Nouvelle saison MLS, donc nouveau guide sur Culture Soccer en 2023 !
La 28e édition de la Major League Soccer s’apprête à débuter ce week-end, une saison aux aires de révolution pour le ballon rond nord-américain. Nouveau contrat avec Apple TV, qui permet la diffusion partout dans le monde ; nouvelle franchise à Saint Louis ; nouvelle compétition conjointe avec la Liga MX qui débutera cet été, la Leagues Cup…
Cette saison 2023 ne ressemblera à nulle autre et c’est aussi le cas sur le terrain. De grosses signatures ont eu lieu entre franchises MLS (Sean Johnson et Matt Hedges à Toronto, par exemple), qui ont aussi grandement dépensé à l’international (Giorgos Giakoumakis à Atlanta, Dante Vanzeir à New York, Evander à Portland, pour n’en citer que trois).
La plupart pouvaient se le permettre : les franchises en MLS atteignent aujourd’hui des sommets en évaluation, entre des foules records dans certains stades et des académies fleurissantes, qui continuent à produire de grands talents. Rien que cet hiver, Chicago a vendu Gaga Slonina et Jhon Duran à Chelsea et Aston Villa, respectivement. Paxten Aaronson est parti à Francfort, Julian Araujo à Barcelone, j’en passe de nombreux autres !
Le niveau grandit, les ventes progressent, mais n’allez pas crier victoire – il reste de nombreuses marches à franchir pour la ligue. Son développement économique est encore loin d’être sain et personne ne sait si le choix d’Apple TV sera le bon ou non. Les dépenses et ambitions diffèrent énormément d’une franchise à l’autre et puis, la MLS reste ce qu’elle est.
Depuis que j’ai commencé à la regarder, il y a presque 10 ans, le folklore si attachant de la ligue n’est jamais parti. Des stades fermés à cause d’épidémies de rage parmi les chiens de prairie à la MLS Cup qui finit en strip-club, en passant par les coachs qui interdisent aux joueurs de s’hydrater à l’entrainement ou les joueurs qui font un DJ set à la mi-temps d’un match, la MLS n’est que pure folie.
J’espère que cette saison 2023 vous convaincra d’y jeter un coup d’œil et si vous faîtes parti des convaincus, de s’amuser ensemble pendant cette longue saison, entrecoupée pour la première fois dès l’été par la Leagues Cup avec la Liga MX.
Le programme s’annonce aussi beau que le dernier but de la saison dernière, en MLS Cup, par Gareth Bale et il me reste à vous souhaiter bonne lecture et bonne saison !
PS: Vous pouvez retrouver mes prédictions tout en bas du guide !
CONFERENCE EST
ATLANTA UNITED

(Photo via TyC Sport)
Entraîneur (Nationalité) : Gonzalo Pineda (Mexique)
Stade : Mercedes-Benz Stadium (42 500 en configuration soccer)
Année d’entrée dans la ligue : 2017
Thiago Almada. Miles Robinson. Josef Martinez. Luiz Araujo. Andrew Gutman. De nombreux joueurs d’Atlanta en 2022 auraient pu finir l’année dans le XI type de la saison. Malheureusement, d’une manière qui semble de plus en plus récurrente, Atlanta United fut un gâchis la saison passée. Pour sa première comme entraîneur-en-chef, Gonzalo Pineda n’est pas arrivé à adapter son équipe au style de jeu qu’il souhaitait, peu aidé par les blessures (Brad Guzan, Robinson, Martinez). Certains pensaient qu’il ne finirait pas la saison. Ce fut tout de même le cas et il sera de retour en 2023, avec un nouveau venu dans l’organisation : Garth Lagerway. Considéré comme le meilleur General Manager en MLS, celui qui a amené deux MLS Cups et une Champions League à Seattle tentera de redéfinir la stratégie de recrutement d’Atlanta.
Pour sa première fenêtre de recrutement, Lagerway a dégraissé. Raúl Gudiño, Mickey Ambrose, Ronaldo Cisneros, Rocco Rios Nove, Georges Campbell, Emerson Hyndman, Alan Franco, Marcelino Moreno, Dom Dwyer… la plupart d’entre eux étaient titulaires la saison passée, mais un changement de régime était nécessaire, ainsi qu’un influx de cash pour reconstruire. Edwin Mosquera est de son côté prêté, six mois après son arrivée. Le départ marquant est celui de Josef Martinez. Symbole d’Atlanta lors de ses premières années sous Tata Martino, Josef n’est jamais revenu à son niveau d’antan, que ce soit sous de Boer, Heinze ou Pineda. Il est déplorable que le meilleur joueur de l’histoire de la franchise parte de cette manière à Miami, mais c’est une bonne chose pour tous les acteurs concernés. Du côté des arrivées, Atlanta a remplacé les gardiens partis avec des vétérans de MLS, Quentin Westberg et Clément Diop, tout en prenant de l’expérience devant avec Derrick Etienne Jr. Tyler Wolff est revenu de prêt et Amar Sejdič revient pour une saison de plus en Géorgie. Enfin, deux grosses arrivées ont rythmé ces dernières semaines, avec un buteur international grec, Giorgios Giakoumakis, depuis le Celtic pour 5M$, et un défenseur central international péruvien, Luis Abram.
Le XI de départ, malgré l’exode hivernal, ne devrait pas être si différent de l’année dernière. Guzan reprendra sa place dans les buts dès son retour de blessure, avec Luis Abram (en attend le retour de Miles Robinson, toujours blessé) et Juan José Purata devant lui, ce dernier étant une bonne signature de l’an dernier. Sur les ailes, Andrew Gutman reste partant à gauche avec Caleb Wiley en doublure. A droite, Brooks Lennon et Ronald Hernández se disputeront le poste. Le milieu est un point fort de l’équipe, avec Santiago Sosa, Franco Ibarra, Amar Sejdič, Matheus Rossetto, le vétéran Ozzie Alonso et surtout, Thiago Almada, même si je ne serai pas étonné que ce dernier parte dès cet été en Europe, pour une somme dépassant la vente de Miguel Almiron à Newcastle. Luiz Araujo, qui ne semble pas avoir réalisé tout son potentiel, sera titulaire à droite. A gauche, Brooks Lennon joue souvent plus haut, mais l’arrivée d’Etienne Jr. pourrait changer la donne. Tyler Wolff jouera les remplaçant sur les ailes. Enfin, devant, c’est indéniablement Giorgios Giakoumakis qui occupera le poste et on parle de Miguel Berry comme possible doublure. Erik López et Jackson Conway sont deux autres avant-centres possibles, mais j’ai du mal à les voir comme solutions à long-terme.
Joueur clef : Atlanta a l’habitude de dépenser des grosses sommes en Amérique du Sud (Pity Martinez, Ezequiel Barco, Miguel Almiron…). Avec Thiago Almada, ils ont tapé fort : celui qui est allé, par la suite, à la Coupe du Monde avec l’Argentine était extrêmement convoité en Europe et on a compris pourquoi l’an passé. Seulement 21 ans, 6 buts et 11 passes décisives pour sa première saison, l’Argentin est plein de promesses et j’espère qu’il restera jusqu’à la fin de saison en MLS, pour notre plus grand plaisir.
La prédiction : Comme l’an passé, Atlanta a sur le papier un effectif pour jouer le titre. Cette saison, la qualification en playoffs est essentielle. La signature de Giakoumakis et d’Abrams solidifient cet effectif, même s’il manque un peu de profondeur. Reste à voir si Gonzalo Pineda est l’homme de la situation : il aura le droit à une seconde chance, avec un GM qu’il a côtoyé à Seattle. Je pense encore que la sauce peut prendre et qu’Atlanta finira dans les playoffs d’une conférence de l’est plus que relevée en 2023.
Pourquoi supporter Atlanta ? Parce-qu’on aime les grands clubs mal gérés, les stades modernes et pour voir Thiago Almada lâcher des ouvertures de 50 mètres.
Pour aller plus loin :
Pour oublier Josef Martinez, Atlanta parie sur Giorgios Giakoumakis
Luiz Araujo, un Champion de France à Atlanta
Gabriel Heinze, marque du renouveau des Five Stripes
Almiron parti, le futur d’Atlanta United
CHARLOTTE FC

(Photo via Charlotte FC)
Entraîneur (Nationalité) : Christian Lattanzio (Italie)
Stade (Capacité) : Bank of America Stadium (75 412 places)
Année d’entrée dans la ligue : 2022
Finalement, cette première saison inaugurale ne s’est pas si mal déroulée pour Charlotte. Peu avant la saison, l’entraîneur Miguel Angel Ramirez déclarait « on est baisé » à la vue de son effectif, mais c’est surtout lui qui sera remercié en mai, à cause de différends avec la direction. Christian Lattanzio a bien repris l’équipe et celle-ci a montré de bonnes choses, malgré un effectif plus faible que la plupart de ses pairs, comme souvent pour les franchises d’expansion. L’affluence a également été au rendez-vous et la neuvième place, à deux des play-offs, a de quoi rassurer les fans pour le futur.
Dépassé défensivement, le capitaine Christian Fuchs a pris sa retraite à l’issue de cette saison. Jordy Alcívar, Yordy Reyna et Alan Franco ne reviendront pas non plus dans la Queen City, tandis que Daniel Ríos a été transféré au Chivas. Il a cependant été très bien remplacé, avec l’attaquant argentin Enzo Copetti, qui arrive après une saison réussie au Racing pour 6 millions de dollars. Ashley Westwood arrive de Burnley au milieu de terrain, Harrison Afful a prolongé et Charlotte a dépensé sans compter pour acquérir la première place de la Superdraft et prendre un défenseur central, Hamady Diop. Le gros choc de cette intersaison, malheureusement, fut le décès précoce d’Anton Walkes, jeune défenseur central, dans un accident de voiture. A seulement 25 ans, c’était un joueur apprécié de ses coéquipiers et des fans et sa mort sera une étape difficile à franchir pour le club. Ce n’est que très récemment que Charlotte a d’ailleurs remplacé l’Américain sur le roster, en prenant l’ancien de l’OM Bill Tuiloma à Portland.
Sans transition, Copetti, associé à Karol Świderski, devrait former un duo puissant sur la ligne d’attaque. Le Polonais a montré qu’il avait du talent l’an dernier, mais associé de meilleurs coéquipiers, il pourrait être redoutable. Devant, le jeune Vinicius Mello pourrait être une belle révélation, après une saison passée à l’infirmerie. Kerwin Vargas peut débuter à droite, tandis que Kamil Józwiak, prometteur mais décevant l’an dernier, pourrait débuter à gauche. Avec l’excellent Andre Shinyashiki, le premier choix de la draft 2022 Ben Bender et Nuno Santos, les possibilités sont aussi nombreuses sur le banc de touche. Brandt Bronico et Derrick Jones ont formé un duo assez efficace l’an dernier au milieu de terrain, mais le second pourrait passer sur le banc avec l’arrivée d’Ashley Westwood. Nathan Byrne, arrivé l’été dernier, continuera à jouer sur le flanc droit de la défense avec Harrison Afful en solution de rechange, tandis qu’à gauche, Joseph Mora tiendra la corde. Hamady Diop devrait engranger des minutes en défense, notamment aux côtés de Adilson Mandala, le Français qui jouait à Rodez, ou avec Jan Sobocinski et Guzman Corujo. Kristijan Kahlina repartira titulaire dans les buts, lui qui a connu une excellente saison – malgré quelques boulettes.
Le joueur clef : Enzo Copetti arrive avec énormément d’espoirs. Acheté 6 millions de dollars au Racing, il a impressionné en Argentine et devra remplacer Daniel Rios, qui avait lui-même connu une bonne saison l’an prochain. Pas simple donc, mais Swiderski devrait fonctionner à merveille à ses côtés, formant un duo puissant dans une attaque qui possède également de nombreuses options sur les ailes.
La prédiction : J’aime beaucoup cette équipe de Charlotte. Elle s’est bien renforcée pendant le mercato, remplaçant parfaitement Rios et ajoutant de la valeur. L’émotion autour du décès de Walkes sera dure à faire passer, mais ce groupe, portée par des supporters qui ont adopté leur nouvelle équipe, a des chances de se qualifier en play-offs. Ce sera peut-être un peu juste, mais loin d’être impossible.
Pourquoi supporter Charlotte ? Parce-qu’on est aux fraises.
Pour aller plus loin :
Mode d’emploi, comment créer le Charlotte FC ?
CHICAGO FIRE SC

