Peter Wilt est connu dans le paysage nord-américain comme un réel « bâtisseur de franchises ». Au cours de sa longue carrière, débutée en 1987 dans le soccer étasunien, ce dernier a construit de toutes pièces pas loin de neuf franchises. De celles-ci, on peut retenir le Chicago Fire (MLS), son penchant féminin des Red Stars (NWSL), mais également de nombreux succès dans les divisions inférieures comme Indy Eleven et le Forward Madison, des clubs que nous vous avions fait connaître ici et là.
Cette année, Peter Wilt revient sur ses terres d’origine, à Chicago, pour lancer un nouveau club dans sa ville. Ce ne sera pas en MLS ou en USL mais en NISA, une troisième division qui contrairement à ses concurrents se veut ouverte, sans coût d’expansion et qui vise, à terme, l’établissement d’une pyramide avec promotion et relégation.
Un véritable défi donc pour Wilt et son Chicago House Athletic Club, mais également une opportunité en or pour parler de sa ville, de son futur club, de la NISA et de l’évolution du sport aux États-Unis.

Tout d’abord, pourriez-vous décrire à notre public qui n’est peut-être jamais allé à Chicago ce qu’est la scène du football là-bas ?
Chicago est le troisième plus grand marché des États-Unis après New York et Los Angeles, c’est une grande communauté. Sur ses dix millions de personnes, un tiers a un intérêt marqué pour le soccer, comme nous l’avons découvert. Donc environ trois millions et demi de personnes s’intéressent à ce sport. Ce chiffre se décompose en un million d’immigrés à Chicago, venant principalement d’Amérique latine et surtout du Mexique, mais aussi d’Europe de l’Est. Il y a notamment une forte communauté polonaise à Chicago. Et ces gens ont souvent un intérêt marqué pour le soccer. Ensuite, il y a la les jeunes. Aux États-Unis – et à Chicago en particulier – un grand nombre d’enfants jouent au soccer, littéralement tous à un moment ou à un autre de leur vie.Leurs parents s’impliquent en tant qu’entraîneurs, administrateurs, ou simplement en les conduisant aux matchs, ce qui représente un autre million d’habitants de Chicago intéressés par ce sport. Enfin, il y a un groupe que vous avez mentionné qui pourrait regarder le jeu à la télévision ou en streaming et qui vient normalement d’Europe, principalement de l’EPL, mais aussi de la Liga, de la Bundesliga, de la Serie A et même de la Ligue 1.Mais ces fans sont généralement de jeunes adultes, âgés de 18 à 35 ans, et cela représente un autre groupe d’un million de personnes. Au total, ce sont donc trois millions de personnes qui s’intéressent au soccer, ce qui constitue un bon public pour une équipe professionnelle,Mais ce n’est pas parce que vous aimez regarder le football européen ou latino-américain que vous voulez payer de l’argent et passer votre week-end à regarder une équipe professionnelle locale. Surtout une équipe de troisième division où la qualité du football n’est pas aussi bonne que celle que vous pouvez regarder à la télévision.
C’est peut-être pour cela que la communauté est si importante dans votre campagne publicitaire et l’identité que vous donnez au club. Mais cette communauté à Chicago, avez-vous vu une évolution de son attitude envers le soccer depuis 1998, lorsque vous avez lancé le Chicago Fire en MLS ?
Oui, je gère des équipes de soccer professionnel aux États-Unis depuis 1987 et ce sport a connu une évolution positive au cours des 34 dernières années où j’ai été impliqué. Vous avez utilisé le terme “évolution”. Aux États-Unis, on parle souvent de révolution et non d’évolution. Mais cela remonte aux années 70, lorsque Pelé est venu ici pour jouer dans la NASL, et les gens prédisaient que le football serait le sport des années 70. Ils pensaient ensuite que ce serait le sport des années 80, 90, ils attendaient ce moment clef où le sport prendrait un virage et deviendrait un courant dominant dans le pays, mais… ça ne s’est pas passé comme cela. Ce qu’il s’est passé, c’est que le sport a évolué dans la conscience des Américains petit à petit. C’est en partie logique : les enfants jouent au soccer, ce qui permet à la génération actuelle qui a pratiqué ce sport et qui est devenue adulte de se familiariser avec le sport et ses règles. Cela ne signifie pas nécessairement qu’ils vont vouloir le regarder, ou payer pour le regarder, mais c’est un début. Puis, il y a eu quelques grands événements mondiaux de football. La Coupe du Monde masculine de 1994 et féminine de 1999 ont été deux événements monstrueux qui ont permis de développer le sport, d’élargir le public dans ce pays et de montrer le potentiel de ce sport. La Coupe du Monde 1999 n’est d’ailleurs pas assez considérée en termes d’impact sur le sport et la sociétéCe fut un mouvement social lorsque les États-Unis ont accueilli la Coupe du Monde féminine et qu’ils l’ont gagnée. Cela a ouvert les yeux des petites filles et des femmes sur les possibilités offertes par le sport et la société dans son ensemble, à une population qui était largement exclue du sport avant cela en Amérique. Mais il y a eu d’autres choses aussi. La croissance de la Major League Soccer, l’institution de la ligue en 1996, l’ajout de stades spécifiques au soccer, l‘augmentation de 10 à 27 équipes, l’arrivée de Beckham qui a été un événement monumental qui a incité les sponsors, les diffuseurs et les investisseurs ainsi que les fans à prendre la MLS au sérieux… La croissance de l’USMNT et ses performances lors de la Coupe du Monde 2002 ont aussi aidé. Tous ces événements ont contribué à l’évolution du sport, son intégration s’est faite lentement mais sûrement et il fait désormais partie des quatre sports majeurs aux États-Unis. Le hockey professionnel était également présent mais il a lentement été relégué au second plan et il est désormais remplacé par le soccer. Malheureusement, lorsque nous parlons de soccer professionnel dans ce pays, il ne s’agit pas seulement de la MLS, mais de tout : le football européen, le football latino-américain, la Coupe du Monde, l’Euro, tous les tournois. C’est différent des autres sports comme le baseball ou le football américain où l’intérêt se porte uniquement sur la marque américaine de ces sports.
