Plusieurs joueurs ont annoncé prendre leur retraite à la fin de la saison de Major League Soccer 2019. Culture Soccer en a sélectionné cinq pour leur rendre hommage, eux qui ont fortement fait avancer le soccer américain et sa réputation, en MLS ou en Europe.

Chad Marshall (Seattle Sounders)
Un peu hors-catégorie, comparé aux autres joueurs de la liste, puisque « Air Marshall » (surnom donné grâce à son impressionnant talent pour marquer de la têtes) a pris sa retraite cet été, Chad Marshall est un des – sinon le – meilleurs défenseurs centraux de l’histoire de la Major League Soccer. Après une belle carrière universitaire, il fut sélectionné à la deuxième place de la Draft 2004 par le Columbus Crew, juste après Freddy Adu. Sa première saison sera déjà une révélation : Columbus gagne le Supporters’ Shield et son coéquipier en défense central, Robin Fraser, gagnera le titre de défenseur de l’année. Il sera deuxième au Rookie of the Year, juste derrière Clint Dempsey. Sa carrière avec le Crew sera ralentie, à cause d’une sérieuse blessure à la tête en 2007 qui mettra presque un terme à sa carrière, avant le doublé en 2008. Cette saison le Crew remporte le Supporters’ Shield et la MLS Cup et Chad Marshall gagnera le prix du meilleur défenseur de l’année 2008 ainsi que celui de l’année suivante. En 2013, il rejoint son ancien entraîneur au Crew Sigi Schmid et les Seattle Sounders pour remplir son armoire à trophée : US Open Cup 2014, Supporters’ Shield 2014, MLS Cup 2016 et un troisième titre de défenseur de l’année en 2014, un exploit. Impérial dans les airs et rapide malgré un gabarit imposant, Marshall restera dans les esprits un homme sympathique, toujours avec le sourire aux lèvres. Son seul regret sera sûrement sa carrière internationale qui n’a jamais réellement démarré malgré 12 sélections et une longue absence sur choix du sélectionneur Jurgen Klinsmann de 2010 à 2017 sous le maillot américain.

Nick Rimando (Real Salt Lake)
Contrairement à Chad Marshall, Nick Rimando a été sélectionné bien plus tard à la Draft 2000, en 35e position. Cependant, l’impact du jeune gardien de but sera immédiat : lors de sa première saison au Miami Fusion, club que nous vous présentions ici, il arrivera à prendre la place de titulaire à Jeff Cassar, alors que ce n’est que sa première saison professionnelle. En 2002, alors que le Fusion disparait, Rimando connait une belle saison à DC United en jouant tous les matchs de sa première saison mais la perdra en 2005 avec l’arrivée de Troy Perkins. Cependant, en 2006 le choix le plus prédominant de sa carrière aura lieu, puisqu’il sera échangé avec Freddy Adu au Real Salt Lake. Dans l’Utah, Nick Rimando deviendra la légende qu’il est aujourd’hui, en jouant plus de 350 matchs sous le maillot du RSL. Dès sa première année au club, il est nommé MVP de la franchise en réalisant 146 arrêts en seulement 27 matchs. En 2010, le portier connaît peut-être sa meilleure saison avec seulement 20 buts pris en 30 matchs, donc 14 sans avoir pris de buts. Peut-être parce qu’il n’a jamais quitté les Etats-Unis, il est l’un des portiers les plus connus de la ligue, malgré sa petite taille : il est le recordman de victoires, de matchs joués et de nombre d’arrêts en Major League Soccer. Niveau trophée, il a aussi engrangé deux MLS Cup avec RSL et DC United, ainsi que deux Supporters’ Shield avec ces derniers et le Miami Fusion, ce qui lui vaudra six apparitions dans l’équipe de l’année de MLS. Sa carrière internationale sera par contre effectuée dans l’ombre d’un autre grand, Tim Howard, duquel il restera non seulement le remplaçant en équipe de jeune américaine mais aussi en sélection.