(Via Chicago Sun-Times)
Entraîneur (Nationalité) : Ezra Hendrickson (Saint-Vincent-et-les-Grenadines)
Stade (Capacité) : Soldier Field (61 500)
Année d’entrée dans la ligue : 1998
Je pourrais facilement reprendre le même début que j’avais écrit l’an dernier pour Chicago : « En MLS, il y a peu de choses qui sont prévisibles : mais le Fire en-dehors des playoffs, c’est plutôt une habitude ». Ils ont pourtant essayé l’an dernier, en dépensant de grosses sommes pour Xerdan Shaqiri et Jairo Torres, mais rien n’y fait, le Fire a terminé à la 10e place du classement. Malheureusement, les pièces les plus chères de ce groupe ont été globalement décevantes (en particulier Shariqi, Johnny Bornstein, Boris Sekulic et Gaston Gimenez). Rien que l’on puisse mettre sur le dos d’Ezra Hendrickson, l’entraîneur, mais l’effectif n’est tout simplement pas à l’ambition d’une ville comme Chicago, qui reste un géant endormi en MLS depuis le milieu des années 2000.
Et 2023 ne devrait pas déroger à la règle. Chicago a perdu deux énormes talents : Gaga Slonina, le gardien de but transféré à Chelsea et Jhon Durán, chèrement vendu à Aston Villa. Deux gros transferts… Dont les montants n’ont pas été réinvestis. Stanislav Ivanov est également parti, tout comme les deux latéraux, Boris Sekulic et Johnny Bornstein. Au niveau des arrivées, le club partenaire Lugano a prêté un milieu gauche suisse qui pourrait apporter de la fraicheur, Maren Haile-Selassie, tandis qu’Arnaud Souquet (ex-Montpellier) remplacera Sekulic. Un gardien est aussi arrivé pour concurrencer le jeune Scott Brady, Jeff Gal, qui jouait en Suède. Malheureusement pour les arrivées significatives… C’est tout, avec également un défenseur de USL (Jonathan Dean).
Cela donne un XI assez moyen, dans le même cadre que l’an dernier. Un disciple de Brian Schmetzer (comme Pineda), Hendrickson déploie souvent un 4-2-3-1 qui devrait s’articuler autour de Kacper Przybylko, auteur d’une saison moyenne et que Chicago, selon les rumeurs, cherche à vendre. Derrière lui, Shaqiri (le deuxième joueur de MLS en termes de salaire) contrôlera le milieu de terrain, avec le jeune Brian Gutierrez à sa droite, même s’il pourrait partir cet été et à gauche, Chris Mueller, très bon depuis son retour en MLS l’été dernier. Haile-Selassie et Fabian Herbers apportent (un peu) de profondeur de banc. Au milieu, le jeune Frederico Navarro a été une belle surprise l’an dernier et sera associé à Gaston Gimenez, dont on se demande au contraire comment il a été prolongé comme joueur désigné. Jonathan Dean, que Chicago est allé chercher en USL, sera également à observer. En défense centrale, Rafael Czichos est un élément solide et associé à Mauricio Pineda, ils ont formé un duo efficace en 2022. Pineda peut également jouer au milieu et Carlos Terán essayera d’engranger du temps de jeu. Sur le flanc droit, Souquet prendra sa place de titulaire et à gauche, Miguel Angel Navarro est seul à son poste. Reste le poste de gardien : Slonina parti, une place se libère pour Chris Brady (18 ans), que certains pensent meilleur encore que son prédécesseur. L’arrivée de Jeff Gal pose tout de même une sacrée concurrence, tandis que Spencer Richey est voué à être sur le banc.
Le joueur clef : Difficile à dire. Sans recrues, je ne vois personne élever assez son jeu et rendre soudainement Chicago assez performant. L’an dernier, j’avais choisi Shaqiri mais cette année, il est difficilement crédible de le mettre en avant. Finalement, j’ose croire en Chris Brady. Ceux qui l’ont suivi à l’académie et en prêt au Forward Madison ont toujours dit beaucoup de bien sur l’Américain et même s’il n’est pas titulaire de suite, il est vu depuis longtemps comme un futur transfert en Europe. La départ de Slonina à Chelsea ouvre les portes d’un poste de titulaire en MLS pour le jeune joueur U20 américain !
La prédiction : Chicago sera bien loin des playoffs en 2023. L’effectif est faible, les « meilleurs » joueurs sont loin de mériter leur salaire et seul une poignée de jeune (ainsi que Mueller) font de cette équipe une formation intéressante. Le pire, c’est qu’ils ne peuvent même pas blâmer le coach. Au moins, ils ont de nouveau un beau logo !
Pourquoi supporter Chicago ? Parce-qu’on adore supporter les géants historiques déchus et que D.C. United était déjà pris.
Pour aller plus loin :
Le Chicago Fire à la recherche d’une nouvelle identité
FC CINCINNATI

(photo via MLSsoccer.com)
Entraîneur (Nationalité) : Pat Noonan (Etats-Unis)
Stade (Capacité) : Nippert Stadium (33 800)
Année d’entrée dans la ligue : 2019
C’était écrit sur le guide 2022 de Culture Soccer : les arrivées de Pat Noonan au poste d’entraîneur et de Chris Albright en tant que directeur sportif allaient faire beaucoup de bien à un club désorganisé depuis ses débuts. Le duo de Philadelphie a en effet remis le club dans la bonne direction avec une cinquième place et un effectif performant, mené par le meilleur trio offensif de la ligue : Lucho Acosta, Brandon Vazquez et Brenner.
Les recrues 2022 étaient vraiment bienvenues, avec les additions de Matt Miazga en défense ou d’Obinna Nwobodo au milieu, mais on voyait toujours que Cincinnati était l’héritage des 3 premières saisons catastrophiques, avec un roster construit sur différentes directions sportives. Certains de ces éléments sont donc définitivement partis : exit Zico Bailey, Allan Cruz, Ronald Matarrita, Ben Mines, Beckham Sunderland… Calvin Harris (toujours un des meilleurs noms de la ligue) a été transféré à Colorado et Geoff Cameron n’a également pas été prolongé, après une saison moyenne pour le vétéran. Marco Angulo arrive de son côté d’Independiente del Valle avec de gros espoirs sur son dos dans un rôle de box-to-box. Un défenseur central d’expérience, Santiago Arias, arrive aussi et Joey Akpunonu a signé après la draft, mais le reste du mercato est plutôt calme et à raison, Cincinnati n’ayant pas besoin de trop recruter.
Le club devrait repartir avec un XI impressionnant en 2023. Comme je le disais en introduction, Pat Noonan a transformé son club avec un 3-4-1-2 efficace, porté par un trio qu’on a cru décimé mais qui est, pour le moment, toujours là. Brandon Vazquez a enfin porté les couleurs de la sélection américaine en janvier et n’a pas été vendu en Liga MX, malgré des grosses offres. Brenner, partant jusqu’au dernier jour de janvier en Premier League, est finalement toujours là, tout comme Lucho Acosta, le merveilleux meneur de jeu argentin. Un trio fabuleux, qui pourra compter sur Sergio Santos ou Alvaro Barreal sur le banc. Au milieu de terrain, Nwobodo a été une excellente addition l’an passé et joue souvent aux côtés de Junior Moreno, bien encadré sur les ailes par Alvaro Barreal à gauche et Alvas Powell à droite, avec Ray Gaddis en remplaçant. Marco Angulo et Malik Pinto peuvent également dépanner au milieu, tandis que le versatile Yaya Kubo peut jouer partout au milieu et devant. La défense à trois, composée de Matt Miazga, Nick Hagglund et Ian Murphy ou Santiago Arias, qui devrait prendre la place de Geoff Cameron, est solide et le jeune Akpunonu pourrait jouer quelques minutes çà et là. Enfin, au niveau du gardien de but, Cincinnati est paré à toutes les éventualités. Tout droit sorti du College Soccer, Roman Celentano a gagné le poste de titulaire et Alec Kann, qui l’a perdu, reste un très bon gardien en MLS et tentera de le reprendre. Enfin, le vétéran Kenneth Vermeer ne joue pas du tout, mais continue chaque mois d’encaisser un chèque bien garni…
Le joueur clef : Je pense que Brenner partira dès cet été, donc Brandon Vazquez me paraît l’homme clef de cette équipe de Cincinnati. En tant qu’observateur de l’équipe américaine, Vazquez est parfait pour Cincy et les USA : un attaquant puissant mais technique, qui joue très bien accompagné en Ohio et finit avec précision. C’est un talent pur, qui a inscrit 18 buts l’an dernier et qui sera favori au poste de meilleur buteur en 2023.
La prédiction : Cincinnati sera tributaire du nombre de départ de cet été. Il n’est pas impossible qu’ils reçoivent d’alléchantes offres pour le trio offensif, voire pour Roman Celentano et d’autres. S’ils continuent avec leur effectif actuel, cependant, je les vois bien finir dans le trio de tête à l’est. Ils en ont les armes.
Pourquoi supporter Cincinnati ? Parce-qu’on est fan du PSG et que Lucho Acosta est quasiment un ancien parisien.
Pour aller plus loin :
Il était une fois Cincinnati: Construire un effectif
Brenner peut-il changer le FC Cincinnati ?
COLUMBUS CREW

(Photo MLSsoccer.com)
Entraîneur (Nationalité) : Wilfried Nancy (France)
Stade (Capacité) : Lower.com Field (20 371)
Année d’entrée dans la ligue : 1996
La saison dernière, alors que Josef Martinez empilait les blessures et déconvenues, arrivait dans l’Ohio Cucho Hernandez depuis Watford pour plus de 10 millions de dollars. Depuis, même Josef Martinez doit se dire qu’Hernandez ressemble plus au joueur qu’il a été que lui-même. Porté par ce Cucho fantastique (9 buts en 16 matchs) et de fortes individualités comme Lucas Zelarayan et Darlington Nagbe, Columbus a fini juste en dehors des playoffs après des débuts compliqués.
Beaucoup ont mis la faute sur Caleb Porter : ça tombe bien, l’entraîneur n’est plus en poste. Qui de mieux pour le remplacer que Wilfried Nancy, l’artisan de l’excellente saison de Montréal en 2022 ? Nancy est la grande arrivée du mercato et prendra avec lui le Français Yoann Damet comme assistant, tandis qu’un autre Français, Laurent Courtois, s’occupe de la réserve. Seulement deux autres arrivées viennent complémenter le roster : Jimmy Medranda, un latéral versatile non-conservé par Seattle et Christian Ramirez. L’ancien attaquant de Minnesota, parti en Ecosse, revient en MLS où il a impressionné dans le passé. Niveau départs, de nombreux joueurs n’ont pas été prolongés, comme Erik Hurtado, Jalil Anibaba, Pedro Santos, Derrick Etienne Jr., tandis que Perry Kitchen a pris sa retraite et qu’Artur a été transféré à Houston. Columbus a également vendu Jonathan Mensah, pourtant un des titulaires et capitaine de l’équipe, à San José.
Cela laisse tout de même un effectif impressionnant sur le papier. Eloy Room reste une valeur sûre de la ligue au poste de gardien, avec Patrick Schulte et Evan Bush comme remplaçants. Devant lui, avec le départ de Jonathan Mensah, Josh Williams ou Milos Degenek devraient faire la paire, mais un autre défenseur central serait le bienvenu, puisqu’il ne reste que Philip Quinton sur le banc. Sur les côtés, Jimmy Medranda est un parfait piston à gauche, tandis que Steven Moreira peut remplir ce rôle à droite. Mohamed Farsi, excellent avec la réserve en MLS Next Pro (qui a gagné le championnat), devrait également faire des apparitions à ce poste. Au milieu de terrain, on retrouve l’un des meilleurs à son poste, Darlington Nagbe, qui peut être associé à Aidan Morris, l’un des futurs meilleurs… à ce même poste. Sean Zawadzki et Isaiah Parente sont également des jeunes qui chercheront des places de titulaire au milieu, tandis que devant eux se trouve Lucas Zelarayan, un des meilleurs numéros 10 de MLS. A droite, Yaw Yeboah, Kevin Molino et Luis Diaz se disputeront les minutes tandis qu’à gauche, on pourrait retrouver Alexandru Matan, bien qu’il déçoive jusque-là en Ohio. Enfin, je ne serai pas totalement surpris que le Crew essaye de jouer avec deux pointes l’an prochain. Aux côtés de Cucho Hernandez, Columbus a en effet recruté Christian Ramirez, qui est un 9 accompli et on retrouve également Jacen Russell-Rowe, un jeune Canadien de 20 ans qui a terminé meilleur buteur de MLS Next Pro en 2022.
Le joueur clef : Cucho Hernandez, sans hésitation. Zelarayan est important à cet effectif, mais le début de saison 2022 a montré qu’il ne pouvait pas faire grand-chose sans un buteur accompli pour terminer ses caviars. Hernandez est clairement le type d’attaquant qui se plait en MLS, aussi rapide que physique et avec une finition hors pair. Il peut facilement finir meilleur buteur en 2023.
La prédiction : Comme l’écrivait en fin de saison le journaliste Matt Doyle, Columbus est construit pour gagner maintenant, malgré les jeunes qui arrivent dans le groupe. Darlington Nagbe, Lucas Zelarayan, Cucho Hernandez, Aidan Morris, Eloy Room… Tous les cadres sont, ou vont être au pic de leur carrière et de leur talent. S’il y a quelque chose à faire, c’est aujourd’hui et je m’attends à voir Columbus dans les 5 premiers de la conférence est.
Pourquoi supporter Columbus ? Pour tous les Français sur le banc de touche.
Pour aller plus loin :
Darlington Nagbe peut-il emmener le Columbus Crew à la MLS Cup ?
De Hawthorne au Crew, le long chemin du galactique Zardes
Le Crew version 3.0
D.C. UNITED

