2020 touche à sa fin et, malheureusement, nous n’avons pas pu suivre notre championnat comme nous l’aurions souhaité. Cependant, comme lot de consolation, nous avons eu le plaisir de revoir des visages familiers dans les différents championnats européens.
Il est important de savoir que les joueuses de l’USWNT n’ont pas le droit de quitter la NWSL les années de compétition internationale (Coupe du Monde, Jeux Olympiques) si elles veulent toucher leur salaire (qui est payé par la fédération et non par leur club en NWSL). 2020 étant une année plus que particulière, les joueuses ont eu l’aval de la ligue pour déserter le championnat et essayer d’engranger des minutes de jeu hors du pays.
Une pandémie mal gérée aux États-Unis, aucune saison officielle de prévue, une autorisation de quitter la ligue sans risque de sanctions, les raisons pour lesquelles un grand nombre de joueuses ont fait le choix de s’exiler en Europe sont nombreuses. Nous pouvons déjà déclarer l’Angleterre grande gagnante de cet exode. Explications.

L’Australienne des Chicago Red Stars, Sam Kerr, avait ouvert la voie dès novembre 2019 en s’engageant avec Chelsea pour un contrat de deux ans et demi. L’attaquante a choisi l’Angleterre pour se lancer un nouveau défi :
« Cela me met face à un nouveau défi mentalement. Nouvelle équipe, nouvelle culture, nouveau pays, s’installer dans une nouvelle maison. Ce sont tous les challenges auxquels vous n’avez pas vraiment à faire face quand vous restez dans votre pays. Je suis hors de ma zone de confort. Je ne connaissais personne à mon arrivée. Des États-Unis à l’Angleterre, j’ai pensé que les championnats seraient assez similaires. Mais ils sont très, très différents. C’est beaucoup plus physique en Angleterre. Il y a d’énormes tacles, mais c’est aussi pour ça je suis allée dans cette ligue, car je savais que cela me mettrait au défi en tant que joueuse », déclarait-elle au Guardian il y a quelques mois.
La meilleure buteuse de la saison 2019 n’a pas attendu longtemps pour montrer tous ses talents. Lors de son premier match avec les Blues, elle a été l’auteure de deux passes décisives et a ouvert son compteur de buts quelques jours plus tard, face au club rival d’Arsenal. En seulement six rencontres elle en est déjà à trois réalisations. Il est clair qu’elle n’a pas perdu de son efficacité en arrivant sur le Vieux Continent.

Toujours du côté de l’Angleterre, c’est le club de Manchester United qui a réalisé une double bonne opération en recrutant deux internationales américaines. La milieu de terrain Tobin Heath (Portland Thorns) et l’attaquante Christen Press (Utah Royals) ont signé avec les Red Devils début septembre pour un contrat d’une année (saison 2020/2021).
Les deux joueuses, qui n’ont pas foulé les pelouses depuis la fin de la saison 2019 (toutes deux ont exercé leur droit de retrait pour la Challenge Cup et le Fall Series), ont posé leurs valises dans le club le plus récent de la FA WSL (The Football Association Women’s Super League). Créé en 2018, le club n’a pas tardé à attirer les plus grands noms du football féminin.
Heath a accordé un entretien au club quelques jours après son arrivée en Angleterre :
« Manchester United est un club exceptionnel et je suis ravie de le rejoindre. J’ai hâte de relever le défi de concourir en Angleterre, de jouer avec et contre certaines des meilleures joueuses au monde. J’ai de grandes ambitions pour cette saison et j’ai hâte de me montrer sur le terrain avec ma nouvelle équipe et de commencer ce prochain chapitre. Je suis obsédée par le football et je suis une grande fan. Évidemment, United est un énorme club, surtout pour une Américaine. C’est le club le plus connu pour nous et je pense que pour beaucoup d’Américains, c’était leur introduction au football. Être ici et porter le blason est énorme. En tant que footballeuse, j’ai toujours voulu jouer pour les plus grands clubs et c’est un pas énorme pour moi, c’est quelque chose dont je suis très fière. »
Mais le nom emblématique du club ne fait pas tout, les joueuses recherchent avant tout le challenge. L’Américaine poursuit :
« J’espère qu’il y a beaucoup de pression et j’espère qu’il y a beaucoup d’attentes. Je ne veux jouer que pour un club qui a des attentes et qui a de la pression, car cela signifie que c’est un club qui veut vraiment défier l’ordre établi et se mettre dans des positions où l’on ne peut grandir qu’avec la pression.Entrer en tant qu’équipe plus jeune et vouloir laisser son empreinte immédiatement dans cette ligue est important. »
Christen Press est dans le même état d’esprit que sa coéquipière :

