Devenir professionnel, c’est un rêve que de nombreux joueurs de College Soccer souhaitent atteindre à la conclusion de leurs années universitaires. Aux États-Unis, le système de développement des jeunes est très loin d’être performant, sans compter qu’il n’y a pas de règle uniforme pour devenir professionnel. En MLS, vous ne pouvez pas jouer dans la ligue sans obtenir de contrat professionnel et pour y arriver, le club ainsi que le joueur doivent répondre à plusieurs exigences administratives. L’USL a un modèle plus semblable à l’Europe où un joueur formé au club peut jouer dans l’une des divisions professionnelles avec un statut amateur mais la ligue possède elle-aussi ses propres spécificités. De plus, la MLS ainsi que l’USL imposent une limitation des effectifs, ce qui n’existe pas dans les autres championnats nationaux. Enfin, le nombre de clubs professionnels est encore très insuffisant pour exploiter efficacement le réservoir disponible sur le territoire et le modèle des académies est encore tout récent en Amérique du Nord. La très grande majorité d’entre elles ne sont pas gratuites, elles sont même chères et leur viabilité, dans certains cas, ne tient qu’à un fil. De plus, pour des raisons financières, la fédération américaine a annoncé en avril 2020 la suppression du programme “Development Academy” qui regroupait environ 200 académies à travers le pays.
Le système n’est donc pas parfait, ce qui fait que beaucoup de jeunes joueurs passent entre les mailles du filet. Une option différente s’offre à eux; rejoindre la ligue universitaire afin d’avoir la chance de rejoindre la MLS via la SuperDraft.
C’est le 21 janvier 2021 qu’a eu lieu l’évènement annuel tant attendu par les joueurs universitaires; la MLS Superdraft. Quelques rares élus ont été choisis par un club de MLS et auront l’opportunité de gagner leur place dans l’effectif. Ce jour a sourit à Josh Drack, un natif de l’Arizona jouant pour l’Université de Denver. Sélectionné par le Los Angeles Galaxy au premier tour en tant que 16ème choix, il a accepté d’offrir une interview exclusive à Culture Soccer. Le joueur de Denver était un des prospects phare du College Soccer mais nul ne savait quand son heure viendrait. Lors de ce jour historique, il était entouré de sa famille pour assister à l’évènement. Quand son nom est enfin sorti, ils ont tous exprimé une énorme joie et également beaucoup de soulagement. Ce fût un jour vraiment particulier pour Josh Drack qui est passé par tous les états.
« Cela a été une journée très spéciale pour moi et ma famille. Je me sentais nerveux, anxieux, excité durant la journée. »
Il est difficile d’imaginer à quel point cet évènement est important pour les joueurs mais aussi pour leur famille. L’ascension que connaît aujourd’hui Josh Drack n’aurait peut-être pas pu voir le jour sans leur soutien indéfectible.
« Ils m’ont soutenu tout au long de ma carrière de soccer, dans les bons comme les mauvais moments et de savoir que tout ce que j’ai traversé m’a conduit à ce moment, jouer au LA Galaxy, c’est un rêve devenu réalité. »
Quelque temps plus tard, Josh Drack a partagé une story sur Instagram où il portait un maillot du Galaxy plus jeune. Cette story laisse à penser qu’il a grandi en tant que fan et en effet, il y a eu un jour un élément déclencheur.
« Oui, j’ai grandi comme un fan. Beckham était au Galaxy. J’ai toujours été un grand fan de lui, de ses coups francs et j’ai regardé une tonne de vidéos sur lui. J’ai donc naturellement gravité autour du Galaxy. Je pense que quand Beckham est venu aux US, c’est là que je suis devenu un fan de la MLS et que j’ai ensuite rêvé de jouer un jour ici ».
L’arrivée de Beckham a été un déclic dans l’intérêt porté à la ligue de manière générale. Pour le Galaxy, cette acquisition a permis au club d’accroître sa notoriété dans le monde et d’acquérir des stars telles que Robbie Keane ou Zlatan Ibrahimović, pour ne citer qu’eux. Durant la période Beckham, le club a ajouté deux nouvelles MLS Cup à son palmarès (2011, 2012) pour porter son total à quatre titres nationaux. Après son départ fin 2012, le Galaxy remporte une cinquième Cup deux ans plus tard pour devenir le club le plus titré de la MLS et l’un des plus grands de l’histoire du soccer américain. Être alors sélectionné par ce club est une grande marque de reconnaissance mais Josh Drack ne voit pas les choses de cette manière et garde d’autant plus les pieds sur terre au sujet de ses futurs objectifs.