(Photo via DC United)
Entraîneur (Nationalité) : Wayne Rooney (Angleterre)
Stade (Capacité) : Audi Field (20 000)
Année d’entrée dans la ligue : 1996
Comme Chicago, D.C. United passe progressivement d’un club historique à celui d’un ancien géant qui enchaîne les saisons de galère. Le club de la capitale a vite compris qu’Hernan Losada avait perdu le vestiaire, puis que l’intérimaire Chad Ashton n’était probablement pas assez pour redresser le navire, avant que ne vienne Wayne Rooney à l’été. L’ancien international anglais – et star de DC – n’a pas montré grand-chose l’an dernier, mais s’est permis quelques ajustements, en vendant Edison Flores et Julian Gressel dès l’été et en amenant Ravel Morrison, un sacré pari, et Christian Benteke, dans un transfert évalué à 6 millions de dollars.
La dernière place de l’est l’an dernier a tout de même obligé à quelques ajustements. De nombreux joueurs, titulaires ou contributeurs réguliers, n’ont pas été prolongés : Sofiane Djeffal, Tony Alfaro, Brad Smith, Rafael Romo, Bill Hamid, Chris Odsoi-Atsem, Ola Kamara ou encore David Ochoa font partie de la longue liste des départs. Du côté des arrivées, on retrouve deux gardiens qui ont bien connu la ligue (Alex Bono et Tyler Miller), quatre défenseurs accomplis (Ruan, Derrick Williams, Mohanad Jeahze) ainsi qu’un milieu de terrain de MLS, Pedro Santos, et un de Premier League, Mateusz Klich, qui possède le statut de joueur désigné.
L’effectif en ressort bien renforcé et allégé. Au poste de gardien de but, l’ancien de Minnesota, Los Angeles et Seattle Tyler Miller semble avoir un court avantage sur Alex Bono, l’ex-joueur de Toronto. Entre Donovan Pines, le capitaine Steve Birnbaum, Derrick Williams et Brendan Hines-Ikes, D.C. United possède également quatre bons défenseurs centraux ; je m’attends à voir la paire Birnbaum-Pines titulaire cette saison. Andy Najar sera également de la rotation, même s’il peut jouer aussi à droite, là où Ruan devrait prendre le poste de titulaire. A gauche, j’imagine que Jeahze arrive avec la possibilité d’être titulaire. Le milieu de terrain est un autre secteur de talent pour D.C., avec Chris Durkin qui solidifie son statut à seulement 20 ans, mais aussi Klich, Russell Canouse et le jeune Salvadorien Jeremy Garay. Au poste de numéro 10, la star Taxi Fountas devrait toujours prendre le contrôle du jeu, derrière un vrai numéro 9. Ce dernier sera d’ailleurs, sans un doute, Christian Benteke. Le Belge a été un peu décevant lors de sa courte saison 2022 en MLS, mais il est certain qu’il peut être mieux servi et marquer sa quinzaine de but cette saison. Autour de lui, Ravel Morrison devrait être titulaire, tout comme Pedro Santos.
Le joueur clef : Forcément, la signature d’un avant-centre international à plus de six millions de dollars en fait le joueur clef d’une équipe. L’an dernier, Christian Benteke a souvent été isolé dans une attaque de D.C. globalement frustrante. L’international belge a dû faire plus d’efforts mais cette saison, autour d’une équipe plus équilibrée, Benteke devrait marquer davantage et peut-être totalement transformer son équipe. Le cas échéant, il tombera dans la pile de transferts non concluants que de nombreux clubs MLS connaissent.
La prédiction : D.C. United est un club totalement construit pour le court-terme : les jeunes sont là mais barré par une équipe d’expérimentés en MLS, à quelques titulaires prêts (comme Pines et Durkin). Il suffit de se tourner vers le banc et voir Wayne Rooney, un international anglais qui ne doit rêver que d’entraîneur en Premier League, pour se convaincre que l’équipe n’est pas construite pour la durée. Elle est loin d’être mauvaise et s’est vraiment renforcée par rapport à l’an dernier mais soyons honnête : il manque probablement quelques éléments pour en faire une équipe de play-offs.
Pourquoi supporter D.C. ? Parce-qu’on adore supporter les géants historiques déchus et que le Chicago Fire était déjà pris.
Pour aller plus loin:
Wayne Rooney à DC United: une vedette pour une club historique en crise
INTER MIAMI CF

(Photo via AS USA)
Entraîneur (Nationalité) : Phil Neville (Angleterre)
Stade (Capacité) : Lockhart Stadium (18 000)
Année d’entrée dans la ligue : 2020
La saison dernière était celle du dégraissage à Miami : de nombreux départs et une nouvelle direction sportivement, plus logique et contrainte aux dépenses réduites, à cause de sanctions financières. Il semblerait que ç’ait fait du bien à la franchise de David Beckham. Avec une belle sixième place à l’est, Miami s’est qualifié en playoffs et n’a pas démérité la saison dernière, grâce à des recrues adaptées et un Gonzalo Higuain moins cuit qu’on le pensait. « Je pense que l’on a changé la manière dont les gens pensent à l’Inter Miami. Il y avait beaucoup de négativité autour du club et nous avons changé ça », disait l’entraîneur Phil Neville à l’issue de la saison : il a raison.
Preuve de l’assainissement du club, l’effectif n’a pas dramatiquement changé (chose rare à Miami). Ce sont globalement des pièces de profondeur qui ont quitté le navire, comme Brek Shea (que nous regretterons bien entendu) et Joevin Jones, même si les pertes d’Indiana Vassilev et de Damian Lowe feront un peu plus mal et surtout, celle du meneur de jeu Alejandro Pozuelo et de Gonzalo Higuain, qui malgré ses travers, permettait de renverser des matchs à lui tout seul. Jake LaCava est de son côté arrivé après une belle saison USL pour de la profondeur devant, tandis que Nicolás Stefanelli devra se battre pour des minutes après 9 buts en première division suédoise l’an dernier. Franco Negri devrait lui venir pour être titulaire sur la gauche de la défense, comme l’Ukrainien Sergii Kryvtsov en défense. Enfin, au poste de numéro 9 l’Inter Miami a connu un gros mercato. Tout d’abord, Leonardo Campana a signé définitivement après son prêt de l’an dernier concluant (11 buts). Ensuite, Miami est allé chercher Josef Martinez, sûrement l’avant-centre le plus connu de MLS. Un pari risqué, tant ce dernier a eu du mal à Atlanta la saison dernière, miné également par des blessures. Si la mayonnaise prend, en revanche, Josef Martinez pourrait redevenir un des meilleurs buteurs de la ligue.
Dans les buts, Drake Callender a été une énorme surprise l’an dernier, jusqu’à être appelé en sélection en janvier et reprendra sa place entre les buts. Kryvtsov arrive pour être titulaire en défense et apporter son expérience aux côtés de Aimé Mabika, propulsé sur le terrain en fin de saison dernière. Franco Negri aura dur à faire pour débuter des matchs, tant Christopher McVey a assuré l’aile gauche en défense l’an dernier. Kieran Gibbs pourra également dépanner là ou comme défenseur central et le jeune Noah Allen, 18 ans, pourrait apparaître plus souvent. A droite, DeAndre Yedlin renaît dans la défense floridienne et devrait garder son poste. Les talents sont nombreux au milieu et il est difficile de voir qui sera titulaire ou non : en pré-saison, le capitaine Gregore et Jean Mota ont été alignés ensemble au milieu de terrain (avec Victor Ulloa en remplaçant) avec un numéro 10 devant. Serait-ce Bryce Duke, excellent l’an dernier mais qui a plutôt un profil de 8, Corentin Jean, malheureusement peu disponible à cause de blessures, ou Rodolfo Pizarro, de retour dans cet effectif de Miami après une année en prêt en Liga MX. Devant, tout dépendra de l’alignement définitif : Josef Martinez jouera en 9, ou bien restera-t-il cantonné au rôle de supersub derrière Campana ? Stefanelli est également un avant-centre de métier. Campana pourrait donc être sur l’aile droite, devant LaCava, tandis qu’à gauche Robert Taylor gardera son poste devant Ariel Lassiter. Tout un programme.
Le joueur clef : Une envie me vient de parler de Josef Martinez, mais je pense que les chances qu’il soit un flop à Miami sont bien de 50%, à cause de ses blessures récentes. Par contre, Bryce Duke a beau ne pas être titulaire à chaque match, c’est tout un joueur au milieu : l’ancien du LAFC s’est même entraîné avec l’Atlético Madrid cet hiver. Je ne serais pas étonné qu’il soit une révélation cette année, même qu’il soit appelé en équipe nationale.
La prédiction : 2023 sera l’année de consolidation pour l’Inter Miami… Mais je pense qu’il manque encore quelques pièces pour concourir aux playoffs. Sauf si un certain Argentin, vainqueur de la dernière Coupe du Monde, débarque cet hiver, les playoffs seront difficiles à atteindre, mais pas impossibles.
Pourquoi supporter Miami ? Parce-qu’on aime les héritages familiaux : le fils de Phil, Harvey Neville, devrait jouer en MLS cette année après une saison en réserve l’an dernier.
Pour aller plus loin :
Mode d’emploi, comment créer l’Inter Miami CF?
Retour vers le futur #3 : Miami Fusion, l’ancêtre de l’Inter Miami CF
CF MONTREAL

(Photo via MLSsoccer.com)
Entraîneur (Nationalité) : Hernan Losada (Argentine)
Stade (Capacité) : Stade Saputo (20 801)
Année d’entrée dans la ligue : 2012
Le CF Montréal était l’une des plus belles histoires de la saison 2022 : je n’apprends rien aux fans qui suivent l’équipe canadienne assidument, mais la saison dernière était l’une des meilleurs de leur histoire. Avec des jeunes (Ismaël Koné), des talents purs (Djordje Mihailovic) et un entraîneur qui sait parfaitement faire jouer son groupe (Wilfried Nancy), Montréal est redevenue l’une des plus belles équipes de la MLS. C’est aussi l’équipe qui a connu l’un des mercatos les plus actifs ; les trois noms cités plus hauts sont d’ailleurs tous partis. Il y a donc d’excellentes bases pour 2023, mais aussi des inconnus, en débutant par le nouvel entraîneur, Hernan Losada, un Argentin aux grandes ambitions mais au passé contrasté en MLS, avec un passage mouvementé à D.C.
Montréal a en effet bien changé avec le mercato : le numéro 10 Djordje Mihailovic, le jeune espoir Ismaël Koné et le rouage essentiel de la défense Alistair Johnston, sont tous partis en Europe, à l’AZ Alkmaar, Watford et au Celtic respectivement. Des éléments moins essentiels ont aussi fait leurs valises, comme le gardien de but Sebastian Breza, le défenseur Gabriele Corbo, l’attaquant Bjorn Johnsen (qui restera malheureusement un flop retentissant) et Joaquín Torres, échangé à Philadelphie. Côté nouveaux venus, le CF Montréal est revenu avec une stratégie de recrutement efficace jusque-là : aller prendre des jeunes talents en MLS. C’est comme ça que la défense sera renforcée, avec George Campbell, 21 ans, tout droit venu d’Atlanta et Aaron Herrera, 25 ans, depuis le Real Salt Lake. Après moultes discussions, Victor Wanyama revient aussi, tout comme James Pantemis, tandis que Ilias Iliadis arrive de Grèce dans un rôle secondaire et que Chinonso Offor, parti en prêt en Belgique, revient. Enfin, il y a quelques jours c’est un Canadien de D1 belge que Montréal est allé chercher avec Jules-Anthony Vilsaint, attaquant d’Antwerp.
James Pantemis devrait donc reprendre le poste de gardien titulaire qu’il avait l’an passé, mais le jeune Jonathan Sirois, tout frais rentré d’un prêt en Canadian Premier League, languit sur le banc à 21 ans. Si Hernan Losada reprend le principe de défense à trois (il a exprimé son souhait de pouvoir jouer plusieurs systèmes, à trois comme à quatre), je m’attends sans doute à voir Kamal Miller et Joel Waterman être de retour aux côtés du nouveau venu, Georges Campbell, avec également Rudy Camacho et Robert Thorkellson comme solutions en cours de match. A droite, Herrera remplacera Alistair Johnston, tandis qu’à gauche Lassi Lappalainen pourra retrouver sa place de piston. Au milieu de terrain, le duo de pitbulls Victor Wanyama – Samuel Piette retrouvera sa place, mais il restera une place pour les nombreux autres milieux et ailiers du roster, notamment Mathieu Choinière, Matko Miljevic, Ahmed Hamdi, Sean Rea ou encore Jojea Kwizera. Devant, il sera intéressant de voir si Hernan Losada souhaitera garder ou non la double pointe qui a tant réussi l’an dernier, puisque Mihailovic est maintenant parti. Si c’est le cas, le vétéran Kai Kamara a toujours réussi son année en 2022, malgré ses 38 ans. Souhaitant partir cet hiver, il est finalement de retour au club et devra partager son temps de jeu avec Romell Quioto et Mason Toye, mais aussi les jeunes Chinonso Offor, Jules-Anthony Vilsaint et Susuni Ibrahim.
Le joueur clef : Les plus grosses stars sont parties, il n’est donc pas facile de se décider sur un élément qui ressort du lot. Je pense, cependant, qu’avec le départ d’Ismaël Koné, Victor Wanyama aura des responsabilités encore plus grandes que l’an dernier au milieu de terrain. Prolongé alors qu’il avait dit partir, Wanyama était sûrement le meilleur à son poste l’an dernier en MLS. Avec Piette à ses côtés, ils forment un duo destructeur sur les contres qui pourrait être l’arme parfaite pour cacher des errements défensifs.
La prédiction : Avec leur deuxième place dans l’est l’an dernier, à deux points du leader Philadelphie, Montréal avait fait fort en 2022. Soyons honnête, les nombreux départs clefs de l’effectif (Koné, Johnston, Mihailovic) et surtout, sur le banc, avec l’artisan Wilfried Nancy parti pour Columbus, sont sûrement trop difficiles à combler pour penser que Montréal peut arriver à rebondir. Cependant, les recrues sont encourageantes, à l’image de Campbell et Herrera : je pense qu’à moins des choix désastreux de Losada, Montréal devrait finir en playoffs.
Pourquoi supporter Montréal ? Parce-qu’on ne parle pas un mot d’anglais.
Pour aller plus loin :
Samuel Piette, le mal aimé
L’histoire de Thierry Henry à Montréal en cinq dates
La formidable saison 2022 de Montréal : « Wilfried Nancy, c’est Thierry Henry dans un monde où Henry est un joueur de Ligue 2 »
NASHVILLE SC

