Portland Thorns : Championnes en Tribunes et en Dehors

Avez-vous déjà vu un match des Portland Thorns ? Avez-vous eu la chance d’y assister en personne ? Avez-vous pu voir ou sentir cette atmosphère, cette énergie se dégageant de Providence Park un jour de match ?
Une marrée rouge s’abattant dans les travées avec seulement le vert de la pelouse qui détonne au milieu de cette foule de supporters.
Pourquoi tant de monde pour un match de soccer féminin ? Qu’est-ce que Portland apporte de plus par rapport aux autres franchises de la ligue ? Comment se fait-il qu’un match de foot féminin arrive à produire une ambiance à faire rougir un OM-PSG ?

Culture Soccer a mené son enquête.

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Via Portland Monthly

Remontons le temps et dirigeons-nous en 2012, lors de l’annonce de la création de la ligue professionnelle féminine (la NWSL) qui jouera sa première saison en 2013, le propriétaire des Portland Timbers, Merritt Paulson, annonce la création d’une équipe féminine. Pour lui c’était important qu’une ville comme Portland ait son équipe de soccer féminine, mais pas seulement. Si une équipe devait voit le jour il fallait que ça soit fait correctement.
Il a donc donné à cette équipe le même traitement que celui offert aux hommes des Portland Timbers évoluant en MLS. Les mêmes structures, les mêmes équipements, le même nombre de personne dans le staff technique un même stade. Il affiche les logos des deux équipes à l’entrée du stade. Aucun traitement de faveur, tout le monde est sur le même pied d’égalité. C’est une direction qui se donne et qui offre les moyens de réussir. Il n’y a pas de résultat sans implication et sans l’implication de la direction, il n’y a pas de motivation.

Un beau stade ne fait pas tout le travail. Il faut de la communication et de la publicité pour donner l’envie aux gens de se déplacer au stade et cela marche, les supporters se déplacent en masse. Si l’on regarde les chiffres de la saison passée, Portland a vendu 203,506 tickets avec une moyenne de 16,959 fans par match. Avec un record de 21,144 personnes soit un stade totalement plein. En 2016 c’est 169,449 supporters qui se sont déplacés au stade et en 2017 ce fut 211,830. Cette saison c’est une moyenne de 19,955 spectateurs qui assistent aux matchs des Thorns. Loin devant Utah Royals qui est la deuxième équipe avec le plus grand nombre de spectateurs (avec 10,992 en moyenne).

Anecdote : Le record d’affluence est détenu par Orlando lors du match face à Houston en 2016 avec 23,403 supporters. Le fait que ce soit lors de leur premier match à domicile de leur saison inaugurale y est pour beaucoup.
Notons toutefois l’évolution constante au niveau des affluences à Orlando. Lors de la saison 2013, 375,763 supporters sont venus garnir les tribunes de l’Exploria Stadium contre 650,654 en 2018.

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Via Soccer Stadium Digest

Le club profite du succès des Thorns et fait plaisir à ses fans en ouvrant une boutique en ligne afin de répandre sa marque aux États-Unis et ailleurs. C’est un point positif car il s’avère que, même pour un résident américain, il est difficile de se procurer de la marchandise à l’effigie du club si vous n’habitez pas la ville de votre équipe préférée. Toutes les franchises ne font pas un tel effort pourtant, cela aide à promouvoir une équipe hors de son état ce qui peut potentiellement créer une base de supporters plus présente.

En plus d’avoir une structure permettant d’évoluer dans un bon environnement, les Thorns sont très efficaces sur le terrain. Ces trois dernières années, elles ont gagné le championnat en 2016, finies deux fois deuxième (2017, 2018) tout en gagnant une fois les playoffs en 2017. Sans compter les playoffs de 2013 qu’elles ont remporté lors de la saison inaugurale avec dans leurs rangs Alex Morgan qui fut couronnée meilleure buteuse de la saison avec huit réalisations. L’équipe attire donc les meilleures joueuses comme Nadia Nadim (Internationale Danoise), Karina Leblanc (gardienne Canadienne retraitée), Allie Long, Tobin Heath, Lindsey Horan (toutes internationales Americaines), Amendine Henry (internationale Française), Christine Sinclair (Internationale Canadienne)…

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Via Portland Monthly

Ce sont de tels noms qui attirent les foules. Les amoureux du football veulent voir du beau jeu et des stars dans une région où le soccer est roi et où il est normal pour ces supporters de venir et tenir le rôle de douzième homme.
L’ambiance dans le stade impressionne autant les spectateurs que l’entraîneur lui-même qui se souvient du bruit de la foule lors du but victorieux de Nadia Nadim contre les rivales du Seattle Reign à quinze minutes de la fin du match un certain 30 juillet 2016.

La ligue fait également des efforts pour amener du monde dans les tribunes et faire connaître le championnat au niveau mondial avec la diffusion de tous les matchs sur la chaine Lifetime (jusqu’en 2018) puis sur le site Yahoo!Sports pour les résidents US et en streaming sur ESPN pour le reste du monde.

D’autres franchises MLS suivent et créent leurs équipes féminines, elles sont au nombre de quatre aujourd’hui, Houston Dynamo avec les Houston Dash, Orlando City avec Orlando Pride et Real Salt Lake avec les Utah Royals. Orlando fait notamment beaucoup d’efforts pour le Pride. Elles jouent dans le même stade que les Lions (équipe masculine) et profitent des mêmes infrastructures. Le nouveau complexe d’entraînement du club devrait être prêt pour la saison 2020. Le site permettra au Pride de s’entraîner dans de meilleures condition.

De leur côté, les Utah Royals travaillent aussi dans des conditions extraordinaires, comme le montre la réaction des joueuses à la découverte de leur vestiaire :

Evoluer dans le même stade que l’équipe masculine, avoir des vestiaires tout confort aux couleurs de l’équipe font des Royals une équipe privilégiée.

Alors pourquoi autant de différence dans les stades avec Portland ?
Les noms emblématiques tels que Marta , Alex Morgan, ou encore Christen Press ne suffiraient-ils pas ?

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Photo via NWSL

La réponse est simple, Portland attire de par son passé grâce à une culture soccer bien ancrée et une équipe masculine performante fondée en 2000, championne de la MLS Cup en 2015.
De plus, les habitants de Portland aiment tout simplement leurs équipes sans faire de distinctions et la franchise qui, dès le début, a montré l’exemple et n’a pas voulu faire de différences en donnant aux Thorns les mêmes armes que celles données aux Timbers.
Grâce à des dirigeants qui, dans l’ombre, travaillent pour promouvoir le club. Il n’y a pas de secret, juste du travail et une symbiose totale entre les supporters, les joueuses, le staff et la direction.

Elodie Touzet

Amoureuse du foot depuis toute petite, jouant dans la cour de récré avec les garçons, elle a joué en club seulement tard (de 16 à 18 ans et oui petit village oblige). Elle a découvert le haut niveau féminin en 2011 en tombant sur la coupe du monde et depuis elle n'a pas arrêté de suivre l'équipe de France puis celle des US après les JO de 2012. C'est à ce moment là qu'elle s'est intéressée à la D1 féminine et qu'elle est devenue supportrice du MHSC féminine (sa région d'origine). Grande fan d'Alex Morgan, joueuse qu'elle a découverte à ses début en 2011, elle continue depuis de suivre son parcours en équipe nationale. C'est seulement après son arrivée à Lyon en 2017 qu'elle a commencé à s'intéresser au championnat US. Et que son choix s'est portée tout naturellement sur son équipe, les Orlando Pride. Équipe dont elle est devenue totalement fan.

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