La Course à l’Expansion Continue en MLS

La MLS ne s’arrête plus de grandir. Depuis les années 2010, la première division de soccer ne cesse de s’expandre à un rythme impressionnant avec des montants pour y accéder qui eux aussi grimpent. Dix des vingt-quatre équipes ont rejoint la ligue après 2009, ce qui permit à cette dernière de couvrir des territoires où elle n’était pas avant et d’avoir un nombre croissant de revenus d’année en année. C’est d’ailleurs loin d’être fini : de 24 cette année avec la nouvelle Cincinnati, trois franchises sont confirmées pour le futur. En 2020, David Beckham verra enfin le bout du tunnel avec son projet d’Inter Miami, dans les cartons depuis 2014. La même année, le Nashville Soccer Club débarquera aussi après deux ans en deuxième division. Finalement en 2021 c’est le Austin FC d’Anthony Precourt, franchise d’abord créée comme relocalisation du Columbus Crew (avant que celui-ci ne soit racheté) avant de devenir une expansion, qui sera la vingt-septième franchise en MLS. Le commissaire de la ligue Don Garber l’a dit et répété, il veut que l’expansion de la MLS s’arrête (ou du moins, se pose quelques années) sous son mandat. Récemment, la ligue a annoncé qu’elle irait jusqu’à trente équipes, un chiffre qui devrait (à moins que ce soit 32) être une limite pour quelques années. Sur les trois places restantes, deux concurrents se battent aujourd’hui pour la 28ème place.

Aujourd’hui, les gros marchés sont et vont être couverts. Sur les dix dernières équipes entrées dans la ligue d’ailleurs, seulement trois n’existaient pas avant leur arrivée en Major League Soccer : le New-York City FC, le Los Angeles FC et Atlanta United, trois équipes placées dans des marchés attractifs. Toutes les autres ont d’abord fait leur preuve en divisions inférieures avant de rejoindre la ligue. C’est grâce à l’engouement reçu en USL ou en NASL que des marchés comme Minnesota, Cincinnati ou même Portland ou Seattle ont attiré l’attention des dirigeants de la ligue. C’est dans ces même divisions inférieures que l’on retrouve nos deux candidatures pour la 28ème place.

Sacramento et St-Louis, prêts pour la promotion

Les dossiers de Sacramento et St-Louis sont de loin les favoris pour une place en MLS. La ligue s’attache en particulier à quatre critères aujourd’hui, en plus du prix d’expansion qui est facturé à 200 millions de dollars. Quatre facteurs, comme détaillés ici, qui décideront qui du Sacramento Republic ou de St Louis FC sera choisi en premier – si ce n’est les deux en même temps.

1- Pour entrer dans la ligue, il faut d’abord des garanties financières. Sacramento a déjà été déboutée à plusieurs reprises et lors de la dernière phase d’expansion s’est vu doubler par Nashville puis Cincinnati. La question du propriétaire posait problème mais la voilà résolue. Ron Burkle, propriétaire des Pittsburg Penguins (équipe de NHL) est arrivé et a donné un véritable élan à un dossier qui commençait à s’enliser. Propriétaire d’une entreprise d’investissement de capital, sa fortune est estimée à deux milliards de dollars américains et il possède, grâce à ses entreprises, de nombreux liens avec la Californie. Pour St-Louis, le dossier est supporté depuis Octobre 2018 par la famille Taylor, très investie dans la ville et dans les œuvres de charité, dont la fortune est évaluée à quasi-six milliards de dollars.

2- Le stade est clairement devenu un enjeu clef dans la construction d’une franchise. De très nombreuses enceintes sont construites dans le pays et les franchises qui patinent sur le sujet (NYCFC, New-England Revolution, Chicago Fire) sont souvent pointées du doigt. Sacramento, qui avait déjà commencé des travaux de base dès la fin 2017, a dévoilé des beaux plans pour une enceinte située en plein centre-ville d’une capacité entre 20 000 et 25 000 places et dont le coût dépasse les 250 millions de dollars. Pour St-Louis, seules quelques images ont filtrées mais un projet est déjà confirmé pour peu ou prou la même somme et qui pourrait être livré si l’annonce se fait rapidement dès 2022 (Sacramento devrait l’avoir pour la saison précédente dans le meilleur des cas).

