« Comme tous les voyages entrepris, celui qui nous mène à Austin n’aura pas été linéaire. C’est certainement un des projets les plus compliqués qu’a choisis la MLS ». La phrase est signée Don Garber, le commissaire de la Major League Soccer, lors de la cérémonie qui officialise l’Austin Football Club comme 27e franchise de la ligue, le 15 janvier 2019.
La capitale du Texas fut la cible de la MLS à plusieurs reprises et un territoire logique pour la ligue, grâce à sa population et son marché quasi vierge en franchises de sports majeurs. Pourtant, en 2021, elle sera très probablement l’équipe la plus haïe de la ligue, dû à sa genèse compliquée.

Le Crew d’Austin
La raison se trouve en Ohio, à 2 000 kilomètres de là. C’est dans cet état qu’évolue le Columbus Crew SC, franchise de Major League Soccer depuis sa création en 1996. Le club a vu de nombreux joueurs d’envergure porter son maillot, comme Guillermo Barros Schelotto ou Federico Higuain, mais il est à la traîne ces dernières années, tant sportivement qu’en tribunes. Les fans ne se déplacent plus et le marché, déjà loin d’être le plus peuplé des Etats-Unis, ne semble pas permettre une explosion en popularité.
En 2013, la franchise devient la propriété d’Anthony Precourt, un homme d’affaires venu de San Francisco. Déjà à l’époque, certains ont peur de la nouvelle direction qui pourrait voir la ville de Columbus (800 000 habitants) comme un marché où la dépense n’est pas nécessaire. En conférence de presse, Precourt se veut rassurant et affirme qu’il est « engagé à faire vivre la communauté de Columbus ». Pourtant, déjà, un lien quasi anodin se développe avec la capitale du Texas, Austin. Une équipe locale nommée les Austin Aztex devient le partenaire du Crew et le club de l’Ohio y envoie des jeunes recrues.
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En 2016, le maire de la ville texane Steve Adler reçoit un coup de fil de la MLS et de son commissaire, Don Garber : la ligue voit en ce marché une opportunité intéressante et l’avertit qu’elle voudrait s’y implanter. Dans la presse spécialisée pourtant, d’autres marchés sont plus souvent mentionnés, tels que Miami, Cincinnati, Sacramento, Atlanta ou Minnesota. Adler est surpris de l’annonce puisqu’aucun groupe local ne l’a jamais approché avec une telle idée et en conclut que les nouveaux venus viendront forcément de l’extérieur, voire d’une relocalisation. Les discussions arrivent à rester secrètes entre la ligue, Austin et le mystérieux investisseur, jusqu’au 17 octobre 2017.
Ce jour-là, Grant Wahl, un journaliste connu pour la véracité de ses sources et qui travaille alors pour Sports Illustrated, indique dans un tweet qu’Anthony Precourt souhaite déplacer le Columbus Crew à Austin.
Columbus Crew owner Anthony Precourt is set to move team to Austin, Texas, in 2019 if downtown stadium can’t happen in Columbus. Story soon.
— Grant Wahl (@GrantWahl) October 17, 2017
La nouvelle fait rapidement le tour des réseaux sociaux et crée un véritable séisme dans le monde du soccer nord-américain. Certes, le Crew était en difficulté depuis un certain temps et il y avait des signes avant-coureurs : le stade avait cruellement besoin de rénovations, les buvettes étaient souvent vides à la mi-temps, les travailleurs partant à la retraite n’étaient pas remplacés… Mais, contrairement à d’autres ligues sportives américaines, la MLS est peu coutumière du fait, avec seulement un seul cas de relocalisation dans son histoire. En 2006, les Earthquakes de San José devinrent le Houston Dynamo et encore, une nouvelle version des Earthquakes s’installa dans la Bay Area deux ans plus tard. Les fans du Crew et de nombreuses autres franchises sont donc surpris et attristés de voir des intérêts financiers détruire un club âgé de deux décennies, qui avait un fort impact sur la communauté locale.