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Et vous avez la Coupe du Monde 2026 qui arrive plus tard, qui pourrait être le point culminant de cette évolution.
L’année 2026 sera également très importante pour la NISA. La ligue envisage d’utiliser l’année 2026 comme un élan pour sa croissance. À ce moment-là, nous espérons être beaucoup plus grands et avoir plusieurs niveaux pour mettre en place et activer la promotion/relégation.

Vous lancez cette année le Chicago House AC, en NISA. C’est un nouveau club, avec un nouveau logo et une nouvelle identité. L’accent mis sur l’identité, c’est une nécessité pour une équipe de troisième division afin de séduire la population de Chicago lors d’une pandémie ?
Toute équipe sportive doit créer sa propre identité, à laquelle le public peut s’identifier. Les sports sont tribaux, vous encouragez une identité, quelque chose à laquelle vous pouvez vous identifier et, lorsque vous créez une nouvelle équipe, vous devez mettre en avant ce que vous défendez afin que les gens aient une raison de vous soutenir. C’est pourquoi il y a une douzaine d’équipes à Londres, 18 à Buenos Aires, 16 à Glasgow. À Chicago, il n’y en avait qu’une, le Fire. Nous, la Chicago House, commençons comme une deuxième équipe et nous devons montrer aux gens qui nous sommes, en quoi nous sommes différents du Fire et pourquoi ils devraient s’identifier à nous et nous soutenir. Nous jouons dans un stade différent de celui du Fire, il y a donc déjà une différence géographique. Il est plus facile pour les habitants de l’ouest de Chicago de se rendre à notre match qu’à ceux du Fire.
Vous allez jouer dans le quartier de Bridgeview, le Fire l’a quitté car il était compliqué pour la population de s’y rendre. Allez-vous donc cibler ce côté de la ville, un côté beaucoup plus familial ?
Oui, le Fire a déménagé au bord du lac pour se rapprocher des fans du centre-ville et de la rive nord, mais il s’éloigne des fans de la banlieue sud-ouest, du nord-ouest et même de l’ouest de la ville. Nous allons donc cibler ces zones géographiques, c’est le cœur de notre plan, pour être plus attrayant d’un point de vue géographique.
Mais nous créons également une différence dans notre approche de l’engagement communautaire ; nous construisons cette équipe de bas en haut, en incluant les fans dans la création de l’équipe. Vous avez mentionné le choix du nom de l’équipe, ce sont les fans qui l’ont choisi. Cela leur a donné un sentiment d’appartenance, d’inclusion dans le processus. C’est important pour qu’ils puissent s’identifier à leur club. Nous avons créé l’image d’une équipe qui défend les questions de justice sociale. L’équité raciale, la diversité, l’inclusion, l’amélioration de la communauté, tout cela trouve un écho chez beaucoup de gens, surtout à notre époque où Black Lives Matter est si important pour les Américains. Cela crée un public pour nous, nous créons ce que nous sommes depuis le début et d’une certaine manière, avec une identité et une image que beaucoup de gens peuvent comprendre et soutenir.

Et cela a été un tour de force pour vous dans le passé – le Forward Madison a été un succès massif, mais même les Red Stars ont réussi à représenter une réelle identité de Chicago, donc je suppose que c’est aussi quelque chose que vous pouvez faire pendant la pandémie. Il a probablement été plus difficile de toucher les fans avec la pandémie, malgré votre bon travail sur les réseaux sociaux. Quelle a été jusqu’à présent votre principale difficulté pour vous faire connaître dans une ville en confinement ?