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Michael Parkhurst (Atlanta United)
Il n’est pas aussi connu et célébré que Chad Marshall, mais Michael Parkhurst mérite d’être reconnu comme l’un des centraux les plus importants de l’histoire de la MLS, malgré quelques années en Europe. Lui-même supporter des New England Revolution dans sa jeunesse – alors âgé de 12 ans, il assistera au premier match de l’histoire de la franchise en 1996 – Parkhurst sera choisi par sa région de naissance en 2005 lors de la MLS Draft (neuvième position) et sera nommé MLS Rookie of the Year dans sa première année. D’autres trophées suivront avec les Revs, comme le titre de meilleur défenseur de l’année en 2007 ainsi qu’une US Open Cup la même année. Il signera par la suite au Danemark, au FC Nordsjælland, où il laissera globalement un bon souvenir aux supporters malgré de nombreuses blessures et il y jouera notamment la Champions League, parfois en tant qu’arrière droit. Son transfert en Allemagne au FC Ausburg n’aura pas la même réussite, puisqu’il sera vite seul dans le vestiaire après le licenciement du directeur sportif qui le voulait. Une seule titularisation en deux ans, le bilan sera maigre. Il reviendra en MLS, passera deux belles saisons au Crew avant d’être appelé par Atlanta. La franchise d’expansion a besoin d’une leader défensif, aussi capable de jouer au ballon et voir les appels des attaquants dans cette machine de pressing haut qu’était le United de Tata Martino. En trois saisons, il gagnera quatre trophées. Certes, il perd petit à petit sa place cette année sous Frank de Boer, mais l’homme aux 25 sélections restera surtout à jamais le premier capitaine de l’histoire d’Atlanta United et une légende au club. Ce sera le premier à soulever une MLS Cup avec ce club, lui qui avait auparavant perdu quatre finales, un record en MLS.

DaMarcus Bealsey (Houston Dynamo)
Quelle carrière a eu DaMarcus Beasley ! Malgré ses 37 ans, l’arrière (ou milieu) gauche n’a jamais semblé avoir une baisse de niveau, même dans ses dernières années au Houston Dynamo, qu’il a rejoint en 2014. Présent dans les sélections américaines depuis 1999 et les U17 dans la même génération que Donovan, c’est un pilier de l’USMNT qui nous quittera en fin de saison avec ses 126 sélections. Il débuta réellement sa carrière en club en 2000 avec le Chicago Fire, où il passera quatre années fructueuses, ponctuées de 14 buts, 26 passes décisives et une apparition dans le XI type de la MLS en 2003, ainsi que deux US Open Cup et un Supporters’ Shield. En 2004, l’Europe et plus particulièrement le PSV Eindhoven l’appelle : il sera transféré pour 2.5 millions de dollars, avec dès sa première saison une responsabilité énorme, celle de remplacer Arjen Robben en tant que milieu gauche. Ses deux premières saisons seront un succès avec notamment une demi-finale de Champions League, compétition dans laquelle il marquera quatre fois en 2005. Malheureusement sa troisième saison, ainsi que la saison 2006-07 qu’il passera à Manchester City, seront compliquées et parsemées de blessures. Transféré aux Glasgow Rangers, il fera une excellente première saison notamment en Champions League mais là encore, il effectuera deux saisons de bonnes factures, avant d’en connaître une troisième plus compliquée malgré six trophées en trois ans. Suivront une année en Bundesliga avec Hanovre sans réel temps de jeu, ainsi que trois saisons en Liga MX cette fois plutôt réussies du côté de Puebla. L’été 2014 il revient au pays avec un contrat de joueur désigné avec le Houston Dynamo, club qu’il ne quittera plus : avec deux nominations au MLS All-Star sous la tunique orange et une Open Cup en 2018, ce sera une belle fin de carrière pour Beasley. Cependant, s’il faut se souvenir de DaMarcus pour quelque chose, c’est sa carrière avec les Etats-Unis. Quatre participations en Coupe du Monde, quatre victoires en Gold Cup, ce fut un élément clef de la belle génération américaine et coéquipier de Landon Donovan, Tim Howard, Clint Dempsey et Michael Bradley, pour n’en citer que quelques-uns.
