Quel observateur de la MLS ne connait pas Taylor Twellman de nos jours? Que vous soyez joueur, entraîneur, supporter ou dans les médias autour de cette ligue, vous avez sûrement entendu parler de cet analyste soccer de la chaîne américaine ESPN. Reconnu pour son franc-parler et son énergie débordante, il est important de rappeler que Twellman a joué en MLS et a même été un excellent joueur pendant plusieurs années! Catégoriser l’ex-international américain comme un ex-joueur ou un analyste actuel serait une injure à cet homme qui ne laisse personne indifférent. Focus sur le passé et le présent d’un des chroniqueurs les plus connus du soccer nord-américain.
Sa carrière de joueur :
Après avoir fait ses études universitaires à Maryland, Twellman réalise qu’il a le potentiel de devenir joueur professionnel de soccer. À l’âge de 20 ans, il décide de faire le saut vers l’Europe et s’engage avec le TSV 1860 Munich, alors club de Bundesliga (première division allemande). Il y reste deux saisons mais ne parvient pas à jouer pour l’équipe première, se contentant de disputer des matchs avec l’équipe réserve en quatrième et cinquième division. Contacté par la MLS, il décide de participer à la SuperDraft de 2002 où il est repêché à la deuxième position par le Revolution de la Nouvelle-Angleterre (deux positions avant Justin Mapp dont on vous a parlé récemment, article écrit sur Mapp). Sous les couleurs des Revs, Twellman explose et marque 23 buts pour son club lors de la saison 2002. Terminant deuxième meilleur buteur de la ligue et deuxième dans la course pour le titre de MVP, il permit à New England de disputer la première finale de MLS Cup de son histoire (défaite 1-0 en prolongations contre le Galaxy). L’année suivante, malgré de nombreuses petites blessures, il marque 15 buts en 22 matchs et termine co-meilleur buteur de la ligue, mais les Revs trébuchent en finale de l’Est face au Fire de Chicago. En 2004, il est moins performant et ne parvient pas à finir meilleur buteur de son club en ne marquant ‘que’ neuf buts, dépassé par son coéquipier Pat Noonan qui en marque onze. Malgré tout, le résultat est le même puisque les Revs se font éliminer en finale de la conférence Est face à DC United (3-3 et 3-4 aux penalties). En 2005, Twellman dispute la meilleure saison de sa carrière, terminant meilleur buteur de la ligue et MVP de la saison sur une note individuelle mais la malédiction des Revs perdure et la Nouvelle-Angleterre perd encore la finale de la MLS Cup face au LA Galaxy. Malgré les bonnes performances de l’international américain et de ses coéquipiers, New England perdra deux autres finales de la MLS Cup de suite en 2006 et 2007 face au Dynamo de Houston. Pendant ces deux années, Twellman reste prolifique et marque des buts pour son équipe. Malheureusement, le 30 aout 2008, Twellman se bute au gardien Steve Cronin du LA Galaxy et se blesse au cou tout en ayant une sévère commotion cérébrale. Il continue à jouer en 2008 mais cette blessure le limita à deux matchs en 2009 marquant deux buts et une passe décisive. En 2010, face à de nouvelles complications de sa commotion cérébrale, il dût prendre sa retraite à l’âge précoce de 30 ans.
Sa carrière internationale n’a pas été aussi clinquante que ses performances en MLS. Inexplicablement laissé de côté par le sélectionneur Bruce Arena lors de la Coupe du Monde 2006 alors qu’il avait disputé la plupart des matchs de qualification, il n’est pas récompensé de ses excellentes prestations en MLS. Champion de la Gold Cup 2007, il participe à tous les matchs en rentrant sur la pelouse en tant que remplaçant mais ne marque qu’un petit but avant de participer à la Copa America 2007. En 30 apparitions sous les couleurs américaines, il ne marque que six buts.
Twellman est la définition parfaite d’un vrai renard des surfaces. Appelé ‘Two Touch’ par certains de ses supporters pour son habilité à marquer sur deux touches de balle ou ‘TNT’ pour son côté explosif, il est le plus jeune joueur à atteindre la barre des 100 buts à seulement 29 ans. Sa capacité à bien conclure les actions offensives n’est pas non plus son seul atout. En effet Twellman s’est distingué durant toute sa carrière par sa science du placement. Toujours à la bonne position au beau moment, il peut très bien marquer du pied droit, du pied gauche ou même grâce à son excellent jeu de tête. Bref, un joueur complet qui a montré la voie à plusieurs très bons attaquants américains qui sont venus après lui. S’il était resté en santé pendant deux ou trois saisons de plus, il aurait bien pu être, en date d’aujourd’hui, le meilleur buteur de l’histoire de la ligue à la place de Chris Wondolowski.
Son après-carrière :
Malgré une fin de carrière décevante, Twellman n’est pas resté dans l’ombre pendant très longtemps. Il ne tarde pas à lancer une fondation du nom de THINKTaylor qui vient en aide aux athlètes atteints de commotions cérébrales.
De plus, Twellman se distingue dans les médias où il est analyste soccer pour la chaine ESPN tout en étant l’animateur du show MLS Rewind sur ESPN+. Il est souvent rejoint par les analystes de la MLS grâce à l’exclusivité acquise par ESPN de pouvoir présenter des émissions spéciales. Lors de la SuperDraft 2020, il a pu faire part de ses analyses et ses impressions aux côtés de Matthew Doyle et Adrian Healey.
Twellman a surtout la particularité de ne pas avoir sa langue dans sa poche et de dire les choses telles qu’elles sont. Il n’hésite même pas à critiquer la couverture médiatique aux États-Unis et le désintérêt complet de celle-ci par rapport aux clubs canadiens de la ligue.
En revanche, son fait marquant en tant qu’analyste restera sa réaction juste après la défaite de l’équipe nationale américaine au Trinidad et Tobago sur le score de 2-1. Cette défaite historique priva Team USA d’une participation à la Coupe du Monde 2018 en Russie. Son analyse et son cri de cœur lors de l’émission d’après-match restera dans les annales du sport nord-américain.