L’attaquante a choisi ce championnat pour tester et améliorer sa technique :
« Cela va être un énorme défi. Ça l’est toujours lorsque vous changez de culture. Ce n’est pas seulement la culture du style de vie, c’est la culture du football, c’est l’approche de l’entraînement. »
« Il y aura mille petites choses dont un fan pourrait ne pas entendre parler – que ce soit la manière différente dont l’Angleterre aborde le jeu de jambes, et vous devez recycler tout ce que vous avez l’habitude de faire pour vous intégrer et être un bon membre de l’équipe. »
« J’embrasse le défi et j’essaie de penser à tous les autres qui suivront. Je pense que le plus grand est que l’équipe a une grande ambition de se qualifier pour la Ligue des Champions, donc nous devons être dans les trois premiers. »
« C’est une grande opportunité de jouer dans un environnement aussi constant et de haut niveau pour la saison. C’est tout ce que j’aurais pu demander. »
« Je pense que je veux concourir pour des titres et c’est ce que nous allons faire. Ce que l’équipe et Casey (l’entraîneur) ont mis en place est vraiment fort. Même si c’est un club jeune, les objectifs et les ambitions de l’équipe, du club et de l’entraîneur sont au plus haut niveau. C’est ce que je recherche. »
L’arrivée des deux nouvelles recrues a ravi les fans. Elles n’avaient pas encore foulé les pelouses anglaises que leurs maillots ont été les plus vendus du club, joueurs de l’équipe masculine inclus, dans les trois jours suivant leur signature.
Les deux Américaines ont fait leur entrée le même jour, le 4 octobre, lorsque Heath s’est offert rapidement une passe décisive. Elles ont poursuivi sur leur lancée en marquant leurs premiers buts, lors de la même rencontre, face à West Ham United quelques jours plus tard.

Mais United n’est pas le seul club à avoir fait coup double. Son voisin de City a également frappé fort en recrutant deux autres internationales américaines. Les milieux de terrain Sam Mewis, du North Carolina Courage, et Rose Lavelle, du Washington Spirit, toutes deux recrutées mi-août pour la saison 2020/2 021.
Sam Mewis n’a pas caché son enthousiasme :
« Ce club est l’un des meilleurs au monde et j’ai entendu tellement de bonnes choses au sujet de l’équipe féminine et des infrastructures. C’est une opportunité unique et incroyable dans ma carrière. »
« Tout le monde est affamé et motivé pour réussir. C’est vraiment excitant. Avoir plusieurs trophées pour lesquels concourir, c’est nouveau pour moi – ce n’est pas quelque chose que nous avons en Amérique – et c’est quelque chose que j’aime. »
« La profondeur de l’effectif est vraiment importante. Il y a plusieurs personnes qui pourraient commencer à chaque poste et c’est vraiment bien d’avoir cette compétition interne où tout le monde pousse chaque jour pour faire de son mieux. »
« Il y a beaucoup de matchs et avoir cette profondeur signifie que tout le monde a la chance de jouer et de performer à un niveau élevé. »
Rose Lavelle a également la Ligue des Champions en ligne de mire :

« J’attends avec impatience l’opportunité de jouer en Angleterre et de participer à la Ligue des Champions. »
« Après avoir discuté avec Gareth [Taylor] au sujet de l’équipe et de la façon dont il me voyait m’intégrer, cela m’a semblé être un environnement formidable qui allait vraiment me pousser et me développer en tant que joueuse. »
Sam Mewis a porté les couleurs de City pour la première fois fin août au Wembley Stadium et a ouvert son compteur face à Arsenal le 1er octobre. Un mois plus tard, lors de la finale de la FA Cup face à Everton, elle devient la première Américaine à marquer pendant une finale depuis 2017. Le record était détenu jusque-là par sa compatriote Carli Lloyd.
De son côté, Rose Lavelle n’a débuté que le 1er octobre suite à une blessure à la cheville. Elle n’a pas attendu longtemps pour montrer qu’elle était en forme en débloquant son compteur personnel une semaine plus tard.