(Photo via Broadway Sports Media)
Entraîneur (Nationalité) : Gary Smith (Angleterre)
Stade (Capacité) : Geodis Park (30 000)
Année d’entrée dans la ligue : 2020
Attendant l’ouverture de son nouveau stade (célébré par Mister V dans une de ses vidéos) Nashville a connu une longue période de déplacements difficiles l’an dernier, avant de bien revenir grâce à un homme : Hany Mukhtar, le MVP 2022 et le rouage essentiel de cette équipe. La MLS est pleine d’équipe dépendante d’un joueur, mais peu l’ont été autant que Nashville l’an passé. Malheureusement, malgré quelques belles performances, le manque d’efficacité devant ne leur permit pas de passer le premier tour des playoffs face au Los Angeles Galaxy. En 2022, ils ont encore une fois été déplacéd de conférence (cette fois-ci, apparemment, serait la dernière) et viennent donc renforcer le niveau d’une conférence est plus ardue que jamais.
Gary Smith a opéré quelques changements en fin de saison, dont un essentiel : le prêt de Aké Loba, très cher avant-centre au rendement plus que mauvais et possible pire recrue de l’histoire de la MLS (2 buts en deux saisons pour 7 millions de dollars), en Liga MX à Mazatlan. À part ça, le défenseur Dave Romney est parti à New England, un départ qui est plutôt bien compensé, Handwalla Bwana, pas au niveau, est parti en USL Championship et d’autres pièces défensives non-titulaires, comme Robert Castellanos et Rodrigo Pineiro, n’ont pas été gardés. Les arrivées sont encourageantes ; Nashville récupère Jacop Shaffelburg, prêté à Toronto l’an dernier, acquière le vétéran Fafa Picault et signe un défenseur central important d’USL, Laurence Wyke. Nick Depuy est également arrivé, depuis le LA Galaxy, pour remplacer Dave Romney, tandis que Josh Bauer revient de son prêt à Sacramento. Enfin, la signature la plus intrigante de ce mercato est celle du jeune Français Kemy Amiche, un produit de l’académie du FC Lorient, que Nashville est allé chercher directement en College Soccer.
Nashville a donc renforcé son effectif pour 2023. En attaquant, le MVP Mukhtar sera toujours associé à C.J. Sapong, même si ce dernier a été moins en vue en 2023, ce qui est peu étonnant à 34 ans. Teal Bunbury est une bonne solution sur le banc, Ethan Zubak et Kemy Amiche également, mais avec le départ de Loba je ne serai pas étonné si un attaquant signe cet été. Du côté gauche, Fafa Picault devrait prendre la place de titulaire devant Schaffelburg et à droite, Randall Leal devance Alex Muyl. Le milieu de terrain de Nashville devrait, en 2023, être constitué d’Anibal Godoy et de Sean Davis, un milieu performant l’an dernier. Dax McCarty, bien que précis dans ses gestes, commence à sentir ses 35 ans et je ne serai pas étonné que son rôle devienne moindre en 2023, au profit sur le banc de Tah Anunga. Derrière, la défense est toujours un point fort de l’efectif de Nashville. L’arrière droit international Shaq Moore reste bon à 26 ans tandis que Daniel Lovitz est également une valeur sûre de notre championnat à gauche. En défense centrale, le capitaine Walker Zimmerman a connu une saison plus compliquée que les précédentes mais reste un des meilleurs à son poste. Exit Dave Romney donc et c’est le SuperDrafté 2020 Jack Maher qui devrait prendre sa place, même si Nick DePuy devrait lui disputer le poste. Laurence Wyke et Josh Bauer sont également de belles options, si Nashville veut évoluer à 3 derrière. Enfin, dans les buts Joe Willis reste indispensable malgré une saison 2022 peut-être plus calme que la précédente.
Le joueur clef : Comme l’an dernier, impossible de ne pas dire Hany Mukhtar ! L’Allemand est l’unique star de cet effectif, qui ne compte personne qui possède son talent ou son aura. Le numéro 10 est précieux, combine bien avec Sapong et devrait une nouvelle fois être le meilleur buteur du club (23 buts, 11 passes décisives l’an passé). Il est presque frustrant qu’il ne soit pas, comme le sont les Lodeiro, Vela ou Gazdag, accompagné de meilleures armes à ses côtés.
La prédiction : Nashville est une équipe de matchs couperets, mais pas forcément de saison régulière. L’équipe est bien construite mais manquent à l’appel un numéro 9 et un nouveau milieu de terrain, ce qui sera juste pour se qualifier dans les premiers à l’est. C’est peut-être la saison de trop pour cet effectif, qui pourrait manquer les playoffs.
Pourquoi supporter Nashville ? Parce-qu’on a envie d’un burger, avec du peanut buuuutter and do you think it’s better, with some Dr Pepper ?
Pour aller plus loin :
Mode d’emploi, comment créer le Nashville SC
NEW ENGLAND REVOLUTION

(photo via The Bent Musket)
Entraîneur (Nationalité) : Bruce Arena (États-Unis)
Stade (Capacité) : Gillette Stadium (68 756)
Année d’entrée dans la ligue : 1996
A Boston, on n’a pas connu la meilleure des saisons en 2022. Après le trophée de la saison régulière en 2021 et un record de point inscrit en une saison, les voilà qui dégringole avec un (quasi) record de points perdus en une saison. C’était la première fois que Bruce Arena ratait les playoffs après une saison complète, avec une équipe qui a vu nombre des cadres partir (Tajon Buchanan, Matt Turner et Adam Buksa) et une cascade de blessure. Il y aussi eu des signatures ratées (Omar Gonzalez, Jozy Altidore), mais l’équipe semble prête à redémarrer sur des bonnes bases l’année 2023.
De nombreux joueurs sont partis ou n’ont pas été renouvelés, mais ne jouaient pas un rôle important, comme Clément Diop, Emmanuel Boateng, Brad Kighton, A. J. DeLaGarza (retraité après une magnifique carrière) ou Ismael Tajouri-Shradi, énorme signature ratée l’an passé. En revanche, le recrutement de New England a été bien senti. Dave Romney est un excellent défenseur central, tandis que Latif Blessing a su évoluer, au LAFC, comme un milieu de terrain efficace et polyvalent. La sélection de Joshua Bolma à la Superdraft est prometteuse, tandis que celle de l’ancien international américain Bobby Wood à la Re-Entry Draft peut s’avérer payante comme supersub… Ou ratée comme l’était Jozy Altidore en 2022.
Avec ces recrues, j’ai la conviction que New England possède l’un des meilleurs onze partant de la ligue ; il suffira de savoir bien le faire jouer. Les derniers matchs de pré-saison semblent indiquer que Bruce Arena mettrait en place un système de 3-5-2, même s’il passe parfois à 4 derrière, en tout cas avec Djordje Petrovic comme titulaire dans les buts. Le gardien pourrait être élu comme le meilleur de la ligue à l’issue de la saison, s’il n’est pas vendu cet été. Du côté défensif, l’international américain Henry Kessler sera rejoint par Dave Romney et Andrew Farrell, s’ils jouent à 3 derrière. Christian Makoun et Omar Gonzalez sont des remplaçants fébriles à ces postes. Les deux latéraux, Brandon Bye et DeJuan Jones, sont également parmi les meilleurs en MLS : je ne serai pas étonné que le deuxième parte également en Europe cet été. Il faudra cependant s’assurer qu’ils puissent évoluer comme des pistons dans un système à 3 derrières. Avec l’addition de Latif Blessing, les charges défensives reviendront à son coéquipier Matt Polster, avec Carles Gil devant eux comme métronome de cette équipe. Makoun peut dépanner au milieu, mais l’éternel Tommy McNamara sera aussi là pour apporter son expérience. Ce dernier peut aussi jouer à la gauche de l’attaque, même si Dylan Borrero part titulaire, avec Nacho Gil en doublure. Avec l’arrivée de Giacomo Vrioni l’été dernier, Gustavo Bou pourrait être poussé sur un côté, ou jouer dans un système à deux attaquants. Ce dernier a fait bonne impression depuis juillet et il me tarde de voir s’il peut s’imposer réellement en MLS – le cas échéant, Bobby Wood pourrait toujours être utilisé. Dans tous les cas, cela va être un casse-tête pour Arena de trouver une solution pour titulariser Gil, Borrero, Vrioni et Bou ensemble.
Le joueur clef : Avec Andre Blake, Djordje Petrovic est de loin le favori pour le prochain titre de gardien de l’année en MLS et c’est mérité. Il a en partie sauvé la saison de New England l’an dernier, permettant à l’équipe de ne pas végéter dans les derniers de la ligue. Avec d’excellents reflexes, beaucoup pensent que le Revolution a même gagné au change en le choisissant pour remplacer Matt Turner, parti à Arsenal. La question est, pour 2023, de voir s’il pourra rester toute la saison. Manchester United serait sur le coup.
La prédiction : New England est une équipe typique de Bruce Arena. Remplie de vétérans de la ligue, elle possède les quelques cadres étrangers qui permettront de faire la différence. Malheureusement pour cela, il faudra que ces cadres puissent émerger à de meilleures performances qu’en 2022. Prions pour moins de blessures et des recrues performantes et le tour sera joué. Je les vois se qualifier in extremis, avec l’une des deux recrues MLS (Romney ou Blessing) devenant un flop et l’autre, une superbe idée.
Pourquoi supporter New England ? Parce-qu’on est fan d’histoire étasunienne et que nos poils se hérissent à chaque célébration de buts quand les mousquets sont dégainés.
Pour aller plus loin :
L’infatiguable Emmanuel Boateng
NEW YORK CITY FC

(Photo via The Athletic)
Entraîneur (Nationalité) : Nick Cushing (Angleterre)
Stade (Capacité) : Yankee Stadium (30 321)
Année d’entrée dans la ligue : 2015
Le New York City FC est un géant qui semble doucement ralentir. Après le titre de 2021, New York a tout de même fini à une convaincante troisième place, mais la manière était moins présente. Orpheline de son buteur Taty Castellanos après l’été, la franchise a également connu un changement d’entraîneur lorsque Ronny Deila, l’entraîneur de la MLS Cup 2021, fut signé par le Standard Liège en juin. Remplacé par Nick Cushing, son ancien assistant, on ne peut pas dire que la suite de la saison régulière fut si belle, malgré des résultats convaincants sur le papier et des playoffs bien menés. La manière était moins présente et il n’a jamais semblé que l’Anglais tirait le meilleur de son effectif.
L’été dernier, les départs conjoints de deux attaquants, Taty Castellanos et Alexandru Mitrita, avaient posé des questions sur l’attaque des « Pigeons ». Ces questions restent bien actives à l’heure où j’écris ces lignes, avec le départ d’un autre avant-centre, le Brésilien Héber, vers Seattle. Ce fut l’exode des cadres cet hiver, avec également le départ de Sean Johnson, le gardien et capitaine de la franchise, celui du défenseur central Alexander Callens vers Girona, de l’arrière-droit Anton Tinnerholm à Malmö et de Maxi Moralez au Racing : tous les quatre étaient dans les meilleurs à leur poste en MLS. Pour ce qui des arrivées, le NYCFC prend des paris pour la saison 2023 : Matt Freese, un des meilleurs gardiens n°2 en MLS, arrive depuis Philadelphie. Le défenseur central Tony Alfaro est arrivé de D.C. United, tandis que le frère d’Alistair Johnston, Malcom, a été signé après la MLS Superdraft. New York tente la signature Mitja Ilenic, un jeune latéral droit de Domzale, en Slovénie, qui arrive à 18 ans pour 1 million d’euros. L’attaquant Gabriel Segal, 21 ans, revient aux Etats-Unis après un passage au FC Köln, lui qui avait été pris directement depuis Stanford University par le club allemand. Enfin, Braian Cufré est prêté depuis Mallorca à New York : un joueur qui avait impressionné à ses débuts en Argentine, mais qui a eu plus de mal à s’adapter en Espagne. Je pourrai aussi citer Matias Pellegrini, pas vraiment une signature mais un retour de prêt, qui revient de Miami.
Certaines de ses recrues débuteront indéniablement dans le XI cette saison, à l’image du gardien de but Matt Freese, avec Luis Barraza comme remplaçant, lui qui revient d’un prêt aux Oakland Roots, en USL Championship. En défense centrale, il sera intéressant de voir qui prendra la place d’Alex Callens. Thiago Martins sera sûrement titulaire, mais est-ce Tony Alfaro ou Maxime Chanot qui sera à ses côtés ? Je pencherai pour le second, ainsi que pour Samuel Owusu comme option sur le banc. À droite, Tayvon Gray semble parfaitement indiqué pour prendre la relève de Tinnerholm et la recrue Mitja Ilenic pourra prendre le temps de s’adapter. À gauche, l’arrivée de Braian Cufré semble redistribuer les cartes et il passera avant Kevin O’Toole et Chris Gloster. S’il peut rester en forme, Keaton Parks est l’un des meilleurs 6 de la ligue et il prendra bien évidemment ce poste aux côtés d’Alfredo Moralez, clairement sous-côté l’an dernier. L’identité du nouveau numéro 10 n’est pas encore connue, mais un des nombreux ailiers pourraient s’y atteler ; que ce soit Talles Magno, très bon sur une grosse partie de la saison en 2022, le prometteur Thiago Andrade, le revenant Matias Pellegrini, le jeune Andres Jasson ou encore Gabriel Pereira, 21 ans et très efficace l’an dernier. De ces nombreux talents, je verrai bien Magno jouer les numéros 9 en l’absence d’un réel remplaçant à Héber et Castellanos.
Le joueur clef : Talles Magno a montré de nombreuses promesses en 2022. Le jeune Brésilien était l’un des meilleurs ailiers en début d’année mais sûrement replacé comme numéro 9 en 2023, les espoirs de playoffs de New York pourraient reposer sur ses épaules. Techniquement et physiquement, il possède un profil à être vendu en Europe pour plusieurs millions. Il faudra qu’il démontre qu’il les mérite.
La prédiction : Il semble manque plusieurs pièces à New York et je m’attends, que ce soit après le début de la ligue ou dès l’été, à ce que de nombreux changements interviennent. Cependant, entre les départs de vétérans, la jeunesse du groupe et les tactiques peu éblouissantes de Nick Cushing, je m’attends à ce que les Pigeons ratent les playoffs en 2023.
Pourquoi supporter NYCFC ? Pour les deux clubs de New York, il est dur de trouver une raison. Peut-être parce-qu’on adore le foot business et les clubs mancuniens possédés par les Émirats Arabes Unis ?
Pour aller plus loin :
New-York, Ville Témoin des Liens entre Politique et Soccer
NEW YORK RED BULL

