Né en 1986, peu avant la victoire de l’Argentine lors de la Coupe du monde au Mexique et la célèbre “Main de Dieu” de Diego Maradona, Diego Valeri a toujours été inspiré par ce football basé sur la technique et la vista. Depuis 2013, il démontre toute sa classe du côté des Portland Timbers en MLS.
Un grand adepte de Riquelme, de lecture et de Dieu.
Né le 1er Mai 1986 à Lanús, ville où, vingt-six ans plus tôt, naissait ‘El Pibe de Oro’, Diego Valeri est bercé depuis son plus jeune âge par les exploits de l’Argentine de Maradona. Ayant les mêmes origines et le même prénom que son illustre ainé, le jeune Valeri a bien sûr été inspiré par Diego Maradona lors de sa jeunesse mais ce n’est pourtant pas le numéro dix argentin que l’on pouvait trouver sur les posters de sa chambre d’adolescent mais plutôt César Luis Menotti et Juan Roman Riquelme, ses idoles. En dehors du football, Diego Valeri adore lire des articles sur la religion et la philosophie, à tel point que ses coéquipiers l’appellent le “bibliothécaire”. Pour ce croyant assidu, l’éducation religieuse est importante :
Conscient de l’impact qu’il peut avoir sur son public, Diego Valeri a réalisé un témoignage de foi à l’archidiocèse de Portland qui a été partagé en vidéo. C’est primordial pour lui de partager ce que Dieu est mais aussi de faire le bien autour de lui. “C’est plus important que son nom soit grand, plutôt que le mien”, assure le footballeur qui ne rechigne pas à donner de son temps en faveur de l’éducation des enfants, d’aider les sans-abris ou bien de s’engager dans la lutte contre les violences faites aux femmes.
Selon lui, s’il a la chance d’être footballeur aujourd’hui, c’est grâce à Dieu qui l’aide à réaliser tout ce qu’il ne peut pas faire de lui-même, qui lui donne confiance en lui et l’aide à répondre aux questions qu’il se pose. A ses yeux les choses les plus importantes sont sa famille et la religion. Il connaît d’ailleurs sa femme depuis ses 5 ans et voit en cette relation un cadeau offert par le seigneur.

Une première partie de carrière compliquée.
Après avoir signé son premier contrat professionnel en 2003 dans le club de sa ville natale ; le CA Lanús, Valeri met deux ans avant de pouvoir jouer pour la première fois en équipe première lors de l’Apertura en 2005 où il inscrit son premier but en pro contre Colon. Il a fallu attendre deux années de plus avant de le voir s’imposer véritablement au sein de l’effectif qu’il mène vers le titre de champion en inscrivant six buts et délivrant neuf passes décisives en seize matchs. Malheureusement pour lui, la suite est plus compliquée et il peine à montrer de nouveau toutes les qualités qui ont permis au CA Lanus d’être champion. C’est donc logiquement qu’il est prêté au FC Porto pour deux saisons avec une option d’achat de cinq millions d’euros, mais là encore il n’arrive pas à s’imposer en Liga portugaise et ne joue que dix-huit minutes lors de la finale de la Coupe du Portugal remportée par son équipe. Le club lusitanien décide donc de mettre un terme au prêt de Valeri ce qui va lui permettre de découvrir La Liga espagnole avec le club d’Almeria. Encore une fois, l’aventure n’est pas couronnée de succès puisqu’il ne jouera que douze matchs pour une seule passe décisive. Cinq petits mois seulement après avoir posé ses valises à Almeria, le joueur Argentin rentre au pays dans son club de Lanús.
Après deux années à l’étranger compliquées, Valeri semble retrouver une seconde jeunesse puisqu’il enchaîne les buts en championnat (huit buts, quatre passes décisives en dix-huit matchs) et aura même la chance de porter le brassard de capitaine à trois reprises, notamment lors d’un match prestigieux face à Boca Juniors qui voit son équipe s’imposer 2-0 grâce à un but et une passe décisive du maestro argentin. Une nouvelle fois, Diego Valeri aura du mal à concrétiser sa bonne dynamique et n’arrivera pas à enchaîner les bonnes performances. En plus de cela, il constate que les quartiers autour de chez lui deviennent de plus en plus dangereux et malgré le sentiment de sécurité que pouvait offrir sa résidence, il voulait plus de sécurité pour sa famille et surtout sa fille. Ce sentiment d’insécurité se confirmera en août 2012, à la sortie d’une soirée chez des amis, quatre individus s’en prennent à lui en le menaçant avec une arme. Ils lui dérobent tous ses biens précieux comme son téléphone, ses vêtements mais aussi sa voiture qu’il a même dû démarrer pour le compte des braqueurs incapables, de le faire eux-mêmes. Tout cela se passa devant les yeux de sa femme et sa fille. Il déclare par la suite “C’est drôle parce que rien de grave ne s’est passé. Mais chaque jour, des choses se passent. Les gens sont tués. Dans cette partie de Lanus, si vous demandez à dix personnes, toutes les dix se sont déjà retrouvées dans cette situation.” Craignant, pour la sécurité de sa famille, Diego Valeri va donc chercher un nouveau point de chute à l’étranger.