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Tim Howard (Colorado Rapids)
Nous avons gardé le gros morceau pour la fin. Tim Howard est une légende du soccer, de cette classe d’excellence que sont les gardiens de but américains, de Kasey Keller et Tony Meola en passant par Brad Friedel. Contrairement à de nombreux jeunes de sa génération, il ne commence pas sa carrière à l’université mais plutôt sur un coup de chance, une détection à 25 dollars où il sortira du lot grâce à son talent et où Tim Mulqueen, assistant aux U17, le prendra sous son aile. Il l’emmènera ainsi aux Metrostars (futur New-York Red Bulls) et Tim Howard passera ses trois premières saisons en MLS sur le banc, de 1998 à 2000, avant de se révéler en 2001. Cette année-là, avec 146 arrêts enregistrés il gagnera le prix de meilleur gardien de l’année, ainsi qu’une place dans le XI MLS 2001, puis dans celui de l’année 2002. A l’été 2003, c’est la consécration : Howard est acheté par Manchester United, qui veut en faire le titulaire au poste de gardien de but, devant Fabien Barthez. Acheté pour quatre millions de dollars, il fera une belle première saison avant de connaître deux années suivantes compliquées, en concurrence avec Roy Carroll. Il y gagnera notamment une FA Cup et un Community Shield, mais passera la saison 2005-2006 sur le banc avec l’arrivée d’Edwin van der Sar ce qui le poussera à partir en prêt à Everton à l’été 2006. En Février 2007, il signe définitivement avec le club bleu de Liverpool pour trois millions de livres sterling, un choix de carrière qui définira un très beau parcours dans ce club. Titulaire dès le début, il obtient le record d’Everton pour le plus de matchs sans buts pris lors de la saison 2008-2009, avant d’en devenir capitaine dès 2009. Le moment le plus cocasse de sa carrière aura aussi lieu sous le maillot des Toffees, puisqu’il marquera un but sur un long dégagement de plus de 100 mètres (seulement cinq gardiens l’ont fait en Premier League). Il ne célébrera pas par respect pour le portier adverse. Il restera titulaire jusqu’en 2016, où en partie à cause de blessures il deviendra le remplaçant de Joel Robles. Il sera transféré en Mars 2016 aux Colorado Rapids avec lesquels il fera trois saisons ponctuées de hauts et de bas, notamment une finale de conférence Ouest en 2016 grâce à deux pénaltys arrêtés mais aussi une baisse de performance évidente liée à son âge qui ne justifiait peut-être pas son salaire de joueur désigné. Qu’importe, il restera une légende en club mais aussi en équipe nationale. D’abord remplaçant de Brad Friedel et Kasey Keller, il est titulaire à la Coupe des Confédérations 2009 dans laquelle il est élu meilleur portier. Indiscutable en Coupes du Monde 2010 et 2014, en Gold Cup 2011, 2015 et 2017, son fait d’armes sera tout de même l’incroyable prestation qu’il sortira face à la Belgique lors de la défaite 2 à 1 en huitièmes de final de Coupe du Monde 2014. Élu homme du match, il brise le record d’arrêts en Coupe du Monde avec 15 tirs stoppés et recevra même un appel du président Barack Obama pour le féliciter. Icone aussi de la jeunesse afro-américaine fan de soccer, Tim Howard aura poussé de nombreux athlètes étasuniens vers le soccer grâce à son talent et défendra plusieurs causes sociales en aidant les jeunes atteints du Syndrome de la Tourette par exemple, qu’il a et qui l’a aidé selon lui à être un excellent gardien. S’il prend sa retraite dès cette saison, Howard restera toujours impliqué au niveau du soccer américain puisqu’il est co-propriétaire de la franchise de Memphis, en USL.
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