(Photo via Red Bulls New York)
Entraîneur (Nationalité) : Gerhard Struber (Autriche)
Stade (Capacité) : Red Bull Arena (25 000)
Année d’entrée dans la ligue : 1996
Tout n’était pas flamboyant pour les New York Red Bulls en 2022, mais au moins c’était fun ! Dans le style le plus Red Bulls possible (« energy drinks soccer » comme le décrivent certains analystes MLS) New York a pressé en 2022, nous a offert des matchs fous, a fini à une quatrième place honorable mais s’est effondré dès le premier tour des playoffs. Ce fut tout de même une belle année, dont Lewis Morgan, qui a montré qu’il valait bien les 1.2 million d’argent d’allocation déboursé pour l’amener de Miami.
Comme leurs voisins du NYCFC, les Red Bulls ont vu quelques cadres partir lors de ce mercato. Le plus important, sans aucun doute, est le départ d’Aaron Long, le défenseur central de 30 ans, qui a rejoint LAFC et la côte ouest. Jake LaCava, prometteur en USL, a été pris par Cincinnati pendant la Draft et Caden Clark est définitivement parti à Leipzig, qui l’avait prêté en MLS après achat. Enfin, l’avant-centre Patryk Klimala est reparti outre-Atlantique. Après une saison décevante avec New York, l’avant-centre polonais de 24 ans cristallisait les critiques et a été vendu en Israël. Les Red Bulls seront loin de le manquer, puisqu’ils ont sorti le chéquier pour signer un nouvel attaquant : Dante Vanzeir. Le Belge, performant avec l’Union Saint-Gilloise, a coûté 5 millions de dollars aux Red Bulls mais est un beau pari, à seulement 24 ans, alors qu’il était convoité en Europe. Cory Burke est l’autre belle acquisition de ce mercato sinon plutôt calme, lui qui devrait jouer les seconds couteux en attaque. À noter également, Elias Manoel, lui aussi une pièce offensive, a été définitivement acquis après un prêt concluant l’an dernier (2 buts en 6 matchs).
Cette fenêtre des transferts nous laisse avec un effectif qui est, à mon humble avis, un des meilleurs qu’ait connu NYRB récemment. Au poste de gardien de but, Carlos Coronel a été excellent l’an dernier et est bien backé par Ryan Meara comme numéro 2. En défense centrale, Sean Nealis et André Reyes sont prêts à prendre la relève d’Aaron Long, tandis qu’Hassam Ndam a connu de belles performances l’an dernier. Anecdote amusante, Matthew Nocita, drafté l’an dernier à l’académie de la Navy, ne pouvait rejoindre les Red Bulls de suite puisqu’il était encore à l’académie militaire. Il est finalement arrivé cet été et sera le quatrième défenseur central des NYRB. Sur l’aile droite, Kyle Duncan revient en prêt d’Oostende et Dylan Nealis est un remplaçant précieux tandis qu’à gauche, John Tolkin s’affirme comme l’un des meilleurs à son poste. Récemment appelé par la sélection, il pourrait partir cet été mais avec Curtis Ofori, les Red Bulls ont un nouveau jeune espoir au poste. Étonnement, Cristian Casseres Jr. n’a pas été vendu cet hiver et restera donc titulaire aux côtés de Daniel Edelman en 2023, bien que les concurrents soient nombreux à ces postes : Dru Yearwood, Bento Estrela et Peter Stroud, drafté cette année, seront dans les prétendants. Si New York se déploie avec deux ailiers et deux attaquants, je m’attends à voir Lewis Morgan titulaire à gauche et Luquinhas à droite, même si le second devra faire mieux pour assumer son statut de joueur désigné. Avec des jeunes comme Frankie Amaya, Serge Ngoma, Cameron Harper et Omir Fernandez, New York aura du talent à faire sorti du banc. Enfin, devant Dante Vanzeir prendra place aux côtés de Cory Burke ou d’Elis Manoel, tandis que Tom Barlow reste une belle solution en cours de match.
Le joueur clef : Lewis Morgan a été éblouissant en 2022. Avec 14 buts pour sa première saison, un nombre élevé pour un ailier, l’Ecossais a montré toute l’étendue de son talent. À l’Inter Miami, on l’avait vu s’épanouir mais dans une équipe moyenne. Les New York Red Bulls lui ont offert une meilleure plateforme pour exprimer son talent et le MVP de l’équipe 2022 a signé une prolongation de trois ans en janvier. Parfait avant de le voir combiner avec Dante Vanzeir.
La prédiction : Une qualification en playoffs, un podium à l’est et un possible prétendant très sérieux au titre final. L’année dernière, New York était quatrième. Ils ont gardé la plupart des bons éléments, ont acquis un meilleur avant-centre et Gerhard Struber commence à vraiment connaître son équipe.
Pourquoi supporter les Red Bulls ? Pour les deux clubs de New York, il est dur de trouver une raison. Peut-être parce-qu’on adore le foot business et les boissons énergétiques dangereuses pour la santé ?
Pour aller plus loin :
Retour vers le futur #5 : Quand Red Bull a donné des ailes aux MetroStars
L’escapade new yorkaise de Youri Djorkaeff
ORLANDO CITY SC

(Via Goal.com)
Entraîneur (Nationalité) : Oscar Pareja (Colombie)
Stade (Capacité) : Exploria Stadium (25 500)
Année d’entrée dans la ligue : 2015
Orlando City est peut-être LA franchise qui hype le plus en ce début d’année 2023, à la vue de son effectif. L’an dernier était une saison mi-figue mi-raisin pour les Lions, qui ont réussi à remporter le premier trophée de leur histoire avec l’US Open Cup 2022, avec mérite ! La vérité, cependant, est que ce trophée a masqué quelques errements défensifs pour Orlando, qui en 2022 a terminé septième à l’est et a été écarté sans trop de difficultés par Montréal en playoffs. Si tous les matchs n’étaient pas des réussites, on a tout de même vu des vrais talents dans cette équipe et il semble qu’un an après, ces derniers ont appris à se connaître.
Oscar Pareja, l’un des entraîneurs les plus reconnus dans la ligue, a pourtant changé son effectif durant l’off season. Exit des joueurs importants, comme l’arrière droit Ruan (D.C. United), le milieu gauche Benji Michel (parti au Portugal), l’arrière gauche Joao Moutinho (en Serie A), Junior Urso (au Brésil), Nicholas Gioacchini (à St Louis City), Jake Mulraney (en Irlande) ou encore Alexandre Pato (sans club) et Tesho Akindele (retraite) ! Certains ont tout de même signé une prolongation de contrat, comme le meneur de jeu Mauricio Pereyra et le gardien Pedro Gallese, mais cela fait de nombreux départs de Floride. L’avantage, c’est que les départs ouvrent de la place dans le cap salarial et Orlando en a profité : Martin Ojeda, un ailier gauche convoité de Godoy Cruz, a signé comme joueur désigné. Ramiro Enrique est un autre jeune Argentin de 21 ans qui a posé ses valises en MLS cet été, venant de Banfield et jouant avant-centre. Luca Petrasso vient s’ajouter de Toronto comme arrière-gauche avec Rafael Santos (de Gremio), tandis que Felipe Martins arrive au milieu de terrain depuis Austin. Le milieu Dagur Dan Thórhallsson est arrivé depuis l’Islande. Il connaît à 22 ans déjà une carrière mouvementée, mais pourrait se relancer en MLS. Enfin, la SuperDraft a été active pour Orlando, qui a pris le convoiter attaquant Shak Mohammed en deuxième choix, l’avant-centre Duncan MgGuire (sixième choix) et Abdi Salim, un défenseur (17e choix).
Honnêtement, c’est sur papier un des meilleurs effectifs de la saison, ou du moins l’un des plus funs. Pedro Gallese est un gardien spectaculaire sur la ligue et il aura devant lui une belle charnière, puisque je ne suis plutôt convaincu par la défense centrale Robin Jansson (excellent mais qui revient d’une grosse blessure) – Antonio Carlos. Rodrigo Schlegel et Thomas Williams restent de bonnes solutions en remplacement. Sur les ailes, Rafael Santos et Luca Petrasso se disputeront le couloir gauche (avantage au premier) tandis qu’à droite, Kyle Smith devrait prendre le droit, même s’il n’est pas toujours dans un bon match. Au milieu de terrain, Wilder Cartagena s’occupe de la défense au côté de César Araujo, si précieux dans un rôle plus haut, tandis que Felipe Martins et Thorhallsson seront de bonnes pièces à sortir du banc. Le capitaine Mauricio Pereyra reprendra son poste de titulaire en numéro 10, mais permettra peu à peu l’émergence de Shaq Mohammed, qui peut jouer 10 comme attaquant droit. Auteur de neuf buts en 2022, Facundo Torres prendra sa place à droite tandis qu’à gauche, la recrue Ojeda sera son pendant. Cela laisse Ercan Kara, 11 buts l’an passé, seul en pointe. Il a peu montré en 2022 et devra faire un peu mieux cette saison, sans Benji Michel. Des jeunes comme Ivan Angulo, Ramiro Enrique, Jack Lynn et Duncan McGuire apportent eux de la profondeur de banc.
Le joueur clef : Ercan Kara étant pour le moment plutôt décevant et Martin Ojeda étant lui une inconnue, Facundo Torres est le candidat tout indiqué. L’an passé, ces 9 buts et 10 passes décisives nous ont enchanté mais étant clairement attendu de la part d’un joueur désigné hautement convoité en Amérique du Sud. En 2023 il devra confirmer, avant peut-être un départ outre-Atlantique. Arsenal ont déjà débuté les conversations avec Orlando cet hiver.
La prédiction : Il reste encore quelques éléments à acquérir pour Oscar Pareja, notamment un bon arrière-droit. Certains joueurs, à l’image de Rafael Santos ou de Martin Ojeda dovient aussi s’adapter à la MLS. Si l’on met ça de côté, il faut le dire honnêtement : Orlando City a l’un des meilleurs effectifs en MLS. Grâce à un recrutement parfait et ambitieux, des grosses signatures sudaméricaines aux choix de Superdraft, les Lions sont dans les favoris en 2023. Comme en 2022, je ne les attends pas comme l’un des leaders de l’est, réguliers à chaque journée, mais comme une équipe explosive de coupe et de playoffs, qui se qualifiera dans les 5 premiers.
Pourquoi supporter Orlando ? Parce-que leur ligne d’attaque est une montagne russe aussi exaltante que les parcs d’attraction de Floride.
Pour aller plus loin :
Orlando City SC : Une culture de la loose?
PHILADELPHIE UNION