Une autre figure de la NWSL à rejoindre le championnat anglais est la Galloise Jess Fishlock. Connue en France pour avoir fait le triplé avec l’Olympique Lyonnais en 2019 (Championnat, Coupe de France, Ligue des Champions) elle avait rejoint l’OL Reign à l’issue de la saison. Contrat signé mi-août, elle restera au Reading FC jusqu’au début de la saison 2020-2021 de la NWSL. Ayant souffert d’une rupture des ligaments croisés, elle a fait son retour sur les terrains lors de la Challenge Cup cet été où elle a disputé deux rencontres.
Si la majorité des joueuses ont fait le choix de partir dans d’autres championnats pour éviter une saison blanche et garder un certain rythme, pour la milieu de terrain une raison supplémentaire a fait pencher la balance.
« C’était une décision assez facile et directe quant à l’endroit où je voulais aller. J’ai parlé à quelques clubs mais je revenais toujours à Reading pour plusieurs raisons. Premièrement, il est plus proche de la maison, donc rentrer chez moi n’allait pas être un trajet difficile. Deuxièmement, avec ma casquette galloise, c’est vraiment agréable de jouer à nouveau aux côtés de mes coéquipières en équipe nationale. Troisièmement, j’aime Kelly (la manager du club), j’aime les entraîneurs, j’aime la vision, j’aime où ils veulent aller. Reading a toujours soutenu le sport féminin. Vous pouvez le voir avec le Madejski Stadium, les installations, ils l’ont toujours fait d’une manière respectueuse. Ils ont également beaucoup de respect pour les femmes ».
Mais être proche de sa famille ne fut pas la seule raison:
« J’aime le défi d’amener l’équipe dans les trois premiers. C’est une sorte de défi différent de ceux que j’ai habituellement relevés. Je suis vraiment contente du fonctionnement du club, du coaching, du groupe de joueuses que nous avons. Cela correspondait à ce que je voulais en tant que footballeuse et à ce que je voulais en tant que personne ».
« C’est une période très difficile pour tout le monde avec toutes les restrictions et les protocoles, donc ce n’est pas la manière dont ils feraient normalement les choses, mais les sessions qu’ils organisent sont brillantes, leur réponse aux restrictions a vraiment été bonne. Les installations d’entraînement, les installations médicales, sont simplement à un niveau différent. Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre, en particulier avec le COVID-19, mais j’ai été vraiment très impressionnée ».
Le professionnalisme de la ligue anglaise est un luxe qui est fort apprécié par la Galloise :
« C’est tellement plus professionnel. Quand j’étais à Bristol, il y avait quatre joueuses employées à temps plein. Maintenant, tout le monde est à temps plein, il y a de superbes installations, de superbes terrains d’entraînement. Je suis assise ici au Madejski Stadium, c’est tout simplement magnifique. Tout a progressé depuis ma dernière visite. Tout le monde a un contrat professionnel, nous nous entraînons tous les jours, pas deux fois par semaine. C’est définitivement un progrès. »

Le club londonien de West Ham United s’est également offert les services de deux joueuses de la NWSL. La meilleure joueuse et buteuse de la Challenge Cup, Rachel Daly, est retournée au pays et a signé pour un prêt allant jusqu’à la fin de l’année.
La capitaine et attaquante du Houston Dash a déclaré à la chaîne du club:
« Je pense que le club a beaucoup de potentiel. J’ai hâte de jouer autant de matchs que possible et d’aider autant que je peux. »
« Les installations ici sont fantastiques. Le personnel a fait un très bon travail et Matt a fait un très bon travail en mettant sur pied une équipe avec une base solide. L’énergie autour du club est fantastique et l’état d’esprit des filles est tel qu’elles peuvent faire quelque chose de spécial. Je pense que le club a un bon rythme et j’espère que je pourrai m’y joindre et m’intégrer. »
« Le timing était parfait, je pense. Pour moi, il s’agissait de participer à autant de matchs que possible. L’année prochaine sera une grande année pour moi personnellement, dans la ligue et j’essaie également de faire partie de l’équipe olympique. Ensuite, nous avons également des camps internationaux en Angleterre et, avec le COVID-19, les périodes de quarantaine auraient été difficiles. »
« Avec tout cela, il semblait qu’il n’y avait pas de meilleure opportunité de revenir et de participer à autant de matchs que possible au plus haut niveau. »
Daly a fait ses débuts le 6 septembre et a marqué son premier but le 18 octobre face à Manchester United. La deuxième joueuse à rejoindre West Ham United est la milieu de terrain australienne Emily Van Egmond :

« C’est formidable de rejoindre cette équipe, dans une ligue qui est de plus en plus compétitive. Je suis ravie de jouer pour ce club et j’ai entendu dire que le niveau du championnat féminin en Angleterre est définitivement en hausse. Vous pouvez le voir dans les signatures qui sont arrivées en Angleterre. »
Van Egmond a également ouvert son compteur le 18 octobre face à Manchester United.