3- Le marché est aussi un facteur essentiel, puisque la ligue veut avant tout se développer au-delà des fans déjà existants du soccer, il faut donc pour cela une population importante. St-Louis ne part pas particulièrement favorite sur ce point avec une petite population de 300 000 habitants mais c’est sans compter toute la zone urbaine aux alentours, qui dépasse les deux millions. De plus, la ville est assez centrale, un point fort dans une MLS qui veut « compléter la carte » selon Don Garber : il faut compter entre trois ou cinq heures pour rejoindre Chicago, Nashville ou Kansas City. C’est là sûrement le plus gros problème de Sacramento : la capitale administrative californienne (500 000 habitants, plus de deux millions dans ses environs) est dans une région qui compte déjà trois équipes professionnelles, le LA Galaxy, le LAFC et les San José Eartquakes. Cependant, personne à Sacramento ne supporte une de ces équipes – donc elle ne ferait de l’ombre à personne – et une rivalité face à San José pourrait être une belle manière de développer une dynamique pour les deux clubs et pour le marché tout entier de la Bay Area.

4- De plus, Sacramento a un lien très fort avec le soccer ce qui peut aider lorsqu’on parle de marché. Grâce à des racines italiennes et portugaises, la ville possède plus de 100 000 jeunes licenciés dans la région. La Californie est une source de talents immense ainsi que de fans grâce à l’immigration latine importante :  ils étaient en 2018 plus de 11 000 par match à supporter le Republic en USL ! Cependant, en termes d’histoire St-Louis est probablement la ville du soccer aux Etats-Unis. Sa ligue régionale a aujourd’hui plus de cent ans et l’équipe nationale étasunienne, lors de la Coupe du Monde 1950, était quasiment exclusivement composée d’habitants de cette même région. Dans les années 60 et 70, c’est aussi le club de l’Université de Saint-Louis (St Louis University) qui dominait totalement les débats en College Soccer. Si la franchise USL peine pour le moment à attirer des foules (4 271 en moyenne par match en 2018), ce n’est pas non plus un énorme problème puisque c’était aussi le cas avec l’équipe de deuxième division d’Atlanta et c’est un phénomène qui peut être changé.

Finalement d’autres facteurs pourraient aussi entrer en jeu. Premièrement, St-Louis a une majorité de femmes dans l’équipe des propriétaires, un avantage qui peut devenir conséquent à l’époque de #metoo et d’une ligue privée qui peine toujours à se donner une belle image. De plus, la MLS a de nombreuses connections politiques avec St-Louis, qui est supportée notamment par Taylor Twellman, ancien international américain qui est aujourd’hui l’un des consultants tv les plus appréciés dans le monde du soccer étasunien. Cependant, un point pour Sacramento est que la ligue leur a garanti dans le passé une franchise si le propriétaire était trouvé. Ce point-ci, ainsi que le fait que le stade puisse être prêt bien avant, font pencher la balance vers Sacramento. Il est nonobstant très probable de voir par la suite (ou au même moment) la ligue attribuer à St-Louis la 29ème place, une place qui devrait être délivrée avant le match All-Star de cet été, selon Don Garber.

Qui pour la Trentième ?

Plusieurs marchés sont déjà dans les startingblocks pour la trentième place, elle aussi facturée à 200 millions de dollars. Tour d’horizon des possibilités.

DrogbaPhoenix
Photo via Phoenix Rising

Phoenix est sans nul doute sur les radars à long-terme de la MLS. Le groupe de propriétaires est important et médiatisé – ce que la ligue apprécie – avec notamment Didier Drogba et le DJ Tiesto et joue pour le moment en USL. Un plan de stade solide est déjà en préparation et le marché est très attirant. La démographie y est notamment plaisante, puisqu’elle est la onzième ville la plus peuplée aux Etats-Unis, le 12ème marché télévisé et 40 pourcents de la population est d’origine hispanique. Certes, ce n’est pas un territoire historiquement attaché au soccer, mais il y a déjà eu de très belles foules pour assister à des matchs des sélections nationales étasunienne ou mexicaine. Le seul point noir est vis-à-vis de la concurrence sportive puisque la ville accueille déjà des franchises de NBA, NFL, NHL et MLB, c’est-à-dire les quatre ligues majeures*, ainsi qu’une équipe féminine de basketball. Mais l’équipe USL déjà en place connaît des affluences à plus de 6000 personnes par match (dans un stade limité à 6300) ce qui montre qu’il y a définitivement un public pour l’équipe anciennement entrainée par le français Patrice Carteron et la quasi-disparition du projet rival de San Diego leur ouvre la porte pour être le candidat idéal de la région. Le club est ambitieux et l’a de nouveau prouvé cette saison en allant même trouver un partenaire en League One (D3), le FC Tucson, ce qui est normalement fait par les franchises MLS. Il ne manque donc que peu de choses, si ce n’est de la préparation et du temps pour être crédible et c’est pour cela que la trentième place pourrait être un but atteignable.