C’est la neuvième équipe de football que je crée et pour les huit autres, j’ai pu rencontrer les gens en personne, en petits groupes ou en grands groupes, pour leur parler de la nouvelle équipe que je voulais créer et obtenir leur avis. Pendant la pandémie, je n’ai pas pu faire ça ! J’essaie de remplacer avec des réunions virtuelles, des présentations, des exposés et une plus grande utilisation des réseaux sociaux, mais ce n’est pas la même chose. Normalement, je prendrais le petit-déjeuner, le déjeuner et le dîner tous les jours pendant la phase de lancement avec les gens pour leur parler de l’équipe et leur demander d’y contribuer. C’est différent, c’est toujours un défi, mais nous avons trouvé le moyen de le relever.
Qu’espérez-vous en termes de remplissage du stade pour cette nouvelle saison ? C’est un grand stade pour une équipe de D3.
Il compte 20 000 places et l’une des raisons pour lesquelles nous y jouons, outre son emplacement, est que c’est un beau stade, mais il est grand pour une équipe de D3. Nous n’avons pas l’intention de le remplir à chaque match, notre modèle économique est basé sur 5 000 fans payants par match. Si nous ne sommes pas à la hauteur, nous aurons des fonds pour combler la différence mais nos attentes sont d’avoir 5 000 fans par match et nous jouons dans un plus grand stade parce que notre ambition est de jouer à un niveau plus élevé. Nous voulons faire partie de la deuxième division avant que la Coupe du Monde ne se tienne ici en 2026, en passant par la promotion et la relégation, ce qui fait partie des ambitions de la NISA. Et finalement, c’est peut-être plus une vision pour la fin de la décennie, mais nous aimerions être une équipe de première division pour concourir au plus haut niveau de la NISA quand elle aura assez d’équipes pour avoir trois ligues complètes.

Il s’agit d’une réflexion à long terme pour un club de soccer américain. Ceux-ci ont pourtant une espérance de vie assez courte, souvent minée par des soucis financiers. La NISA a réussi à accueillir des clubs qui ont eu un grand succès sur le plan marketing et du point de vue des fans, comme Chattanooga, Detroit, New Amsterdam, mais en même temps, d’autres comme le FC Miami ou Oakland Roots sont rapidement partis de la ligue. Comment éviter cette instabilité ?
C’est un bon point mais il est important de comprendre la différence entre la NISA et les anciennes ligues, y compris la NASL. La NISA est basée sur un système ouvert, toutes les autres ligues aux États-Unis sont basées sur un système fermé et la récente débâcle de la Super League a mis en évidence le contraste entre un système ouvert et un système fermé. L’engagement de la NISA en faveur d’un système ouvert, avec promotion et relégation, mais aussi le refus de donner des exclusivités territoriales à une équipe et l’absence de barrières à l’entrée – le fait de ne pas demander des millions de dollars aux équipes d’expansion – sont des éléments très importants. Il est également important de verser des paiements de solidarité. Nous venons de signer un joueur d’une des ligues affiliées à la NISA et nous versons un paiement de solidarité à cette équipe. C’est important, c’est courant dans le reste du monde, mais aux États-Unis, je ne pense pas que cela soit déjà arrivé. Certaines personnes pourraient penser que je suis fou d’être aussi heureux de payer, mais à long terme, cela aidera le sport à progresser et aidera les petits clubs à gagner de l’argent. Nous pourrons ainsi recruter plus de joueurs, aider nos filières, les équipes amateurs voudront travailler avec nous pour vendre des joueurs, etc.
Tous ces systèmes sont excellents mais des clubs continuent de disparaître, comme l’Atlanta SC ou le Philadelphia Fury en NISA, mais aussi le New York Cosmos qui est en pause… Alors évidemment, chaque club a ses propres raisons, avec des ressources financières que d’autres n’ont peut-être pas. Mais du point de vue de la NISA, comment faire pour que des clubs comme le vôtre ou ceux qui pourraient venir plus tard aient le soutien financier et la bonne stratégie marketing pour perdurer et avoir un impact dans la ville où ils se trouvent ?
J’ai participé à la création de la NISA avec mon défunt associé, il y a environ quatre ans, et nous savions que la structure du système ouvert risquait d’inciter les équipes à se retirer ou à revenir au statut d’amateur, en raison de l’absence de barrières à l’entrée. Notre engagement pour une grande ouverture signifie que les meilleurs survivent, mais il attire également davantage d’équipes et la route sera semée d’embûches, elle sera dynamique. Et la NISA connaîtra une croissance exponentielle au cours de la prochaine décennie, mais dans le processus, elle perdra également quelques équipes. Et c’est le reflet de toute nouvelle ligue sportive, c’est courant en Amérique, quel que soit le sport, les équipes vont et viennent, c’est dans la nature des choses. Mais si vous laissez la méritocratie déterminer la direction d’une ligue et des équipes, en fin de compte, celle qui survivra sera la plus forte et cela conduira à une ligue elle aussi plus forte.