Le troisième club londonien, après Chelsea et West Ham, à avoir recruté des joueuses de la NWSL est Tottenham Hotspur. Fin août, la Canadienne Shelina Zadorsky et l’Australienne Alanna Kennedy ont quitté le soleil de la Floride pour rejoindre Londres après une saison très compliquée du côté d’Orlando. L’équipe n’a pu participer à la Challenge Cup suite à des tests positif au COVID-19. Les joueuses ont alors fait le choix de l’Angleterre.
La défenseure canadienne a déclaré dans un communiqué :
« ll est clair que tout le monde dans ce club veut réussir et veut continuer de grandir – je suis tellement excitée de faire partie de cela et j’ai hâte de relever le défi physique de la ligue, de rivaliser toute l’année contre les meilleurs attaquantes, ainsi que de tester ma capacité technique ici en Angleterre. »

Sa coéquipière d’Orlando, la milieu de terrain australienne Kennedy, a rajouté :
« Les Spurs sont un club très apprécié et, après avoir entendu de si bonnes choses sur l’équipe et sur ce que nous cherchons à accomplir la saison prochaine, je savais que c’était une bonne solution pour moi. J’adore gagner et après avoir parlé à Karen et Juan, je pense que cette équipe est prête à rivaliser. Je suis ravie d’aider à jouer un rôle en poussant le club vers de nouveaux sommets et j’ai vraiment hâte de relever ce nouveau défi en Angleterre après avoir joué pendant de nombreuses années en NWSL. »

Mais la troisième recrue à avoir fait sensation à Londres c’est l’arrivée de l’attaquante Alex Morgan. Depuis l’annonce de sa grossesse en octobre 2019, le retour de l’américaine était l’événement le plus attendu de la planète soccer féminin. La présence de ses coéquipières d’Orlando, ainsi qu’un court passage en amont de la Coupe du Monde dans les infrastructures des Spurs, a joué un rôle dans ce choix aussi rapide qu’inattendu.
Le 12 septembre, le club a annoncé sa venue et l’attaquante d’Orlando Pride a immédiatement déclaré :
« Tout s’est passé très vite. Je passais du temps à Orlando avec mon équipe en NWSL et je me suis rendu compte que j’avais besoin de matchs et d’un entraînement constant pendant toute une saison, du moins pour le reste de l’année. J’ai commencé à regarder la ligue ici et Tottenham est évidemment un énorme club qui était sur mon radar et en moins de 48 heures, je pense, nous avons pu obtenir l’accord signé et dans les 48 heures suivantes, j’ai atterri ici, donc tout s’est passé extrêmement rapidement. »
« Évidemment, je devais prendre en compte ma famille, ma fille qui a quatre mois, et mon mari qui joue au football aux États-Unis. J’ai aussi dû regarder comment je pouvais revenir après ne pas avoir joué pendant un bon bout de temps en raison d’une blessure, d’une grossesse et d’une pandémie, donc il y a beaucoup de choses qui ont joué dans cette décision. Faire partie de cette organisation est assez incroyable, vous savez, la riche histoire et le fait que l’équipe féminine n’a cessé de s’améliorer année après année, je suis très heureuse de franchir cette nouvelle étape dans ma carrière. »
« J’ai entendu tellement de bonnes choses sur la WSL et certaines de mes coéquipières de l’équipe nationale américaine sont venues et ont signé avec d’autres clubs de la WSL. Je voulais me mettre au défi et jouer dans une ligue différente de celle à laquelle je suis habituée, donc c’était une occasion parfaite pour moi de venir ici et de voir les progrès de la WSL et la qualité de la ligue. »
« J’espère offrir des buts à cette équipe, aider à gagner des matchs, aider l’équipe à se hisser au sommet du tableau et nous préparer pour le succès au cours de la saison. Malheureusement, je n’ai pas pu être là depuis le début mais le fait que seulement deux matchs ont été joués, je pense que je pourrais vraiment aider l’équipe à avancer et à revenir là où je m’étais arrêté à la fin de l’été l’an dernier. »
Zadorsky a débuté directement titulaire tandis que Kennedy a déjà marqué sur un coup franc dont elle seule a le secret.
Pour Morgan, deux mois après son arrivée en Angleterre et après plus d’un an sans compétition, son travail et sa patience ont payé car l’Américaine a pu refouler les terrains le 12 septembre. (petite note : son dernier match remontait au 22 août2019).
Ce retour n’a pas été facile mais la Championne du Monde est sur la bonne voie :
« J’avais l’impression qu’il y avait définitivement beaucoup plus de sprints qu’à l’entraînement. Je vais m’y habituer assez rapidement, mais évidemment, une fois que je suis entrée en jeu, c’était plus un jeu de transition, moins axé sur la possession, donc j’ai hâte de participer à plus de matchs pour m’habituer un peu mieux, parce que sur la fin, c’était des allers-retours. »
« Je pense que ma condition physique est en train de revenir, ça va juste prendre un peu de temps – évidemment avec une question de changement de direction, de sprints et tout, je dois juste engranger du temps de jeu pour être en forme. »

