019 :
Les effectifs actuels ne sont pas encore connus, ceux-ci n’ont pas été encore dévoilés.
Pour finir sur ce guide qui, nous l’espérons, permettra aux novices de se familiariser avec le fonctionnement du championnat, nous voulons vous souhaiter, chez Culture Soccer, une bonne saison à tous. On espère que vous passerez de bons moments aux cotés de vos équipes et que les décalages horaires ne nous feront pas trop souffrir.
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