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L’histoire sera finalement plus clémente pour Columbus, grâce à un mouvement sans précédent de ses fans qui se rallièrent derrière le #SaveTheCrew et grâce à la famille Haslam, qui racheta la franchise et annonça un nouveau stade. Cependant, Austin restera conspuée sur les réseaux sociaux à cause de ce geste, quasi mortuaire, qu’Anthony Precourt s’apprêtait à faire. Le 18 octobre 2018 notamment, lorsque le nom, le logo et les couleurs sont annoncés, les critiques fusent et c’est encore pire le 15 janvier 2019, lorsqu’Austin FC est officialisé comme 27e franchise de Major League Soccer.

Austin, ville de soccer ?
L’histoire est ironique pour la ville d’Austin qui, elle-même, est plutôt malchanceuse et a déjà connu une relocalisation pour des considérations pécuniaires. Les Austin Aztex, que nous vous mentionnions plus tôt, étaient dans les petits papiers de la MLS au milieu des années 2000. Le club, fondé en 2008, joue deux saisons avec succès au Texas et attire les foules en deuxième division, dans une ville qui n’avait jamais connu de franchise professionnelle de soccer, avec un pic à plus de 6 500 spectateurs en 2010. Cependant, le propriétaire Phil Rawlins sent que le marché a ses limites et décide de relocaliser son équipe, ses joueurs et son staff à Orlando à la fin de la saison 2010. L’équipe deviendra Orlando City SC et intégrera la Major League Soccer en 2014 avec à sa tête, l’ancien entraîneur des Aztex, Adrian Heath (aujourd’hui entraîneur de Minnesota).
Un des actionnaires minoritaires, David Markley, croit cependant toujours au projet et décide de relancer les Aztex à Austin pour la saison 2012 avec René van de Zande, un homme d’affaires néerlandais. Après des débuts compliqués, la franchise remporte la PDL (maintenant USL League Two, D4) en 2013 et les affluences dépassent les 3 000 personnes en 2015. Van de Zande est optimiste pour la suite « Après que nous ayons gagné la PDL et que l’USL soit devenu une réalité, nous avons changé d’objectif en annonçant clairement que notre but ultime était d’apporter la MLS à Austin. Jouer en PDL nous a permis de bâtir les fondations pour passer à l’étape suivante que constituait l’USL. Maintenant, pour atteindre notre objectif ultime qu’est la MLS, nous pensons qu’il faut ‘planter les racines de notre club’ » il explique au blog Majeur Ligue Soccer en 2015. « Nous sommes heureux qu’Austin dispose de tous les ingrédients pour être considérée comme une franchise MLS […] C’est maintenant aux Aztex et aux fans de montrer que Austin est une ville viable pour la Major League Soccer ».
Malheureusement pour les fans, des inondations particulièrement violentes auront raison du stade des Aztex. En octobre 2015, l’équipe annonce qu’elle ne trouve pas d’enceinte qui puisse accueillir les matchs pour la saison 2016 et s’alloue une pause d’un an, en attendant de trouver mieux. En 2017, la franchise annonce qu’elle ne reviendra pas et, pour la deuxième fois, les rêves de soccer dans la ville disparaissent. Dès 2018 cependant, une nouvelle franchise sera annoncée pour l’USL, nommée le Austin Bold. Cette dernière fera tout pour se faire rapidement connaître, en annonçant notamment la signature de Dario Conca et en cherchant à recruter Usain Bolt, sans succès.

Un marché parfait pour la MLS…
Deux versions des Aztex puis le Bold, Austin est incontestablement une terre qui attire les investisseurs et ce n’est pas surprenant. Comme le décrivait Jérôme Cortinovis, un journaliste basé sur place, dans notre podcast, Austin est une ville qui explose. Composée de ‘millenials’ et d’une jeune population, la ville est universitaire et sert aujourd’hui de camp de base pour de nombreuses entreprises du monde de la technologie, notamment Google, IBM et Facebook, qui y ont ouvert des bureaux. C’est une des villes américaines qui connaît la meilleure croissance démographique, avec plus de 500 nouveaux habitants par jour. Après Phoenix et San Diego, c’est la troisième ville en termes de population sans franchise de Major League Soccer et surtout, c’était la première ville américaine en population sans aucune équipe de sports majeurs. La MLS précède donc la MLB, la NFL, la NBA ou la NHL dans ce marché qui a beau être la capitale du Texas, mais qui est culturellement très différent de Houston et Dallas, où la MLS est déjà implantée. Austin est une ville riche, jeune, artistique et remplie de ‘beer gardens’ et de boutiques ‘pop-up’ que San Francisco ne renierait pas, loin de l’image austère que sa région peut renvoyer.