Du côté d’Everton, c’est l’Écossaise Claire Emslie, attaquante d’Orlando Pride, qui a signé. La joueuse, déjà passée par le championnat anglais, essaie elle aussi de s’améliorer pendant cette année très compliquée au niveau sportif.
« C’est vraiment excitant d’être ici. Le club essaie vraiment de s’améliorer et cela va définitivement dans la bonne direction. »
« J’ai travaillé avec Willie (entraineur d’Everton) à Hibernian et à Bristol et mes deux expériences ont été incroyables. C’est quelqu’un qui, je crois, peut tirer le meilleur parti de moi – et c’est ce que je veux produire à Everton. »

Autre pays à avoir attiré des joueuses : la Suède. L’internationale américaine Emily Sonnett a atterri en Suède dans le club dee Kopparbergs/Göteborg FC qui a vu évoluer ses compatriotes Hope Solo ou Christen Press des années plus tôt. Fraîchement débarquée en Floride après son transfert de Portland, la défenseure américaine n’a pas eu la joie de jouer à l’Exploria Stadium. La pandémie sanitaire actuelle a malheureusement repoussé cette échéance.
Le 18 août, elle a signé avec le club suédois pour un contrat allant jusqu’à fin novembre. Elle a d’ailleurs fait ses débuts trois jours plus tard et a remporté le championnat le 7 novembre. Comme son homologue Emily Sonnett, Ali Riley, la défenseure Néozélandaise d’Orlando, n’a pas eu l’opportunité de porter la couleur violette chère au Pride. Le 13 juillet, elle est prêtée jusqu’en novembre au FC Rosengård, club suédois dans lequel elle avait déjà évolué de 2012 à 2018.

La joueuse, qui avait annoncé lors de son arrivée à Orlando que la Suède était comme sa maison, a eu l’opportunité d’y retourner pour retrouver du temps de jeu et revenir en Floride dans les meilleures conditions. La défenseure du North Carolina Courage Hailie Mace avait fait ses débuts avec le club lors de la Challenge Cup où elle a joué tous les matchs. Mi-août, l’Américaine a eu l’opportunité de s’envoler pour l’Europe et plus précisément pour la Suède, où elle évolue avec le le club du Kristianstad’s DFF.

Son entraîneur est ravi de ce choix et a déclaré : « Elle a énormément grandi depuis qu’elle est ici et plus de temps de jeu lui fera du bien. C’est un grand talent et je suis vraiment ravi de voir comment notre environnement peut l’aider à réaliser ses rêves. Elle a besoin de jouer pour continuer son développement et nous sommes ravis de la voir partir en Europe pour trouver ça. »

La gardienne des Chicago Red Stars, Emily Boyd, a trouvé refuge du côté du Danemark. La jeune joueuse a évolué sous le regard de la gardienne américaine Alyssa Naeher. Ses qualités n’ont pas laissé sa coach indifférent et il lui a conseillé d’aller gagner du temps de jeu en Europe. Ce qu’elle a fait en signant à la mi-août avec le club danois du HB Køge.

Toujours au nord de l’Europe, on retrouve la milieu de terrain des Utah Royals, l’Islandaise Gunnhildur “Gunny” Jónsdóttir. La joueuse a signé en prêt jusqu’à la fin de la saison. Elle a eu ici l’occasion de retourner chez elle en Islande dans le club de Valur.