MLSCharlotte via WCCB
Via WCCB

Le marché est là. Charlotte est (tout comme Atlanta d’ailleurs) une ville peu chère, en reconstruction, où les loyers à bas prix attirent les populations jeunes et fraichement diplômées. Une destination parfaite pour le public clef de la MLS, les ‘millenials’. De plus, Charlotte est bien située géographiquement, entre Atlanta et Washington sans être trop éloignée non plus de Nashville et pourrait attirer autant de public en Caroline du Nord (là où la ville est située) qu’en Caroline du Sud, étant quasiment à cheval entre les deux régions. Le gros souci reste que même si le marché est attirant… Il manque tout le reste. Il y a bien une équipe USL, l’Independence, mais elle est loin d’être l’une des plus connues de la ligue et le marché sportif de la 17ème ville la plus peuplée est bouchée avec les franchises NBA et NFL que sont les Hornets et les Panthers. Cependant c’est via les Panthers que Charlotte pourrait voir un sursaut. Récemment rachetée par David Tepper, le plus riche propriétaire de NFL, la franchise étudierait un projet de rénovation du stade qui pourrait être partagé avec une franchise MLS, comme l’a récemment fait… Atlanta. Autre lien, le nouveau président de la franchise nommé il y a deux mois, Tom Glick, est celui qui a lancé le New-York City FC en MLS. Le marché pourrait donc être la surprise pour la trentième place d’expansion.

Cbarlotte Agenda
Photo via Charlotte Agenda

Raleigh est l’autre ville de Caroline du Nord qui tout comme Charlotte, a maintes fois été mentionnée dans les conversations d’expansion. L’équipe USL y est bien implantée (le North Carolina FC) et le propriétaire, Steve Malik, possède aussi une des meilleures équipes de NWSL, les North Carolina Courage. Ville de sport grâce notamment à son université (NC State University), Raleigh reste un petit marché (43ème ville plus peuplée des Etats-Unis) mais connaît une croissance démographique importante et des alentours forts en densité de population. Le seul souci c’est qu’actuellement, bien que Steve Malik se soit dit en faveur d’une franchise MLS, il manque de moyens et il aurait besoin d’un nouvel investisseur pour voir le rêve devenir réalité. Un rêve de toutes manières qui se complique à cause des ambitions de la grande sœur et capitale de Caroline du Nord, Charlotte.

Detroit Business
Photo via Detroit Business

Detroit était l’une des quatre villes finalistes (avec Nashville, Cincinnati et Sacramento) pour les deux dernières positions d’expansions. Faute de trouver un emplacement correct pour le stade cependant, les investisseurs ont annoncé qu’ils allaient faire jouer la future franchise au Ford Field des Detroit Lions (NFL), une décision qui face aux nouveaux stades des concurrents a plombé le projet. Avec un stade NFL et un propriétaire NFL, l’idée d’une autre franchise comme Atlanta United était là mais le hype n’est vraiment jamais arrivé contrairement à ce qui a pu se faire à Cincinnati et Sacramento. Pourtant, la population est jeune, la ville dynamique et la franchise de NPSL Pro, Detroit City FC, montre avec ses affluences folles (7000 en moyenne l’année dernière, en division amateur) que la ville aime le soccer. Il faudra donc pour la franchise agir vite, avant que le City FC ne gagne définitivement le cœur des habitants. En tous cas la région est très peuplée et si un nouveau dossier mieux préparé se confirme la ligue sera définitivement à l’écoute, elle qui avait souhaité s’installer non-loin à Cleveland il y a une dizaine d’années.