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Forte de quasi un million d’habitants, tous les ingrédients sont réunis pour que cette franchise soit un succès dans la ville. Don Garber, le commissaire de la ligue, avait flairé le bon coup il y a des années et visite chaque saison Austin pour parler du développement du soccer dans la région.

… Mais difficile à conquérir
Cependant, le nœud du problème a longtemps été le stade. Austin FC a dû se battre pour convaincre la population locale, qui n’en voulait pas pendant longtemps, de voter en faveur de la construire d’une nouvelle enceinte. Ceci explique aussi pourquoi aucune équipe d’autres ligues majeures ne s’est installée dans la ville jusque-là. Selon Jérôme Cortinovis, c’est en grande partie à cause de l’influence de l’University of Texas (UT), une de plus grandes universités américaines, qui attire les foules à chacun de ses événements sportifs. UT ne voyait pas d’un bon œil l’implantation d’une équipe de soccer dans la ville (bien qu’elle ne possède pas elle-même un programme dédié au soccer masculin) et a donc exercé un lobbying intense pour ne pas avoir la MLS sur son territoire. Elle n’était pas la seule à être de cet avis : l’Austin Bold, le club d’USL, était également signataire de la pétition contre le projet de stade. Prétextant des potentiels soucis de congestion sur les routes et du manque de places de stationnement lorsque serait construite l’enceinte, l’équipe de D2 a clairement montré que l’arrivée de la MLS en ville ne lui plaisait pas. Le Bold possède un propriétaire richissime, Bobby Epstein, qui dirige notamment le circuit de Formule 1 de la région et ce dernier fut accusé d’utiliser des méthodes frauduleuses pour se battre contre le projet d’Austin, en recrutant des employés pour faire signer une pétition mensongère.
Comme mentionné plus tôt si, au niveau local, l’implémentation du Austin FC ne sera pas si facile, il en vaut de même au niveau national où la relocalisation du Crew sera plus compliquée que prévue. Anthony Precourt sera poursuivi en justice pour sa décision et, sans l’arrivée de la famille Haslam, Columbus disputerait probablement sa dernière saison en 2020. La décision de relocaliser aura en tous cas provoqué un antagonisme certain envers la franchise. L’annonce de son officialisation, le 15 janvier 2019, sera très loin d’être de la même ampleur que celle de Cincinnati, intervenue quelques semaines auparavant. « Don Garber n’avait clairement pas envie d’être là », en rigole Jêrome Cortinovis, « et il n’y avait pas grand monde venant de la MLS comparé aux annonces de Nashville et Cincinnati ».
Au-delà du Austin Bold ou du Columbus Crew, il y a une troisième équipe qui est en droit de détester la nouvelle franchise d’expansion et il s’agit du San Antonio FC. Dans cette autre ville du Texas, à qui la MLS avait fait miroiter des rêves d’expansion, le club d’USL avait eu des discussions approfondies avec la ligue depuis qu’il avait repris le stade des Scorpions en NASL, une division rivale de la MLS. Finalement, cette expansion à Austin signifie probablement la fin de leur rêve puisqu’il existe de nombreux autres candidats dans d’autres régions. Il serait donc, à moins que l’expansion ne se poursuive à l’infini, surprenant d’avoir une quatrième équipe au Texas.

Au sein même de la MLS, il est fort probable qu’Austin créé une rivalité évidente avec Houston et Dallas, les deux autres franchises texanes. Les deux se disputent déjà un derby local, lors duquel le gagnant repart avec une réplique d’un canon du 18e siècle. L’arrivée d’Austin FC pourrait créer deux nouveaux derbys, ou bien se transformer en une compétition à trois clubs, comme c’est le cas en Cascadia. Dans cette région du nord-ouest, Seattle, Portland et Vancouver se disputent la Cascadia Cup, un trophée mis en place par les fans et une formule similaire pourrait être appliquée.
La rivalité avec les deux autres franchises pourrait être fascinante car le Austin FC semble faire des choix que n’ont pas su faire Dallas ou Houston. Ils n’auront pas, par exemple, choisi une localisation du stade trop lointaine comme l’a fait Dallas et le marketing semble plus avisé qu’à Houston, où le Dynamo peine à attirer les foules, qui pourtant sont parmi les plus gros consommateurs de ballon rond du pays si l’on se fie aux parts d’audience télévisées. Les affluences de l’expansion pourraient donc allègrement dépasser celles des deux autres clubs.