(Photo via The Philadelphia Inquirer)
Entraîneur (Nationalité) : Jim Curtis (États-Unis)
Stade (Capacité) : Subaru Park (18 500)
Année d’entrée dans la ligue : 2010
Le sport est cruel et la ville de Philadelphie s’emploie de plus belle pour nous le démontrer, en football américain, en baseball ou en soccer. L’Union était la belle histoire de 2022, avec un coach issu du club et de sa formation qui emmenait une équipe de jeune, qui recrute bien à tous les niveaux et est extrêmement plaisante à voir jouer. Cependant la saison dernière fut frustrante pour Philly, qui perdit non seulement le Supporters’ Shield à la différence de buts, mais en plus la MLS Cup aux tirs aux buts, après un cruel but de Gareth Bale à la 128e minute.
C’était l’une des meilleures équipes de 2022 et l’avantage, c’est qu’ils n’ont quasiment rien perdu en 2023. Cory Burke (parti aux Red Bulls) était une pièce importante, mais loin d’être centrale, dans la tactique de Jim Curtin. Matt Freese est un bon gardien, mais un numéro 2 et sera bien plus utile comme titulature au NYCFC. Enfin, Paxten Aaronson est parti en Bundesliga, à Francfort, mais ce départ était programmé depuis longtemps et le jeune de 19 ans rapport gros à l’Union. Concernant les arrivées, Andres Perea a couté cher (750 000$ d’allocation à Orlando) pour un jeune de 22 ans qui avait du mal à Orlando, mais est un pari qui peut se tenter. Damion Lowe apporte de l’expérience au poste de défenseur central depuis Miami et l’idée de prendre Joaquin Torres à Montréal est également risquée, mais peut s’avérer payante. L’ailier est technique et représente une arme précieuse en fin de match.
L’équipe type ne changera pas démentiellement pour 2023. Andre Blake est le meilleur gardien de la ligue et pourrait le rester pour les 5 prochaines saisons. Sa doublure, Joe Bendik, est également apprécié. Devant eux se tiennent deux des meilleurs défenseurs centraux de la ligue et deux des meilleurs latéraux : Kay Wagner, Jack Eliott, Jakob Glesnes et Olivier Mbaizo. Il n’existe tout simplement pas de meilleur quatuor en défense et je suis étonné que personne ne soit allé chercher Wagner ou Mbaizo au mercato, tous deux 25 ans. Avec Damion Lowe, Brandan Craig, Gino Portella, Matt Real ou Nathan Harriel, Philadelphie possède de nombreux vétérans ou jeunes pouvant apporter de la fraîcheur en cours de match à ces postes. Au milieu de terrain aussi, les talents s’empilent. José Martinez est un roc au poste de numéro 6 et devant lui, Andrés Perea, Leon Flach (un des joueurs les plus sous-côtés en MLS), Jack McGlynn et le capitaine Alejandro Bedoya (qui ne fait absolument pas ses 35 ans) devront se partager les minutes. Daniel Gazdag est sûrement le deuxième meilleur joueur de la ligue, indispensable au bon déploiement des attaques de Philly et Joaquin Torres peut aider en fin de match à ce poste. Devant, Mikael Uhre n’a pas eu l’air en forme et a marqué 13 buts et 7 passes décisives en 2022 ; en 2023, il pourrait être un des meilleurs avant-centres de la ligue. À ses côtés, Julian Carranza est le vol de l’année : mal utilisé à Miami, son prêt à Philadelphie (aujourd’hui concluant) l’a totalement relancé avec une belle saison à 15 buts et 10 passes décisives. Avec Torres et le jeune Chris Donovan, la profondeur de banc est un peu légère à ce poste, mais je m’attends à voir un vétéran arriver à ce poste.
Le joueur clef : Les années passent et Kai Wagner reste en MLS : à 25 ans, on le sent proche de l’Europe à chaque mercato, mais l’Allemand reste finalement à Philadelphie. Le meilleur à son poste en MLS, Wagner est un latéral gauche dynamique, qui a tout de même délivré 15 passes décisives l’an dernier. Avec Mbaizo comme penchant à gauche, qui fut aussi bon voire meilleur que lui à certains moments de l’année, Philadelphie possède une défense aussi solide qu’offensive.
La prédiction : C’est à mes yeux la meilleure équipe de MLS en 2023. Elle se doit de viser la MLS Cup, tout comme le Supporters’ Shield et les autres compétitions auxquelles elle participera cette année. Excepté au poste d’avant-centre, Philadelphie possède une profondeur d’effectif qui lui permet d’avancer tous ses pions sur plusieurs compétitions. Un régal.
Pourquoi supporter Philadelphie ? Pour l’amour des équipes qui forment et gagnent.
TORONTO FC

(Photo via TFC Republic)
Entraîneur (Nationalité) : Bob Bradley (États-Unis)
Stade (Capacité) : BMO Field (28 351)
Année d’entrée dans la ligue : 2007
Pour l’an un de Toronto sous Bob Bradley, l’équipe canadienne avant un plan : gagner de suite en dépensant 25 millions de dollars sur deux stars italiennes et en prenant un défenseur central d’expérience. Pour les deux européens, Lorenzo Insigne et Federico Bernardeschi, il y a eu des éclairs de génie, mais Carlos Salcedo fut un échec terrible qui couplé aux errements des gardiens de but, des 9 qui galéraient devant le but (Ayo Akinoa et Jesus Jimenez) ainsi qu’à l’arrivée moyenne de Domenico Criscito, rien n’est allé comme prévu.
Cependant, Bob Bradley a bien géré le mercato. Il s’est libéré de certains joueurs sur lesquels il n’avait pas l’air de compter, comme Alex Bono et Quentin Westberg, les deux gardiens, Doneil Henry, Domenico Criscito et Chris Mavinga, les défenseurs centraux récurrents, mais aussi les jeunes Luca Petrasso et Jacop Shaffelburg, échangés à Orlando et à Nashville. Noble Okello s’en est allé et, enfin, Jayden Nelson est parti en Norvège, à Rosenborg. À 20 ans, le jeune Canadien a un potentiel important et a été vendu pour 1 million de dollars. Les arrivées compensent (et de loin) cette vague de départ. Tout d’abord, à quelques jours du début de saison, Toronto a échangé son attaquant Jesus Jimenez (et quelques autres biens financiers) contre Brandon Servania, jeune milieu prometteur de Dallas. Avec Sean Johson, Toronto signe aussi l’un des 5 meilleurs gardiens en MLS. Sa charnière centrale est également repensée, avec Matt Hedges qui arrive depuis Dallas gratuitement et Sigurd Roster, un joueur accompli de Norvège, qui a signé pour 500 000$. Victor Vazquez pourrait être une addition précieuse comme supersub, lui qui a connu ses meilleures heures sous le maillot de Toronto. Enfin, le nouvel arrière-gauche Raoul Petretta semble être une addition précieuse et avec Adama Diomandé, Bob Bradley retrouve un attaquant qui avait été fort efficace sous ses ordres au LAFC. Il reste quelques additions à faire, mais cette équipe commence à ressembler à quelque chose.
Avec Sean Johnson, Hedges et Roster, la défense est reconstruite pour 2023 et devrait être suffisante pour affronter les attaques de MLS. Tomas Romero a également rejoint le club comme gardien remplaçant et avec Lucas MacNaughton, Luke Singh et Shane O’Neill, des remplaçants en défense centrale sont également disponibles. Sur la droite, Richie Laryea a connu une bonne fin de saison et reprendra sa place tandis que le nouveau Petretta sera titulaire à gauche. Au milieu de terrain, Michael Bradley tient toujours la corde à 35 ans. Convaincant l’an dernier, il demeure tout de même un peu isolé à son poste et c’est peut-être à ce poste que Brandon Servania évoluera, même s’il peut jouer plus haut. Devant lui, Jonathan Osorio et Mark-Anthony Kaye, sont des solides milieux de MLS, avec Vazquez en back-up, même si il est fort possible que Servania s’y glisse aussi. Enfin, sur la ligne d’attaque, les deux Italiens Insigne et Bernardeschi seront titulaires sur les ailes et là encore, il y a peu d’options sur le banc, excepté les très jeunes Deandre Kerr, Kosi Thompson et Jahkeele Marshall-Rutty, même si ce dernier impressionne à 18 ans. Enfin, devant, l’identité du numéro 9 n’est pas connue : Adama Diomandé pourrait être titulaire. Ayo Akinola, peu en vue l’an dernier, a été l’objet de multiples rumeurs et Toronto souhaiterait s’en débarrasser, mais le départ de Jimenez change peut-être la donne.
Le joueur clef : Pour être tout à fait honnête, Bernardeschi a été l’un des meilleurs joueurs de la ligue depuis son arrivée, peut-être le meilleur, si l’on compare les éléments qui l’entoure. L’Italien n’a pas coûté aussi cher qu’Insigne mais son rendement est impressionnant, avec 8 buts en 13 matchs de MLS. Pour sa première saison en entier, Bernardeschi devrait être l’homme fort de Toronto, surtout avec un pivot comme Diomandé.
La prédiction : Difficile à dire ; ce n’est pas la première fois que Toronto se présente avec une équipe de vétérans bien construite pour gagner la ligue. Avec Bob Bradley aux manettes et un onze puissant, les Canadiens pourraient se glisser dans les playoffs, mais le manque de solution sur le banc sera la vraie faiblesse de l’effectif, d’autant plus bien âgé.
Pourquoi supporter Toronto ? Pour pratiquer son italien.
Pour aller plus loin :
Alejandro Pozuelo à la Conquête de la MLS
Lorenzo Insigne à Toronto: un renouveau pour TFC et pour la MLS
CONFERENCE OUEST
AUSTIN FC

(Photo via Austin FC)
Entraîneur (Nationalité) : Josh Wolff (États-Unis)
Stade (Capacité) : Q2 Stadium (20 500)
Année d’entrée dans la ligue : 2021
À l’exception de quelques clubs d’exceptions, comme le Chicago Fire de 1998 et le récent exemple du LAFC, on aura rarement fait mieux qu’une belle deuxième place de conférence pour la deuxième saison d’existence en MLS. En 2021, déjà, Austin était proche des playoffs. L’équipe de Josh Wolff a encore une fois bien performé, se qualifiant pour la Champions League et construisant un effectif costaud, porté par Sebastian Driussi, un des meilleurs joueurs de la ligue qui a prolongé jusqu’en 2026. Je pense que la victoire, fin août, face au LAFC sur le score de 4-1 restera longtemps gravée dans le cœur des fans. Dommage que ce soit de nouveau contre cet adversaire qu’Austin s’inclina, en finale de conférence cette fois-ci. Avant de passer à l’effectif, un changement important de l’off season est le départ de Claudio Reyna, le directeur sportif, mis en retrait après un scandale impliquant l’ancien entraîneur américain Gregg Berhalter.
Quelques changements ont été opérés pour renforcer l’effectif durant le mercato. Jared Stroud, Felipe Martins et Andrew Tarbel, tous des pièces importantes mais sur le banc, sont partis autre part en MLS, à St Louis City, Orlando et Houston respectivement. Danny Hoesen, avant-centre décevant, a quant à lui été libéré, donnant de l’air aux finances d’Austin. Ruben Gabrielsen est reparti en Norvège, lui qui était un élément intéressant de cette défense centrale. Moussa Djitte, que je trouvais excellent en 2021, est parti en prêt du côté d’Ajaccio, en Ligue 2. Rien d’étonnant vu son utilisation partielle l’an dernier. Jhohan Romana a également été envoyé en prêt, mais du côté d’Olimpia, au Paraguay. Pour les recrues, le club est allé chercher directement en MLS. Sofiane Djeffal, l’excellent français mal utilisé à D.C. United, remplacera Martins tandis que Will Bruin, le supersub de Seattle, tentera d’apporter ce qu’il manquait à Moussa Djitte. Adam Lundqvist arrive aussi de Houston, Alfonso Ocampo-Chavez de Seattle mais surtout, c’est Gyasi Zardes qui devrait être la grosse recrue offensive du mercato. À 31 ans, l’international américain possède l’athlétisme nécessaire pour briller encore deux à trois ans en MLS. Pour la défense, Austin est allé chercher deux centraux à l’étranger : Leo Väisänen en Suède et Amro Tarek, l’ancien d’Orlando et de New York, en Egypte. Enfin, c’est à la Superdraft qu’un autre Français a été choisi, Valentin Noël. Le milieu de terrain tentera de se faire une place dans le groupe professionnel, tout comme CJ Fodrey, lui aussi superdrafté au poste d’attaquant.
Ce sont donc entre deux avant-centres qu’Austin FC devra choisir entre Zardes et Maxi Urruti, globalement décevant l’an dernier – avantage donc, au premier. Will Bruin sera également une belle arme sur le banc en fin de match, lui qui pèse sur les défenses adverses. À droite, Emiliano Rigoni a été quelque peu décevant l’an dernier, se perdant dans des erreurs trop évidentes pour un vétéran comme lui. Ethan Finlay, toujours efficace à 32 ans, est une belle solution en cas de besoin. À ce poste, on pourrait également voir CJ Fodrey et surtout, le jeune Owen Wolff. Plus que « le fils du coach », Wolff est un talent pur à 18 ans, déjà observé en Europe avec attention. Il ne lui reste plus qu’à exploser. À gauche aussi, Austin empile les ailiers : Diego Fagundez est l’indscutable titulaire au poste après une très belle saison 2022 où il fut un véritable dynamiteur. Le jeune Rodney Redes paraît aussi prometteur à ce poste et Ocampos-Chavez, 20 ans, y a joué par moment avec Seattle ou la réserve. Au poste de numéro 10, personne ne pourra déloger Sebastian Driussi ; en cas de besoin, il restera Owen Wolff ou Sofiane Djeffal à ce poste. Pour le reste du milieu de terrain, Alex Ring est souvent bon mais passe parfois à côté de ses matchs. Dani Pereira, son compère, a totalement explosé en 2022, année de sa sélection à la Superdraft. Pourtant promis à un poste de 8, il s’est révélé comme un 6 efficace à 22 ans. Pour ces deux-là, Djeffal et le jeune Colombien Jhojan Valencia sont d’excellentes solutions de repli. En défense, deux vétérans de MLS prennent leurs quartiers sur les ailes, avec l’international américain Nick Lima à droite, doublé par Hector Jimenez et Adam Lundqvist à gauche, même si Zan Kolmanic pourrait ravir sa place. Pour la défense centrale, le départ de Gabrielsen fera mal mais Väisänen semble être un candidat intéressant pour un poste aux côtés de Julio Canscante. Ce poste est bien doublé, avec Amro Tarek et Kipp Keller en cas de blessures. Enfin, Brad Stuver continue d’être une surprise fort agréable au poste de gardien et a assuré de nombreux points à son équipe en 2022. À 31 ans, il n’y aucune raison de penser qu’il ne tiendra pas son poste.
Le joueur clef : Sebastian Driussi est un joueur si particulier pour Austin. Pas vraiment un numéro 10 pur jus, il sert de deuxième attaquant et se nourrit des passes de Fagundez et d’Urruti pour délivrer son équipe. Avec un joueur comme Zardes devant lui, qui est un attaquant assez prolifique, ses statistiques ne devraient qu’augmenter après deux saisons, 54 matchs, 30 buts et 12 passes décisives. Deuxième au classement du MVP de la ligue l’an dernier, l’Argentin vient de prolonger avec le club jusqu’en 2026.
La prédiction : D’un côté, Austin est meilleur que l’an passé, libéré du poids de ses recrues inconsistantes (Djitte, Pochettino, Hoesen). De l’autre, les cadres veillissent doucement (Ring, Lima, Stuver, Zardes) et l’effet surprise de 2022 n’aura plus lieu. Cela reste une équipe bien compétitive, dôtée d’armes intéressantes sur le terrain et le banc. La qualification en playoffs doit être réussie, avec la manière.
Pourquoi supporter Austin ? Parce-que Matthew McGonaughey, tout simplement. Alright, alright, alright…
Pour aller plus loin :
La Construction Intelligente d’Austin FC, futur ‘Bad Guy’ de la MLS
Austin FC et la quête de partenariats corporatifs axés sur l’économie locale
COLORADO RAPIDS