Indiana Sports Coverage
Photo via Indiana Sports Coverage

Indianapolis possède l’une des franchises les plus stables dans un monde des divisions inférieures américaines où il est difficile de connaître une certaine longévité: Indy Eleven. Aujourd’hui en USL, elle connait des foules allant jusqu’à 20000 personnes et de nouveaux investisseurs sont arrivés en Janvier 2019. Le club a annoncé un nouveau stade moderne de 20.000 places récemment, au sein d’un nouveau complexe urbain chiffré à 500 millions de dollars, qui pourrait voir le jour même sans une annonce d’expansion en MLS. Puisqu’en effet, la situation géographie pourrait être un énorme frein aux ambitions d’Indianapolis : le premier coup de marteau a été reçu lorsque Cincinnati, très proche, fut annoncée comme expansion pour 2019 et le second lorsque Columbus, quasiment tout aussi proche, a été sauvé de la relocalisation. Proche aussi de Chicago et d’autre potentiels candidats (Detroit, St-Louis) la franchise a donc peu de chances de voir son projet d’expansion concrétisé mais heureusement, Indy Eleven fait partie de ces clubs qui n’en auraient pas vitalement besoin et qui est assez solide économiquement pour survivre et prospérer en deuxième division.

LVLights
Photo via Las Vegas Lights

Peu pensaient possible une équipe de soccer à Las Vegas. Pourtant, lorsque nous avions interviewé le propriétaire de la nouvelle franchise USL des Lights Brett Lashbroock sur le sujet, ce dernier répondait que le public était présent. Force est de constater qu’il avait raison et les affluences ont été très bonnes pour le LV Lights FC, malgré des performances moins folles sur le terrain (en termes de résultats) que le marketing délirant du club. Seulement Brett Lashbroock le disait déjà, le principal problème pour une franchise MLS serait un stade au centre-ville, très compliqué à construire, sans mentionner les franchises de NFL et de NHL qui viennent de débarquer en ville et les projets d’expansion MLS ont déjà connu des difficultés, en 2014 et 2017. De plus, l’attrait de Vegas a souvent été la légalisation des paris sportifs dans l’état mais cette dernière se concrétise un peu partout dans le pays de nos jours. Le seul point encourageant pourrait être la mort du projet d’expansion MLS à San Antonio (due à la relocalisation d’Austin) et le fait que les Lights auront le stade de baseball qu’ils occupent cette saison pour eux tout seul dès 2020. Si les affluences continuent d’être aussi bonnes, il pourrait y avoir la possibilité d’un nouveau stade, mais il faudrait alors du temps et de nouveaux investissements. Tout cela est toujours très hypothétique et malgré un marché très attrayant, ça semble trop court pour la trentième place.

San Diego MLS Goal.png
Via Goal.com

Des candidatures surprises ?

