Bien que 2019 fut une année chargée pour le soccer canadien, avec notamment le début d’une nouvelle ligue professionnelle masculine, il est indéniable que l’année 2020 sera celle de la confirmation. Avec ce nouveau cycle de 366 jours qui commence, je vous fais part de mes souhaits pour le soccer canadien.
Bien sûr, en 2019, tout était permis pour la CanPL! Chaque erreur pouvait être mise sur le compte du manque d’expérience des dirigeants. Mais en 2020, les fans risquent d’être moins patients. Malgré que la première année ait été encourageante, la deuxième doit être encore meilleure, sur le terrain et en dehors. Alors que les clubs annoncent progressivement les signatures de joueurs pour la saison 2020, le climat chez les supporters vacille entre l’espoir et la peur. Plusieurs joueurs clés de la saison inaugurale ont rempilé avec leur club (Tristan Borges du Forge FC, Marco Carducci du Cavalry FC, Akeem Garcia des HFX Wanderers) alors que quelques autres ont plié bagage (Oumar Diouck du FC Edmonton, Luis Perea des HFX Wanderers) mais la principale inquiétude concerne l’attractivité de la ligue pour les joueurs. Bien qu’aucune information officielle n’ait fuité au sujet d’un plafond salarial, l’information observée le plus souvent était de 800 000 dollars canadiens (soit 520.000 euros, 600.000 dollars américains), ce qui est peu en comparaison avec ce qui se fait ailleurs dans le monde. Pour 2020 et les années à venir, il sera important que la ligue puisse offrir des salaires compétitifs avec ce qui est offert en Amérique du Nord (en USL ou MLS) afin de rapatrier des joueurs en manque de temps de jeu et ainsi améliorer le niveau de la ligue. Si l’année 2019 a été l’occasion de prouver qu’il y a de la qualité au Canada, en dehors des trois clubs en MLS, le nivellement vers le haut est possible et même nécessaire. Une stagnation n’est pas envisageable pour une ligue qui vise une expansion croissante dans les prochaines années.
Sujet très sensible, j’espère également que nous pourrons avoir une (ou plusieurs) nouvelle équipe d’expansion dans la CanPL, pour avoir un nombre pair d’équipes et une ligue encore plus compétitive. Par ailleurs, des nouvelles encourageantes sont parvenues en fin d’année quant à l’installation d’une structure pyramide des ligues dans le soccer canadien. Tout a commencé par un communiqué du 13 décembre 2019 des Victoria Highlanders qui annonçait que le club renonçait à jouer dans une ligue américaine, USL League Two, pour jouer dans le circuit amateur de la Colombie-Britannique en prévision d’une deuxième division canadienne et d’une troisième division provinciale. Quelques jours plus tard, le journaliste Simon Fudge a fait mention d’une volonté de plusieurs clubs de mettre en place une seconde division. Bien que rien n’ait été confirmé pour le moment, le commissaire David Clanachan a mentionné à plusieurs reprises une volonté d’instaurer une deuxième division tout en mettant en place un système de méritocratie par promotion et relégation. À court terme, un échelon inférieur à la CanPL permettrait à de plus petits marchés de se joindre au monde professionnel, d’inclure les cinq clubs canadiens de USL League Two, voire des réserves de clubs canadiens de MLS ou de CanPL. Nul doute qu’il faudra suivre ce dossier dans les prochaines années.

Également, pour la Coupe des Voyageurs (dont le vrai nom est le «Championnat canadien» malgré que ce n’est plus sous la forme d’un championnat), je souhaite voir le format évoluer pour y inclure plus de clubs semi-professionnels comme l’a mentionné Tommy Wheeldon Jr, l’entraîneur du Cavalry FC. Évidemment, il serait intéressant d’y intégrer tous les clubs semi‑professionnels et même certains clubs amateurs. Cependant, des questions se posent au niveau des déplacements à venir. Est-ce qu’un club semi-professionnel québécois devrait se déplacer un mercredi soir à Vancouver? Une des solutions éventuelles serait de limiter les confrontations à un match à domicile pour le club semi-professionnel ou amateur. Par ailleurs, avec le format 2020, il est légitime de se questionner sur la manière dont a été confectionné le calendrier. Le charme d’une coupe se trouve, entre autres, dans son côté aléatoire, avec des tirages au sort à chaque phase et des affrontements entre clubs professionnels et amateurs qui réservent parfois des surprises. Le calendrier 2020 semble avoir été confectionné afin de réduire les déplacements mais également forcer des derby (Toronto FC-York 9) et des rivalités sportives (Forge FC-Cavalry FC, Impact de Montréal- Toronto FC) ou locales (Pacific FC – Vancouver). Bien que l’on puisse comprendre la nécessité de présenter des duels alléchants pour le public, il ne faut pas perdre l’idée que le hasard est un élément qui rajoute du piquant à une compétition.

Par ailleurs, 2020 sera aussi l’année des Jeux Olympiques de Tokyo, une compétition que les équipes masculines et féminines tenteront de placer dans leur calendrier en s’y qualifiant à travers le tournoi qualificatif. Du côté masculin, le Canada se retrouve avec le Honduras, Haiti et El Salvador. Dans ce tournoi qui aura lieu au Mexique, seuls les deux finalistes iront à Tokyo. Du côté féminin, dans une compétition avec le même format, l’équipe canadienne sera dans le groupe avec le Mexique, Saint-Christophe-et-Niévès et la Jamaïque. L’équipe canadienne masculine A tentera également d’accéder au «Hex» pour avoir un parcours de qualification à la Coupe du monde 2022 plus court et plus intéressant. La course aux points FIFA a commencé par l’organisation de trois matchs amicaux en janvier (deux victoires contre la Barbade et une défaite contre l’Islande) afin de rattraper au pointage El Savaldor.
Évidemment, plusieurs informations devraient être officialisées dans les prochaines semaines comme dans les prochains mois. Si l’année 2019 a été agitée avec les débuts de la CanPL et la fin du Fury d’Ottawa, l’année 2020 semble pleine de promesses pour le soccer canadien à travers la seconde saison de CanPL, les équipes nationales et la Coupe des Voyageurs. Il y a bien longtemps que le fan de soccer canadien n’a jamais été aussi optimiste, alors il faut garder espoir. Nous aurons l’occasion de voir mes souhaits se confirmer en 2020… ou plus tard! Entre temps, vous pourrez toujours nous suivre, moi et mon collègue, sur notre podcast couvrant le soccer canadien, CS à l’érable!
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