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Sur le terrain et en dehors, une identité en construction
Les fans se font en tous cas déjà entendre sur les réseaux sociaux, avec plein d’humour. Leur chant alright, alright, alright, scandé lors de l’officialisation de la franchise, en a fait rire plus d’un alors qu’ils reprenaient le célèbre gimmick du Texan Matthew McConaughey. Dû au logo du club, inspiré par les chênes qui jadis poussaient dans la région, certains ont déjà surnommé l’équipe ‘El Tree’, en référence à ‘El Tri’, la sélection mexicaine. Le logo a d’ailleurs été globalement bien reçu par la fan base d’Austin, ainsi que les couleurs noires et vertes qui promettent des maillots intéressants.
Malgré les réticences mentionnées plus haut, le projet de stade fut quant à lui accepté et il est prévu pour la saison d’expansion en 2021. Construit avec des fonds entièrement privés, il est estimé à 260 millions de dollars et pourra accueillir 20 500 personnes. Un chiffre qui devrait augmenter dans les années suivantes puisque la sauce semble déjà prendre à Austin : en seulement 24 heures, plus de 30 000 personnes avaient déposé un acompte pour un abonnement pour la saison inaugurale. Un record absolu en MLS et Anthony Precourt a d’ores et déjà confirmé que la capacité du stade pourrait être poussée à 30 000 places si nécessaire. Aujourd’hui, le nombre d’acomptes a dépassé les 40 000. Le club a même déjà trouvé un sponsor pour son maillot, la compagnie locale Yeti, alors que la tunique ne sera pas dévoilée avant l’an prochain.
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Dans les bureaux de Precourt, les bonnes décisions s’enchaînent également. Tout d’abord avec la signature de Claudio Reyna en tant que directeur sportif. L’ancien joueur de l’USMNT, père de la jeune pépite de Dortmund Giovanni Reyna, est surtout renommé en MLS pour le travail qu’il a réalisé avec le NYCFC. Il supervisait l’ensemble du domaine sportif, de l’équipe première à l’académie, de 2013 à 2019 avec des résultats impressionnants à la clef. L’académie d’Austin est elle déjà en route : une équipe U14 a débuté en fin 2018 et, pour la saison 2020, des équipes de U13 et de U15 les ont rejoints. Logiquement, seulement une ou deux saisons après leur arrivée en MLS, l’équipe première pourrait donc déjà profiter de jeunes formés au club pour complémenter son effectif.
Bien que moins médiatisée, la décision d’embaucher Josh Wolff comme entraîneur principal est aussi judicieuse. En tant qu’ancien assistant de Greg Berhalter avec le Columbus Crew et la sélection américaine, Wolff connaît très bien Precourt. Ancien coéquipier en sélection de Reyna, il devrait donc avoir la confiance des deux hommes, ce qui explique qu’il ait été annoncé dès juillet 2019, soit presque deux ans avant la première saison. Wolff était l’un des entraîneurs-assistants les plus convoités de la ligue et il devrait également profiter d’un tout nouveau centre d’entraînement, estimé à 45 millions d’euros.
Wolff et Reyna ont déjà exprimé leur intention d’être actifs dans le marché des transferts et ce, dès cet été, afin de préparer au mieux la saison 2021. Selon le Directeur Général des Timbers, Gavin Wilkinson, la situation actuelle devrait être une aubaine pour les équipes d’expansion : « Pour Austin, c’est un contexte incroyable pour aller chercher des joueurs. [Ils ont] les mêmes ressources financières que les anciennes expansions de MLS, avec énormément d’argent d’allocation, sauf qu’avant, le marché était en proie à de l’inflation et que cet été, il est fort à parier que les prix des joueurs seront au plus bas, 20 à 30% moins cher ».