Un peu plus au sud, en Espagne, l’Atlético Madrid a recruté l’Anglaise Jade Moore. Arrivée à Orlando début avril, elle n’a pas pu évoluer sous ses nouvelles couleurs à cause de la crise du COVID. La solution du prêt était alors une évidence :
« J’ai contacté mon agent lorsque l’épisode COVID s’est produit avec Orlando. Je savais que rien d’autre ne se passerait aux États-Unis et avec le manque de temps de jeu pour moi ces dernières années, le prêt allait être la meilleure option. Je savais que je devais gagner du temps de jeu. Je savais que je ne pourrais pas passer 10 ou 11 mois potentiellement sans jouer un match, puis retourner dans la NWSL où la ligue est très exigeante physiquement. »
Mais il était hors de question pour elle de retourner en Angleterre, là où elle a évolué depuis le début de sa carrière :
« Mon agent a demandé où, quand, qui, qu’est-ce qu’il conviendrait ? J’ai répondu : « Partout sauf en Angleterre.» C’est littéralement ce que j’ai dit. Si l’Angleterre était la seule option, alors nous en aurions discuté, mais je voulais aller explorer différentes solutions car j’avais besoin d’un nouveau défi. La raison pour laquelle je n’ai signé pour personne en Angleterre est que je ne voulais plus rester dans ce pays. J’avais besoin d’un nouveau départ. »
En prêt jusqu’en février 2021, elle a débuté de la plus belle des manières le 21 août en Espagne, en jouant un quart de finale de Ligue des Champions face au FC Barcelone.
Pour trouver le dernier transfert en date il faut se tourner vers l’Italie et l’AC Milan. La milieu de terrain des Utah Royals, Vero Boquete, vient de signer avec les Rossonere. La meilleure buteuse de l’histoire de la sélection espagnole vient de poser ses valises en Italie après un passage en France, avec le PSG, puis aux Utah Royals. La situation est devenue un peu tendue du côté de l’Utah à la suite des révélations concernant le propriétaire du club Dell Loy Hansen. Celui-ci, accusé de commentaires racistes, s’est excusé et a parlé de vendre la franchise. Il fut donc logique que la joueuse espagnole, fraîchement arrivée au club en 2019, souhaitait s’éloigner de cette tourmente.

Finissons ce voyage en France avec la Canadienne Evelyne Viens, que nous avions reçu dans notre podcast. L’attaquante du Sky Blue a fait ses débuts en NWSL cet été lors de la Challenge Cup et a marqué son premier but professionnel en demi-finale du tournoi. Après des débuts très prometteurs, la jeune Québécoise a signé en août avec le club français du Paris FC aux côtés de l’internationale Française Gaëtane Thiney.
Bien intégrée, elle a débuté sous ses nouvelles couleurs le 6 septembre face à l’ogre lyonnais. Elle a ouvert son compteur le 3 octobre face à Montpellier. Une semaine plus tard, elle a enchaîné avec un triplé. La Canadienne est déjà à quatre buts et deux passes décisives. Celle qui est venue en France pour obtenir du temps de jeu a su prendre ses marques et a déjà constaté quelques différences avec le championnat américain :
« Le jeu est plus technique et tactique ici que physique aux États-Unis. En France, les joueuses font très peu d’erreurs techniques. J’ai compris assez vite les différents aspects que je ne travaillais pas aux États-Unis. Je vais devenir une joueuse plus complète. »

La pandémie a donné l’occasion à des joueuses de sortir de leur zone de confort et d’aller chercher des choses qu’elles n’auraient peut-être pas essayé d’atteindre en d’autres circonstances. Découvrir de nouvelles cultures de jeu va les aider à s’améliorer, à agrémenter leur palette technique et tactique. Une expérience enrichissante de plus à leur bagage.
On retiendra que le professionnalisme de la FA WSL, la qualité des infrastructures, la bonne gestion de la pandémie furent des atouts qui ont fait de l’Angleterre une destination de choix pour ces joueuses en recherche de sécurité, de nouvelles expériences et surtout de temps de jeu avant l’échéance importante des Jeux Olympiques. L’Espagne, la France, la Suède ou encore l’Islande ont offert une issue de secours à ces athlètes qui, d’après ces témoignages, ont trouvé en Europe un épanouissement sportif.