(Photo via MLSSoccer.Com)
Entraîneur (Nationalité) : Robin Fraser (États-Unis)
Stade (Capacité) : Dick’s Sporting Goods Park (18 061)
Année d’entrée dans la ligue : 1996
2021 était une saison extrêmement frustrante pour les Rapids. Premiers de la conférence ouest en 2021, l’équipe de Robin Fraser était souvent citée comme la surprise de la saison à venir et un potentiel prétendant à la MLS Cup… Sans succès. En réalité, ça aurait pu être facile à voir venir, avec les nombreux départs de titulaires en forme, comme Sam Vines, Kellyn Acosta, Cole Bassett, Auston Trusty et Mark-Anthony Kaye. Difficile de remplacer la moitié d’une équipe et d’être toujours aussi performants, surtout lorsque les recrues comme Gyasi Zardes et Max sont les uniques renforts et que les blessures s’accumulent. Résultat : une 10e place bien méritée.
Est-ce que l’activité du mercato hivernal est synonyme d’espoir ? Malheureusement, pas énormément, Colorado restant l’une des franchises les plus pingres de la ligue. Gyasi Zardes a été échangé à Austin, après une saison moyenne, tandis que Clint Irwin s’en est allé à Minnesota. Felipe Gutierrez, décevant également, n’a pas été renouvelé, tandis que l’arrière-gauche Lucas Esteves n’a pas vu son prêt renouvelé. La grosse arrivée du mercato est surtout un sacré pari : le Français Kevin Cabral. Le milieu gauche du LA Galaxy, joueur désigné et ex-Valenciennois de 23 ans, est un sacré joueur dans ses mouvements mais qui a connu deux saisons catastrophiques pour Los Angeles. Il essayera à Colorado de retrouver le sens du but qui semble l’avoir lâché depuis son arrivée en Amérique. Andreas Maxso semble être une autre grosse recrue, depuis Brondby, puisqu’il arrive comme joueur désigné en défense centrale. Au milieu de terrain, Connor Ronan arrive à seulement 24 ans après avoir échoué à avoir du temps de jeu régulier aux Wolves, Calvin Harris (vous avez bien lu) débarque depuis Cincinnati en recherche de temps de jeu et Cole Bassett revient après une expérience néerlandaise ratée. Enfin en défense, il est important de signaler l’arrivée d’Alex Gersbach, un arrière-gauche australien de Grenoble et Moise Bombito, un Canadien récupéré à la Superdraft. Un gardien est également arrivé, dans les derniers jours de la pré-saison, en la personne de Marko Ilić, en prêt depuis Kortrijk.
Le roster, malgré ces additions, reste limité. Au poste de gardien de but, Marko Ilić et William Yarbrough devront se disputer la place de titulaire. Il est d’ailleurs de notoriété publique que les Rapids ont essayé d’enrôler Matt Pentz (Reims) au mercato. La recrue suédoise Maxso devrait être associée à Danny Wilson en défense, qui reste à 31 ans un joueur performant de MLS. Lalas Abubakar, moins en vue en 2022, en pâtirait, tandis que Moise Bombito et Gustavo Vallecilla tenteront de se faire une place sur le terrain. À gauche, Alex Gersbach aura l’opportunité de gagner la bataille pour le couloir, devant Sam Nicholson. Du côté droit, Keegan Rosenberry est peut-être le meilleur élément de cette équipe et le vétéran Steven Beitashour est toujours là en cas de pépin. Le milieu de terrain est moins flamboyant. Jack Price est un joueur précieux, surtout sur coups de pieds arrêtés, mais n’a pas été épargné par les blessres l’an passé. À ses côtés, Cole Bassett revient d’une saison difficile en Europe et il n’est pas certain qu’il soit aussi efficace qu’avant, tandis que Connor Ronan n’a pas été titulaire l’an passé en Premier League. Pour lmes remplaçants, Bryan Acosta est une option mais Collen Warner semble dépassé. Le jeune Ralph Priso est prometteur, mais peu expérimenté, tandis qu’Oliver Larraz revient de blessure et le (très cher) jeune Brésilien Max n’a rien montré l’an passé. Devant, des incertitudes planent aussi sur l’identité des titulaires. Kevin Cabral pourrait commencer la saison à droite mais devra retrouver le sens du but, pour ne pas laisser Michael Barrios prendre sa place. À droite, Brian Galvan possède un petit avantage sur Jonathan Lewis, décevant l’an dernier, tandis que Calvin Harris reste en embuscade. Pas d’assurance non plus sur l’identité du numéro 9 : Diego Rubio a connu une saison pas si mauvaise l’an passé, avec 14 buts et 7 passes décisives, mais il préfère jouer en 10. Le jeune Darren Yapi, 18 ans, pourrait s’imposer s’il s’avère aussi bon que le disent les observateurs, qui placent de gros espoirs en lui.
Le joueur clef : Il n’y honnêtement aucun joueur qui feraient sauter au plafond un fan de MLS, mais je vais donner ma voix à Darren Yapi, afin d’avoir l’air absolument ignorant s’il fait une saison vierge. L’international U17 américain n’a fait que 11 petites apparitions en MLS en 2022, après une première année plus consistante en 2021 avec la réserve. Les Rapids placent de gros espoirs en lui et l’ont fait dès 2021, en lui offrant un contrat long-terme. Il l’a montré en pré-saison contre les Mexicains de Celaya avec un doublé, il souhaite une place de titulaire. Il a passé l’hiver à s’entraîner avec les internationaux U19 et est la seule alternative à Rubio devant.
La prédiction : Comme expliqué plus haut, l’effectif est tout simplement trop léger. Il manque à Colorado des certitudes devant et au milieu, de la profondeur de banc derrière et un gardien de but titulaire. Je ne m’attends pas à les voir se qualifier en playoffs, même s’ils pourraient se renforcer au mercato estival.
Pourquoi supporter Colorado ? Parce-que contrairement à leur nom, nous on aime les saisons très, très longues.
Pour aller plus loin :
Colorado Rapids : L’attraction de 2020 ?
FC DALLAS

(Photo via The Athletic)
Entraîneur (Nationalité) : Nico Estevez (Espagne)
Stade (Capacité) : Toyota Stadium (20 500)
Année d’entrée dans la ligue : 1996
2022 pourrait rester dans les mémoires collectives des fans de Dallas comme le point d’inflexion vers les ambitions. Malgré la vente de Ricardo Pepi, 20 millions de dollars tout de même, en Bundesliga, les arrivées successives d’Alan Velasco (dans un montant transfert record pour le club) et de Paul Arriola (dans un montant transfert inter-MLS jamais vu dans la ligue) ainsi que le contrat joueur désigné de Jesus Ferreira ont porté le club dans les favoris de l’ouest. La troisième place de conférence était totalement justifiée et les fans de Dallas aurait même pu connaître de meilleures joies si l’effectif avait été un peu plus fourni.
Au mercato, le départ de Matt Hedges était pressenti, mais reste un sacré coup pour le FC Dallas. Hedges est toujours l’un des meilleurs défenseurs centraux de son poste et son départ vers un rival de conférence, le LAFC, pourrait s’avérer fatal. L’autre départ conséquent de l’hiver, Franco Jara, sera bien moins regretté : l’avant-centre, joueur désigné, était cantonné à un poste de remplaçant fort décevant vu son prix. Avec le latéral droit Nanu, qui est retourné à Porto où il est sous contrat, ces trois-là sont les seuls départs conséquents du mercato. Rassurant, vu la bonne cohésion de groupe de l’an passé, surtout que Dallas s’est également renforcé. Outre les nombreux jeunes de l’académie et choix de Superdraft signés, comme chaque année, par Los Toros, Hedges est remplacé numérique par Seb Ibeagha, un second couteau efficace de la ligue. Arrivé grâce à l’initiative U22, Geovane Jesus (21 ans, du Cruzeiro) sera un outil précieux au poste d’arrière-droit. Devant, le très jeune José Mulato (20 ans) arrive de Cali pour se développer et apporter de la profondeur. Enfin, une signature intrigante avec l’arrivée de Amet Korca, un défenseur central de 22 ans qui a évolué en Croatie, permettra de la profondeur au poste. Enfin, dans les derniers jours du mercato, le milieu Brandon Servania est parti à Toronto, échangé contre Jesus Jimenez (et d’autres biens financiers). Globalement, Servania est joueur moins important que Jimenez, surtout pour Dallas, mais il n’était plus vraiment titulaire. À voir.
Le groupe est donc assez similaire à l’édition 2022 du FC Dallas. Le néerlandais Marteen Paes, arrivé en juillet, a été une révélation importante au poste de gardien de but et devrait assumer ce poste, devant Jimmy Maurer, un numéro performant de la ligue. L’Espagnol José Antonio Martinez, 30 ans, est un roc de cette défense centrale, mais son coéquipier n’est pas encore connu ; serait-ce Ibeagha, le jeune Korca, ou Nkosi Tafari, qui semble prêt à assumer les responsabilités de titulaires ? Pour le couloir droit, la recrue Jesus devra faire attention de ne pas être crucifié par Ema Twumasi, qui avait un peu de mal à ce poste l’an dernier. Du côté gauche, le très jeune Nolan Norris (18 ans) va connaître plus de musique, mais Marko Farfan reste le premier sur la ligne, devant un autre jeune de l’académie, Isaiah Parker, 20 ans. De son côté, le milieu de terrain, une grosse arme de Dallas l’an dernier, restera le même : Facundo Quignon comme présence calme au poste de numéro 6, avec le vétéran de la ligue Sebastian Lletget (transfiguré depuis son arrivée l’été dernier) et le jeune Paxton Pomykal, toujours fantastique sur le ballon… Lorsqu’il n’est pas blessé. Un trio très bien doublé, en plus, grâce aux Edwin Cerrillo et Tsiki Ntsabeleng, tous moins de 25 ans et précieux pour la longue saison qui s’annonce. Enfin devant, un des meilleurs trios de la ligue s’articule avec le trio Alan Velasco – Jesus Ferreira – Paul Arriola. Le premier a connu une très bonne première saison de MLS à 20 ans, le dernier a connu sa meilleure saison dans la ligue à 28 ans, grâce à 10 buts et 7 passes décisives ; bref, deux recrues ultra-performantes, dès le début de saison. Derrière ces trois-là, des solutions sont aussi présentes : Jesus Jimenez est une doublure de choix pour Ferreira, Jader Obrian à droite et par contre assez décevant, José Mulato au poste d’avant-centre et quelques jeunes d’académies ou de Superdraft, qui pourraient être utiles en cours de saison (Herbert Endeley, Tarik Scott, Bernard, Kamungo).
Le joueur clef : Je n’en ai pas parlé dans le détail de manière parfaitement consciente : Jesus Ferreira a parfaitement remplacé Ricardo Pepi au poste d’avant-centre l’an dernier, permettant au FC Dallas de rester compétitif malgré la perte de leur meilleur joueur. Malheureusement pour Ferreira, sa Coupe du Monde hivernal en a fait l’objet d’une cible de critiques, alors que la formation employée par Berhalter n’était pas la plus efficace pour le joueur de Dallas. Le jeune de l’académie a en tout cas malgré plus de buts (hors pénaltys) qui n’importe quel U21 depuis 1998, un sacré record qui montre que bien employé, il peut s’avérer précieux devant le but.
La prédiction : Le FC Dallas a quasiment la même équipe qu’en 2022, malheureusement avec une pièce importante de moins en défense centrale. Ce sera largement assez pour se qualifier en playoffs, avec en plus un trio offensif qui commence à bien se connaître. Malheureusement, la profondeur devant et à certains postes en défense peuvent poser un problème pendant la longue saison de MLS qui s’annonce et je les vois être dans le top 4 à l’ouest.
Pourquoi supporter Dallas ? Parce-qu’on aime le mauvais gout des nouveaux maillots.
HOUSTON DYNAMO FC