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Comme vous l’avez dit, vous avez commencé la ligue à l’origine avec Jack Cummins qui est malheureusement décédé en 2018, mais vous avez quitté le projet avant de revenir avec votre propre équipe en 2021. Est-ce que la NISA d’aujourd’hui reflète ce que vos objectifs principaux étaient en 2017 ?
C’est le cas, notre vision était celle d’une ligue idéale avec un système ouvert qui finirait par intégrer la promotion et la relégation et la NISA est sur cette voie. Elle n’est pas encore tout à fait au point mais elle est proche de ce que nous avions imaginé. Je suis enthousiaste à l’idée d’avoir une équipe dans cette ligue et j’aurais bien aimé que Jack Cummins soit là pour la voir se concrétiser.

Vous avez dit que vous aviez beaucoup d’équipes à venir : le Chicago House, une au New Jersey, la Flower City Union. Que réserve l’avenir pour la NISA ? Vous avez parlé de divisions ouvertes, mais qu’en est-il des trois, cinq ou dix prochaines années ?
Je fais partie du comité d’expansion de la NISA. Toutes les deux semaines, je reçois une mise à jour sur l’état d’avancement des expansions et celles-ci évoluent rapidement. De nombreux marchés sont intéressés et discutent de leur adhésion avec la ligue. Nous avons récemment ajouté les Maryland Bobcats aussi, l’équipe de Rochester va nous rejoindre l’année prochaine, Chicago cette année, Syracuse et Bay City à San Francisco ont été annoncées et je suis plutôt optimiste, elles devraient être approuvés pour commencer en 2022. Deux autres équipes devraient également être annoncées le mois prochain, c’est incroyable. Tous ces marchés que j’ai énumérés font passer la ligue de 8 à 14, 15, 16 équipes en un an, c’est une croissance remarquable. Ensuite, pour répondre à votre question, je pense que dans cinq à dix ans, nous aurons 24 équipes avant la Coupe du Monde 2026. Et c’est un chiffre important car, à 24, on peut diviser la ligue entre un niveau de première et de deuxième division, et activer la promotion-relégation. Et lorsque la promotion-relégation sera activée, cela entraînera des investissements incroyables dans la ligue comme des sponsors, des diffuseurs et de nouveaux propriétaires. Je pense donc que la ligue pourrait passer de 24 équipes à 30, 40 ou 50 équipes d’ici 2030. Je suis donc d’un optimisme prudent pour la croissance dans les années à venir.
C’est un marketing intelligent, car il est évident que 2026 mettra en lumière le système américain et que de nombreux médias, même internationaux, se tourneront vers cette petite ligue qui promeut le soccer ouvert en opposition avec la MLS. Il faudrait une tout autre interview pour parler de votre carrière, mais vous avez lancé le Fire, les Red Stars, Indy Eleven, le Forward Madison, tous des clubs très différents et qui ont réussi. Comment votre travail a-t-il évolué au cours des 20 dernières années ?
Le public a évolué dans la mesure où l’éducation des supporters a changé. Nous n’avons plus à expliquer aux gens ce qu’est le soccer, ils le connaissent. La grande différence réside également dans la manière dont nous touchons les gens. Avant, c’étaient les médias traditionnels, ou le contact en personne. Aujourd’hui, les réseaux sociaux et numériques permettent d’entrer en contact avec les gens plus facilement et à moindre coût. Lors du lancement du Fire en 1997, lorsque nous avons présenté l’équipe, nous avons dépensé un million de dollars en trois mois : en publicité, en annonces dans les journaux, à la radio, sur des panneaux d’affichage, à la télévision, et maintenant nous ne devons plus rien dépenser ! Nous pouvons le faire et nous le faisons encore, mais c’est tellement plus efficace et ciblé qu’avant.
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Le Chicago House AC en NISA est-il le dernier club que vous envisagez de construire dans votre carrière ?
Je ne sais pas ! Je suis propriétaire du House et j’espère être là pour toujours en tant que propriétaire et opérateur, j’ai tendance à suivre quand je construis un club. Mais celui-ci est un projet spécial pour moi et il nécessitera des années d’amour, de construction et d’amélioration. J’espère que je pourrai continuer au House au moins jusqu’à ce qu’il y ait une deuxième division en NISA et ce serait un rêve de faire partie de ce club quand il deviendra une équipe de première division !

Je vous lit d’Italie et veux vous faire mes congratulations por cette interviste, très belle, interessante et complète. Et excusez-moi pour mon français, je l’entends bien, mais sais pas bien écrire!
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Merci beaucoup, c’est très gentil !
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