Le propriétaire des Tampa Bay Rays, franchise de baseball, Stuart L. Sternber a récemment racheté les Tampa Bay Rowdies. Ce rachat pourrait-il donner des espoirs d’expansions à la ville floridienne ? C’est peu probable. L’ancien propriétaire Bill Edwards avait réussi à convaincre la ville de St Petersburg (juste en face de Tampa Bay) de rénover le stade actuel des Rowdies, Al Lang Stadium en possible stade MLS au bord de la rivière pour 80 millions de dollars et 18.000 places. Malheureusement le projet n’avait pas été retenu par la ligue et il y a peu de chance qu’avec l’arrivée d’Inter Miami et la présence d’Orlando, la MLS choisisse une troisième expansion floridienne, une région où deux équipes ont déjà échoué dans le passé (le Miami Fusion et le Tampa Bay Mutiny qui ont tous les deux cessé d’exister en 2001). Louisville est un très, très distant outsider. Les propriétaires ont déjà exprimé des désirs de MLS, mais ne semblent que peu résignés à dépenser ce qu’il faut pour. Le modèle USL lui va pour le moment parfaitement, comme nous vous l’expliquions ici et sa survie ne dépend pas d’une expansion. Pour San Diego, ça semble aussi compliqué. La ville soutenue par Landon Donovan était proche il y a quelques années, mais la froideur de la municipalité sur les plans de stade a tué le projet. La seule lueur d’espoir est le nouveau stade de la San Diego University de 35.000 places qui devrait être construit sous peu. Le projet de San Antonio est un autre au point mort. Comme nous vous l’expliquions dans un podcast avec Jérôme Cortinovis, l’expansion d’Austin comme troisième équipe texane en MLS semble définitivement tuer les espoirs qui étaient pourtant assez hauts il y a quelques années. Comme dit plutôt, Cleveland est un projet du passé. L’idée d’une franchise dans la ville existait entre 2004 et 2008 mais Don Garber a dit en 2014 que les discussions étaient arrêtées et puisque les nouveaux propriétaires du Crew sont ceux des Cleveland Cavaliers, ont ne voit pas quelqu’un de la même ville investir dans une franchise MLS. San Francisco n’a de son côté jamais été un projet mais le nom ressort parfois dans des discussions sur les réseaux sociaux. Avec San José dans la région et l’arrêt des Deltas après une seule année en NASL, il n’y a aucune chance que ça arrive dans le court-terme. Dans les années 2000, la MLS voulait aussi se concentrer sur des petites villes et les dossiers de Rochester, Tulsa, Alburquerque et en moindre mesure Milwaukee, New-Orleans et Oklahoma City étaient envisagés. A l’époque cependant, la ligue n’avait pas beaucoup de choix, aujourd’hui les candidats se bousculent et ces marchés semblent hors compétition.
Quid d’une équipe canadienne me diriez-vous peut-être ? Don Garber a annoncé lors de la finale de la MLS Cup 2018 qu’il n’y aura pas de quatrième équipe MLS canadienne. Les trois principaux marchés sont couverts et le succès limité du Fury d’Ottawa ainsi que les débuts de la Canadian Premier League rendent inintéressants tous marchés qui auraient pu l’être auparavant.

Finalement, parlons relocalisation. Sans aucun doute, le terrible abattage médiatique qui a suivi le projet de déplacement du Columbus Crew à Austin et le sauvetage du Crew  quelques mois après ont probablement refroidi pour quelques années une pratique assez rare dans le monde du soccer américain. Cependant, des rebrandings tels celui effectué par Kansas City lorsqu’ils étaient encore les Wizards de Kansas City pourraient être une possibilité, notamment à Chicago et New-England. Le Fire et le Revolution peinent à trouver un public dans des marchés pourtant immenses (mais avec une concurrence rude) et leurs chiffres font pâle figure comparés à ceux des nouveaux venus. Pour Chicago, un nouveau stade ou un retour en centre-ville pourrait insuffler une nouvelle dynamique. Pour New-England, un stade au centre-ville de Boston, plutôt qu’au milieu d’une autoroute, pourrait aussi être une option, là où résident les populations jeunes et travailleuses, public privilégié de la MLS. Cependant dans les deux cas, trouver un emplacement au centre-ville reste compliqué.

L’expansion jusqu’à quand ?

La question que beaucoup se posent en conséquence reste le nombre de franchises qu’il y aura en tout, lorsque l’expansion sera terminée. Peu pensent qu’elle se stoppera à 30 équipes et le chiffre de 32, afin d’avoir un nombre pair dans chacune des conférences, est avancé. Que ce soit 30 ou 32, il faudra que la ligue arrête les expansions quelques années afin de permettre aux marchés d’USL et d’autres divisions inférieures de grandir pendant cinq, voire dix ans pour être certaine de sélectionner la crème de la crème si la ligue décide d’encore de s’étendre. Au-delà de 32 franchises, plusieurs solutions peuvent être trouvées, par exemple avec une conférence centrale ou une division en deux ligues plus séparées. Dans tous les cas avec le prix des adhésions qui s’envolent (de 20 millions pour San José en 2008 à 200 millions pour les 28ème, 29ème et 30ème places) s’il y a une certitude, c’est qu’un système de promotion/relégation est très loin d’arriver dans le court et moyen-terme en MLS.

*les quatre ligues majeures aux Etats-Unis sont celles de baseball (MLB), de basketball (NBA), de hockey (NHL) et de football américain (NFL).

Antoine Latran

Co-créateur de Culture Soccer. Ancien rédacteur Soccer Nord-Américain pour Lucarne Opposée. Fan de MLS depuis une balade dans Seattle un jour de match, j'écris sur Culture Soccer sur la MLS, la NISA, la sélection américaine, ainsi que sur des sujets mêlant le sport à la culture, la politique et l'économie.

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