La renaissance chez les Portland Timbers
C’est finalement à Portland que la famille Valeri pose ses valises. L’ancien joueur de Lanús rejoint en prêt la franchise fraîchement créée des Timbers à l’aube de la saison 2013. Cette première saison en MLS est une franche réussite pour le numéro huit, auteur de onze buts et huit passes décisives en trente-cinq matchs et une finale de conférence perdue contre le Real Salt Lake, ce qui n’empêche pas l’argentin d’être élu nouvel arrivant de l’année. Lors de sa deuxième saison sur le sol américain, Valeri arrive à s’inscrire dans la durée pour une des premières fois de sa carrière en signant une saison remarquable avec onze buts et douze passes décisives en trente-trois matchs mais ce n’est pas suffisant pour qualifier son équipe en playoffs. De plus, lors du dernier match de la saison, le maestro des Timbers se blesse aux ligaments croisés ce qui lui fera manquer une bonne partie de la saison 2015 d’autant qu’il se blesse à nouveau, à la cheville cette fois-ci, peu de temps après son retour. À son retour de blessure, Valeri manque de rythme et peine à retrouver la pleine possession de ses moyens en saison régulière. En revanche, l’arrivée des playoffs semble le réveiller puisqu’il se sublime et devient incontournable pour les Timbers avec passes décisives et un but. Il inscrit ce but au bout d’une minute de jeu lors de la finale remportée 2-1 face au Crew.
La saison qui suit n’est pas à la hauteur des attentes pour les Timbers qui ne se qualifient pas pour les playoffs, en revanche, d’un point de vue personnel, Diego Valeri est étincelant avec quatorze buts et six passes décisives, mais cela n’est que le préambule de la saison qui va suivre. En 2017, l’argentin retrouve son ancien coéquipier de Lanús Sebastian Blanco et amène son équipe en tête de la Conférence Ouest grâce à ses 21 buts et neuf passes décisives. Malheureusement les Timbers tombent en demi-finale de conférence lors de la double confrontation contre le Houston Dynamo, mais cela n’empêche pas Diego Valeri d’entrer dans l’histoire de la MLS en devenant le MVP de la saison. C’est la consécration pour ce joueur qui n’est pourtant pas le plus connu de la ligue mais surement l’un des plus beaux à voir évoluer.

Lors de la saison 2018, le numéro huit des Timbers est moins décisif avec “seulement” dix buts et treize passes décisives. Pourtant son équipe arrivera en finale de MLS face à Atlanta United qui remporte ici le premier titre de son histoire dans un match à sens unique remporté 2-0. A trente-trois ans, Diego Valeri reste un joueur important pour son équipe dont il est le capitaine depuis la saison passée.
Même si les Timbers sont actuellement en difficulté au classement, nul doute que l’argentin sera encore un élément déterminant dans la course aux playoffs grâce à sa technique et sa vision de jeu. Après de longues années à se chercher, l’ancien MVP semble désormais avoir trouvé le calme qu’il voulait pour sa famille et lui-même, tout en continuant à briller sur les terrains.
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