Claudio Reyna semble être d’accord : « Certainement, il va y avoir une baisse des prix dans l’entièreté du marché des transferts […] Certains clubs vont être forcés de vendre des joueurs, de faire des efforts au niveau salarial et donc d’en laisser partir libre ou pour moins d’argent qu’ils pourraient en tirer », dit-il dans une interview pour ESPN. Cependant, ce ne sera pas forcément qu’une bonne nouvelle, puisque « le challenge sera que plus la situation continue, plus les joueurs ne jouent pas. Il faut prendre ça en compte, nous voudrions voir un joueur sur le terrain, son niveau de fitness, etc., pour avoir toutes les cartes en main avant de prendre une décision. Nous ne pouvons pas recruter à l’international des talents qui n’ont pas jouer pendant plusieurs mois ».

Malgré Wolff et Reyna, c’est surtout un troisième nom qui fait parler du Austin FC jusque-là. En effet, en août 2019, le club a annoncé que l’acteur oscarisé Matthew McConaughey faisait partie du groupe d’investisseurs. Il porte également le titre de ‘Ministre de la Culture’ de la franchise, sans plus d’information sur les missions et tâches d’une telle dénomination, mais une dénomination qu’il porte déjà pour l’University of Texas. Une chose est sûre, l’acteur sait faire le show et a vite démontré que, à l’instar de l’Inter Miami de David Beckham, du Houston Dynamo de James Harden et du LAFC de Will Ferrell, le Austin FC allait immédiatement être lié à l’acteur dans les médias, lui qui a déjà l’art de la petite phrase. « Faisons-en la plus cool des équipes, non seulement en MLS mais aussi dans le monde », déclara-t-il notamment dans une conférence de presse, avant d’être pris en photo avec le logo du club et Christian Pulisic, la star américaine, lors d’un match de Chelsea.
#USMNT attacker @cpulisic_10 met up with a fan last night after @ChelseaFC‘s 2-1 @ChampionsLeague win vs. Lille.
: @McConaughey pic.twitter.com/DE2Ex5lxin
— U.S. Soccer MNT (@USMNT) December 11, 2019
Avec Wolff, Reyna et McConaughey ainsi qu’un fort intérêt de la population locale, qui correspond parfaitement aux critères actuels de la MLS, tous les ingrédients semblent être réunis pour qu’Austin FC soit un succès. La seule interrogation est de savoir comment le club et sa fan base vont gérer l’image de ‘bad guy’ qui va inévitablement lui coller à la peau. Dans une MLS qui a longtemps essayé de façonner elle-même ses rivalités, celle-ci (que ce soient les duels entre Austin et Columbus, ou ceux contre les autres franchises texanes) semble organique et authentique, dans une ligue qui en manque cruellement. Comme l’écrit très bien Adnan Ilyas pour Stars and Stripes dans un article intitulé « La MLS a besoin de méchants », même si les supporters du Columbus Crew ont gardé leur franchise, Austin a gagné la sienne, contre la haine de tous les autres fans de MLS. Je me permets de conclure avec les mots d’Ilyas, qui projette parfaitement le potentiel que cette arrivée possède « Et lorsqu’Austin FC foulera finalement le terrain, vous [les fans d’Austin] savez que tous les outsiders vous insulteront, vous hueront. Et soyons clair. Cette haine est méritée. Vous avez conspiré avec celui qui nous a poignardé par derrière, Anthony Precourt. Vous étiez totalement d’accord pour voir le Columbus Crew, mort et ensanglanté, cloué au sol. Et alors ? Qui se soucie des haineux ? […] Dans le sport, il n’y a pas de temps pour les sentiments. Tu prends ce que tu peux et tu ne laisses rien derrière. […]. Oui, le monde vous détestera. Mais vous pouvez retourner le couteau dans la plaie. Après tout, vous savez que bonheur vient de la victoire seulement. Le vrai bonheur, c’est de voir vos ennemis souffrir, de les voir brisés devant vous. […] Je veux voir plus de désespoir, de colère et de haine, purement méritée, quand je regarde mes matchs de MLS. J’ai hâte au jour où Austin FC, se battant pour une place en playoffs, plante un nouveau couteau dans les rêves de séries du Crew en les battant lors du dernier match de la saison. Je veux regarder cette tragédie et goûter à un véritable drame dans cette ligue. […] Laissez-nous vous détester et donnez-en-nous les raisons. Soyez notre méchant ».
Merci . Dossier très complet et très instructif . Hâte de voir débuter cette franchise d’Austin .
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Mercy beaucoup Ronny ! Nous aussi 🙂
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