« C’est vraiment un honneur d’être sélectionné par le Galaxy mais je ne vois pas cela de cette façon. Même si le Galaxy est peut-être le plus grand club de la ligue, le passé n’est pas important si l’équipe ainsi que moi, personnellement, nous n’avançons pas et ne gagnons pas des titres. Je suis juste focalisé sur le présent pour donner tout ce que je peux au club. Je suis déterminé à travailler dur, à continuer de m’améliorer en tant que footballeur dans le but de remplir du mieux possible mon rôle dans l’équipe. »
C’est un nouveau cycle qui débute pour ce jeune joueur qui devra jouer son va-tout dans un nouveau rôle et qui pourrait bien surprendre du monde. Pendant la Draft, la MLS l’a présenté comme latéral gauche. Pourtant, le natif de l’Arizona a joué la plupart du temps ailier dans sa carrière. Il a également évolué sur le front de l’attaque, en tant que meneur de jeu et milieu central mais on ne l’a encore jamais vu à l’œuvre dans un poste défensif. Cette nouvelle position est des plus étonnantes mais a une explication.
« J’ai joué comme milieu offensif ou ailier tout au long de ma carrière. Avec mes atouts offensifs, je pense que je serai capable de jouer des deux côtés du terrain en tant qu’arrière gauche pour créer des opportunités à mon équipe. J’ai découvert que je jouerais arrière gauche au ”Combine”, avant le premier match. J’étais préparé mentalement et de toute évidence, je me suis montré assez bon pour pouvoir avoir une chance d’être drafté. Cela a été une surprise pour moi mais je crois fermement qu’il faut saisir les opportunités qui m’ont été offertes et si c’est au poste d’arrière droit ou d’attaquant, je suis super reconnaissant pour tout. »
Pendant un Combine, certains joueurs ne joueront pas forcément à leur position préférentielle ce qui explique le repositionnement de l’ancien joueur de Denver. Cependant, ces changements peuvent être à double tranchant dans la carrière d’un joueur. Pour Josh Drack, ce fut une réussite car il était suffisamment préparé mentalement pour briller. Le mental, c’est une qualité qui l’a distingué durant toute sa carrière et qui lui a permis de franchir chaque obstacle qu’il a rencontré.
Mais il y a de cela un an, une crise sanitaire a frappé le monde entier, y compris les États-Unis. Le sport universitaire n’a pas été épargné mais plus que tout, la ligue universitaire de la NCAA n’a pas mesuré l’ampleur de ce problème. Pendant de long mois, l’incertitude a régné pour savoir si une saison aurait lieu pour les sports d’automne, dont le soccer fait partie. Les conférences ont été livrées à elles-même et ont fini par prendre elles-même l’initiative de reporter leur saison. Voyant ce qu’il se passait, la NCAA a décidé de réagir en imposant un barème d’université participante pour maintenir la saison. Cependant, la machine avait déjà été enclenchée et la quasi-totalité des conférences en NCAA ont décidé de reporter les sports d’automne au printemps suivant. Durant cette période d’incertitude, la santé mentale des étudiants-athlètes a été mise à mal. Pour les joueurs étant dans leur dernière année universitaire et dont l’objectif était de devenir professionnel à la fin de leur saison, rester focalisé sur son but n’est pas une tâche aisée. Cependant, des joueurs ont vu cela comme une opportunité de s’améliorer et l’ont utilisé à leur profit.
« Honnêtement, la pandémie m’a permis de me focaliser sur ce dont j’avais besoin pour m’améliorer et, en particulier, c’était ma condition physique et ma force mentale. Sans entraînement collectif et sans match de mars à août, j’ai dû me responsabiliser pour continuer à travailler sur moi-même tous les jours afin d’être prêt à tout ce qui se présente à moi. Bien sûr, il y a eu beaucoup d’inconvénients liés à la pandémie mais j’ai su trouver du positif et rester concentré sur mes objectifs, et mes ambitions. »
Actuellement à Los Angeles, sa nouvelle aventure avec le Galaxy débute avec l’un de ses coéquipiers de Denver, Preston Judd qui a, lui aussi, été sélectionné par le club en 35ème choix. Preston Judd était un de ces attaquants attendus en tête du classement des buteurs en NCAA DI. C’est un plus pour leur intégration de se connaître et d’avoir joué en ensemble mais on sait peu de choses par rapport à Judd.
« Je suis super excité d’avoir Preston avec moi. C’est un bon ami à moi et c’est bien d’avoir quelqu’un avec qui passer ce processus. Preston est évidemment un attaquant. Il est très athlétique et peut marquer des buts. C’est un gars très grand donc l’aspect physique est quelque chose qui marche pour lui. Hors du terrain, c’est une personne avec qui j’aime être et je suis ravi de passer plus de temps avec lui alors que nous passons du jeu universitaire au jeu pro. »
Ce n’est pas commun d’avoir des joueurs d’une même université draftés par le même club. Leur association sera à observer de près pendant la pré-saison. La carrière universitaire de Josh Drack est maintenant derrière lui, il est devenu un Angelino mais dans tout cela une question primordiale reste en suspens: qui est le roi de Los Angeles ? Josh Drack ou Lebron James ?
(Rires) « Pour sur Lebron. J’ai vraiment hâte de me faire mon propre nom ici mais Lebron est toujours le roi. »
Josh Drack ne sera peut-être pas le roi de Los Angeles mais son nom pourrait surprendre plus d’un observateur… jusqu’à atteindre les rangs de l’USMNT ? L’avenir nous le dira.
Salut Florian
Puis je avoir ton mail pour echanger sur l’usl s’il te plait ?
Merci
Nico
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