Finalement, c’est signé. Miguel Almirón, annoncé sur le départ depuis la fin de la saison MLS, est finalement parti pour 27 millions de dollars à Newcastle.
Les dirigeants s’en languissaient. L’attaquant paraguayen, probablement le meilleur joueur de la ligue sur les deux dernières saisons, ne devait partir qu’à 30 millions de dollars et pas pour un de moins. Seulement, les dirigeants d’Atlanta ayant déjà acheté son remplaçant (Pity Martinez, de River Plate, pour plus de 15 millions), United devait se libérer d’au moins un de leurs trois joueurs désignés; en avoir quatre est impossible selon les règles en MLS.
Almirón devait partir, maintenant que cela est fait, la véritable saison d’Atlanta peut commencer sans se soucier de cette épine qui les ralentissaient jusque-là.
L’année de trop ?
Voilà où réside le réel problème. Atlanta United c’est deux ans d’existence, une MLS Cup, un club rempli de stars pour les deux premières saisons et un stade qui a, en moyenne, 50.000 spectateurs et qui détruit records après records en ayant parfois plus de 70.000 fans présents au Mercedes-Benz Stadium.
Comment continuer, après avoir eu deux ans de succès incessants, à attirer autant de fans et à avoir autant de succès quand des pièces maîtresses partent ?
En effet, Miguel Almirón n’était pas qu’un joueur parmi les autres mais une pièce maîtresse d’Atlanta. Un joueur souvent comparé à Gareth Bale pour ses accélérations et ses changements de rythmes. Un joueur qui était une icone dans la ville tout comme son comparse en attaque Josef Martinez qui marqua 22 buts en deux saisons.
Ce n’est pas le seul départ d’impact pour la franchise non plus. Tata Martino est reparti à la tête d’une sélection, le Mexique cette fois, après avoir donné une forte impression en Géorgie. Ce dernier avait été présent dans l’organisation bien avant son premier match en MLS. Il avait conseillé et construit l’équipe ainsi que l’organisation du club, ce qui a fortement impacté les résultats. Même si certaines erreurs de recrutements ont été faites dans le passé (le titulaire au poste de numéro neuf lors du premier match d’Atlanta n’était pas Josef Martinez, mais Kenwyne Jones, qui ne marqua que deux buts avec United), l’aura de Tata Martino aura été essentielle pour attirer de jeunes joueurs du continent sud-américain en MLS et surtout, vers une franchise qui n’avait jamais joué un match auparavant.
Finalement, si Greg Garza n’était pas le joueur le plus influent en Géorgie cette année, il avait été très utile en 2017 et son transfert cet hiver au FC Cincinnati sera une perte pour United, puisqu’il avait un salaire peu important (175.000$ par saison) comparé à son rendement lors de sa première saison au poste de latéral gauche. Cependant, sa vente pour 400.000 dollars peut être décrite comme une bonne affaire comparée à ses blessures.
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Une année chargée
Cela fait tout de même beaucoup de trous à combler pour une franchise qui aura un calendrier extrêmement complique l’année prochaine. Entre la Major League Soccer, la U.S Open Cup, la Concacaf Champions League et la Campeones Cup , il faudra bien savoir gérer les temps de jeu si Atlanta veut performer sur plusieurs compétitions (on l’a vu avec Toronto FC en 2018, ce n’est pas si facile à faire).
L’arrivée du nouvel entraîneur Frank de Boer se place dans cet optique : gérer les joueurs et surtout les jeunes pour leur permettre d’émerger au plus haut niveau. Certes, l’entraîneur reste sur plusieurs échecs en Italie et en Angleterre. Il aura à Atlanta des conditions assez similaires à celles vécues à ses débuts à l’Ajax Amsterdam où il avait gagné quatre championnats en six saisons tout en faisant émerger de nombreux talents.

Cette année donc, plusieurs jeunes devraient montrer le bout de leur nez. Greg Garza, le latéral gauche, pourrait par exemple être remplacé par George Bello, tout juste 16 ans, qui a marqué son premier but l’année dernière en MLS. Andrew Carleton sera aussi à regarder de très près tant le jeune de 18 ans a fait une bonne impression au groupe lors de sa demi-saison en MLS (six matchs joués, et un but en cup) ainsi que lors de sa demi-saison avec la réserve du club en USL.
Les deux seront épaulés sur l’aile gauche par ce qui reste le transfert le plus étrange de cette fenêtre en MLS ; l’arrivée de Brek Shea. Éternel espoir américain et joueur assez délirant, Shea tentera une nouvelle fois de relancer sa carrière.
Finalement (on vous passe la rumeur Florentin Pogba, aperçu au stade, car nous attendons confirmation officielle), le jeune qui pourrait enfin exploser cette année se nomme Ezequiel Barco. Acheté à prix d’or l’année dernière à Independiente (15 millions de dollars US), le jeune argentin a réellement déçu même si le transfert en lui-même, celui d’un jeune argentin prometteur directement en MLS, est toujours considéré comme un incroyable tour de force. Barco avait tellement peu impressionné lors des ses entrées en jeu l’année dernière (il était très rarement titulaire) qu’il y avait eu vent d’un prêt vers l’Argentine cette saison. Cependant, il devrait pouvoir faire son trou cette année avec un nouvel entraîneur et avec la Coupe du Monde U20 qu’il jouera probablement avec l’Argentine.
Des ambitions de succès sur le long-terme
La clef pour réussir cette saison se nomme Pity Martinez. Le milieu de terrain argentin qui était un (sinon le) des meilleurs joueurs dans le continent Américain la saison passée et qui, malgré son style différent à celui d’Almiron, devrait devenir rapidement la pièce centrale du système de jeu d’Atlanta. À seulement 25 ans, il est aussi le symbole de la politique d’Atlanta United qui ne se voit pas seulement comme un club d’achat-revente comme il en est la mode en MLS aujourd’hui (malgré Almirón et les ventes futures espérées de Gressel ou Barco) mais aussi comme une équipe qui veut des joueurs dans la fleur de l’âge capables d’apporter des titres. C’est le cas de Pity, mais aussi de Josef Martinez qui après deux saisons canons (et des titres de meilleur joueur et meilleur buteur la saison passée), a renouvelé son contrat pour cinq années avec une revalorisation salariale en poche. Cette prolongation, c’est une victoire à plusieurs niveaux pour Atlanta. Premièrement, Josef Martinez était sous les yeux des recruteurs européens (notamment Marseille) et son contrat n’était plus si long ce qui n’aurait rien couté de mirobolant pour l’acquéreur. Cependant, la victoire d’Atlanta est de montrer son ambition sur le moyen-terme, en Concacaf Champions League par exemple, ce qui reste un bon moyen de garder les supporters en haleine.
Martinez est en effet le troisième vendeur de maillots dans la ligue et a une image aussi bankable qu’un Rooney à Washington ou un Zlatan à Los Angeles. Martinez est l’âme de l’équipe et une figure que les fans adorent et que les adversaires conspuent de jalousie. C’est un chouchou des fans qui déclare « l’argent ne m’intéresse pas, j’aurais pu en faire plus mais United, c’est mon Real ou mon Barcelone ». Il est puissant, caractériel et est, en plus d’un poison pour les défenses, un joueur qui remplit le stade. Si Pity Martinez arrive à combiner avec son homonyme d’attaque et les autres pièces offensives (Gressel, Villalba, Barco), ce sera le jackpot complet pour Atlanta United.
Source photo de couverture : Coming Back Newcastle
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