(Photo via Houston Dynamo)
Entraîneur (Nationalité) : Ben Olsen (Etats-Unis)
Stade (Capacité) : Shall Energy Stadium (22 039)
Année d’entrée dans la ligue : 2006 (délocalisation depuis San José)
Après un nouveau logo en 2021, Houston découvrait en 2022 un nouveau groupe d’investisseurs, un nouvel entraîneur (Paulo Nagamura) et un nouveau monde financier, permettant d’attirer Hector Herrera et l’avant-centre Sebastian Ferreira pour plus de 4 millions de dollars. Malheureusement pour les fans du Dynamo, tout ne s’est pas passé comme prévu : l’équipe a pris l’eau, tout comme Hector Herrera au milieu, terminant avec une avant-dernière place à l’ouest et le licenciement de son entraîneur, dès septembre. Le plus étonnant est son remplacement : Ben Olsen, qui a auparavant entraîné D.C. United pendant près de 10 ans. Très « old school », Olsen n’est pas connu pour son penchant tactique ou pour des résultats exceptionnels à Washington. Les propriétaires du Dynamo ont pris un sacré pari pour 2023.
Ce dernier a pu effectuer des changements radicaux dans l’effectif, nécessaire mais assez importants. Toujours frustrant malgré des moments de génie, Darwin Quintero est enfin parti, tandis que Fafa Picault a été échangé à Nashville. Le défenseur Adam Lundqvist est parti chez les voisins d’Austin, Tim Parker est allé voir l’expansion de St Louis, Zarek Valentin le nord et Minnesota, Joe Corona la deuxième division du côté de San Diego et Memo Rodriguez vient garnir les rangs du Los Angeles Galaxy ; tous des pièces centrales du Dynamo ces dernières années. Matias Vero est reparti en Argentine, lui qui semblait pourtant être une pièce pour l’avenir, tout comme Edwin Cerén, Mateo Bajamich, Marcelo Palomino, Zeca et d’autres joueurs secondaires de l’effectif. Les arrivées ont été moins nombreuses. Brad Smith vient renforcer l’aile gauche gratuitement, lui qui est toujours intéressant autant offensivement que défensivement. Le jeune Ivan Franco, 22 ans, vient depuis le Paraguay pour apporter des armes offensives, tandis qu’Amine Bassi débarque depuis Metz pour apporter sa versatilité au milieu de terrain. Artur est un gros transfert inter-MLS, depuis le Colombus Crew, tandis que Franco Escobar renforcera l’aile droite depuis le LAFC. Avec Andrew Tarbell, Houston a également récupéré un gardien remplaçant et avec l’attaquant Ifunanyachi Achara, une jeune pièce offensive de Toronto. Enfin, Djevencio van der Kust est prêté par Ultrecht au poste de latéral gauche.
Ben Olsen aura donc beaucoup de décisions à faire pour le début de saison de Houston. Steve Clark est l’une des rares pièces assurées de débuter, lui qui reste à 36 ans un bon gardien de MLS. Tarbell est également un bon élément pour un numéro deux, en cas de blessure. Pour la défense, Daniel Steres et Teenage Hadebe forment une charnière plutôt solide, à défaut de faire rêver. Ethan Bartlow, en revanche, semble bien seul comme remplaçant si cela est nécessaire. A gauche pareillement, Houston devra recruter pour ne pas se retrouver avec le seul van der Kust, puisque Brad Smith commence la saison blessée. Côté droit, cela s’annonce mieux, avec Franco Escobar et Griffen Dorsey derrière lui. Au milieu de terrain, avec le départ de Matias Vera, Artur reprendra le poste de numéro 6 derrière notamment Hector Herrera, qu’on attend à un autre niveau et Adalberto Carrasquilla, qui depuis son achat définitif cet été a montré un jeu intéressant, quoique peu complémentaire avec son coéquipier « HH ». Amine Bassi pourrait aussi débuter comme titulaire suivant les matchs et le besoin d’un milieu plus offensif, alors que les jeunes Brooklyn Raines et Juan Castilla ainsi que le superdrafté Charles Auguste représentent une profondeur de banc assez inexpérimentée. Pour Bassi, il est aussi probable qu’on le voie plus sur l’aile gauche de l’attaque, où Smith et Ivan Franco pourraient aussi être déployés. De l’autre côté, Corey Baird tient la corde, avec Beto Avilar ou Achara comme autres solutions. Enfin, devant Seba Ferreira va devoir montrer un peu plus que l’an dernier. Le joueur désigné était encourageant, mais il semble qu’il n’a pas totalement pris ses responsabilités comme la vedette de son équipe. Thor Ulfarsson a montré des choses intéressantes pour sa première année post-Superdraft, mais il était trop utilisé à droite : peut-être pourrions-nous le voir dans un système à deux pointes, avec Bassi derrière Ferreira et lui ?
Joueur clef : Si j’ai mis Ben Olsen en photo de couverture, c’est bien parce-qu’il est difficile de trouver un joueur clef. Sebastian Ferreira est bon mais pas assez bien entouré pour marquer une vingtaine de buts par saison, Hector Herrera est décevant… Celui qui me semble le plus apte à sortir du lot est finalement Carrasquilla, qui est très intéressant comme 8. Encore une fois, la complémentarité avec « HH » est difficile, mais à 24 ans et dans ce rôle un peu plus avancé, je le vois bien progresser et être vendu en Europe dans un an.
La prédiction : L’effectif a beau avoir changé, il n’est pas particulièrement meilleur que l’an dernier. Certains départs étaient inévitables, mais d’autres à l’image de Picault n’étaient pas nécessaires. J’ai du mal à voir une équipe avec si peu de profondeur de banc arriver à se transformer et à passer en playoffs cette année. L’objectif sera d’éviter la casse afin de garder Ben Olsen en poste et finalement bâtir pour 2024.
Pourquoi supporter Houston ? Parce-qu’on est néerlandais. TOUT est orange dans ce club.
Pour aller plus loin :
Houston Dynamo, Radins Géniaux ou Mal Gérés ?
LAFC

(Via MLS Soccer.com)
(Photo via Angels on Parade)
Entraîneur (Nationalité) : Steve Cherundolo (États-Unis)
Stade (Capacité) : Banc of California Stadium (22 000)
Année d’entrée dans la ligue : 2018
Difficile de faire mieux que l’an passé pour le Los Angeles FC ! Des doutes étaient de mise avec l’arrivée de Steve Cherundolo, un entraîneur qui n’avait officié qu’en deuxième division, pour remplacer Bob Bradley… Mais qu’importe ! Le LAFC a effectué une magnifique saison, avec un doublé Supporter’s Shield/MLS Cup avec une finale folle et un but de Gareth Bale, jusque-là très peu utilisé. L’année 2022 restera donc toujours dans le cœur des fans du club comme la saison de la réussite, si bien que le nom de Cherundolo est cité parmi les rumeurs pour devenir sélectionneur américain. Difficile parfois de se rappeler que ça ne fait que 5 ans que le LAFC existe, tant ils empilent les succès sur le terrain et en dehors. Avec de nombreuses recrues, certains pensent que le LAFC flirte avec les contrats douteux et hors-cadres financiers ; pour le moment, aucune sanction ni remontrance. Un véritable honneur pour le travail sans faute de John Thorrington.
Steve Cherundolo a tout de même effectué quelques changements à l’inter-saison. Le plus, indéniablement, c’est le départ de Cristian Arrango. Malgré des performances XXL pour un joueur qui n’était pas désigné, le fait que le LAFC souhaitait s’en séparer était un secret de polichinelle et celui qui a inscrit 30 buts en deux saisons est parti en Liga MX. Autre recrue symbolique de l’été dernier, Cristian Tello s’en est allé pour L’Arabie Saoudite et Eddie Segura est parti, tandis que d’autres cadres ont été échangés en MLS : Latif Blessing (New England Revolution), Seb Ibeagha (Dallas) ou Franco Escobar (Houston). D’autres pièces qui étaient là pour la profondeur de banc, comme Cal Jennings et Danny Trejo, sont partis en échelon plus bas, à Tampa Bay et à Phoenix respectivement. Malgré des rumeurs pour le moment infondées sur une arrivée probable de Pierre-Emmerick Aubameyang au poste d’avant-centre, LA a effectué un travail intéressant sur son recrutement. Denis Maldonado, un défenseur central hondurien, est arrivé mais la grosse signature à ce poste est Aaron Long, vétéran américain arrivé gratuitement. Le nom de l’ailier croate Stipe Buik (20 ans) est aussi extrêmement intéressant, lui qui était pisté par de grands clubs européens et qui a signé pour autour de 5 millions de dollars. Timothy Tillman est aussi un nom à grand potential, lui qui à 24 ans évoluait en Bundesliga 2, tandis que pour renforcer le poste d’arrière-droit, Los Angeles est allé chercher Sergi Palencia à Saint-Etienne. Enfin, Edin Jakupovic est passé des nuages d’Everton à une fin de carrière sous le soleil à 38 ans, comme gardien remplaçant.
Jakupovic sera donc le troisième gardien, derrière John McCarthy et surtout Maxime Crépeau, le gardien canadien qui commencera la saison blessée après sa terrible sortie en MLS Cup l’an dernier. Assez logiquement, c’est Aaron Long qui débutera aux côtés de José Murillo en défense centrale, mais n’oubliez pas qu’il y a également Giorgio Chiellini à ce poste, 38 ans et toujours capable de belles choses. Sur le flanc gauche, Ryan Hollingshead et Diego Palacios sont toujours en concurrence sur le poste tandis qu’à droite, Sergi Palencia devrait s’imposer sur ce poste où Hollingshead peut également jouer, avec le jeune Julian Gaines (20 ans) pour jouer les doublures. Au milieu de terrain, Ilie Sanchez était discrètement le meilleur joueur de l’équipe l’an passé, dans un rôle de numéro 6 qui l’a emmené jusque dans la conversation pour le titre de MVP. Kellyn Acosta, à ses côtés, est devenu bien plus consistant depuis son arrivée en Californie et surtout, José Cifuentes continue de délivrer des performances fantastiques. Je suis d’ailleurs étonné que le milieu de l’Équateur, 23 ans, ne soit pas encore arrivé en Europe, malgré quelques rumeurs cet hiver. Malgré l’arrivée de Tillman, ce secteur de l’équipe est un peu en manque de profondeur, puisque le seul autre remplaçant est Danny Crisostomo, un joueur habituellement en USL Championship. En attaque, même avec le départ de Gareth Bale, les talents sont nombreux sur les ailes. Denis Bouanga a connu une première saison exceptionnelle et devrait reprendre sa place à gauche, tandis que Carlos Vela, même si moins performant physiquement que dans ses premières années, est son penchant parfait à droite. Derrière eux, non seulement il y a la recrue Buik, mais aussi Kwado Opoku, 7 buts et trois passes décisives en 20 titularisations l’an passé. Ce dernier devra connaître plus de temps de jeu, pour ne pas vouloir partir dès l’été. Une grosse question reste devant : si Aubameyang ne signe pas, qui prendra le poste de numéro 9 ? Vela pourrait y jouer, Opoku aussi, mais même un 9 d’expérience en MLS ferait du bien au LAFC, qui manque cruellement de solutions à ce poste.
Le joueur clef : Plus confiant qu’Opoku, plus en forme que Vela, je n’ai pas peur de dire que Denis Bouanga est un compétiteur, dès ce début d’année, qui part dans les favoris pour le titre de MVP 2023. Dans une équipe ultra performante, l’ancien de l’ASSE s’est montré très efficace, en particulier en playoffs. Certes, on ne l’a vu qu’à une dizaine de matchs, mais il semble techniquement à l’aise. Reste à voir s’il pourra combiner avec celui qui finira par occuper ce poste de numéro neuf, mais Bouanga s’éclate pour le moment.
La prédiction : Archi-favori pour la MLS Cup, je pense le LAFC encore un peu court dans l’effectif pour finir premier à l’ouest, mais la qualification en playoffs devrait se faire sans trop de soucis. Avec encore beaucoup de place sur le roster, dû aux départs de Bale et d’Arrango, il faudra voir quels renforts LA arrivent à attirer dès cet hiver ou cet été au poste d’avant-centre.
Pourquoi supporter le LAFC ? Parce-que cette équipe va gagner la MLS Cup avec deux anciens de Saint-Etienne dans le XI titulaire !
Pour aller plus loin :
Carlos Vela, l’Homme aux Crampons Dorés
LA GALAXY

(Photo via MLSsoccer.com)
Entraîneur (Nationalité) : Greg Vanney (États-Unis)
Stade (Capacité) : Dignity Health Sports Park (27 000)
Année d’entrée dans la ligue : 1996
L’année 2022 était surtout l’an 2 de Greg Vanney comme entraîneur du Galaxy : avec une belle place en playoffs, des matchs à la maison devant un public retrouvé et des jeunes joueurs qui font partie des meilleurs de la ligue (Riqui Puig, Dejan Joveljic), les bonnes ondes sont de retour à Carson, en banlieue du Galaxy. Leur nouveau maillot 2023 est en plus l’un des plus réussis, qu’est ce qui peut mal se passer ? Et bien… Il se trouve qu’il y a quelques années, lorsque Cristian Pavon jouait au club, le Galaxy a menti sur ses finances et la place que l’Argentin prenait. Ce mensonge vient d’être sanctionné par la ligue, avec une difficile interdiction de recrutement pour l’été. De fait, les fans sont furieux contre le Président, Chris Klein, dont ils demandent le renvoi. Ils ont décidé en conséquence de boycotter les matchs à domicile.
Logiquement donc, le club s’est renforcé cet hiver… non ? Curieusement, pas tellement. Les cadres qui sont partis cet hiver ne manquent pas, pourtant, à l’image de Julian Araujo, qui a bouclé sa formidable ascension dans l’écosystème du club par un transfert de 4 millions de dollars au FC Barcelone. Les deux ailiers Français du club sont également partis : l’un définitivement, Samuel Grandsir, vers Le Havre et l’autre momentanément, Kévin Cabral, pour rejoindre les Colorado Rapids. Deux joueurs qui ne manqueront pas forcément aux fans du Galaxy, malgré quelques promesses. Le défenseur central Derrick Williams est aussi parti à D.C. United, Nick DePuy à Nashville et Cameron Dunbar à Minnesota. Autre pièce offensive, Victor Vazquez a été repris par Toronto, tandis que Sacha Klejstan et A. J. DeLaGarza ont tous les deux pris leur retraite. Douglas Costa est toujours là, de son côté, malgré des rumeurs persistantes de départ. Pour les arrivées, c’est plus calme. Avec Chris Mavinga, le Galaxy récupère un défenseur central d’expérience, avec Memo Rodriguez, un ailier gauche intéressant et avec l’international américain Tyler Boyd, une autre arme en attaque.
Les ailiers ont mis du temps à arriver. Pour certain, c’est parce-que le Galaxy allait enfin commencer à jouer dans un 5-3-2 afin de faire jouer ensemble ses deux meilleurs attaquants. De fait, avec d’un côté Chicharito et de l’autre Joveljic, Los Angeles possède un monstre athlétique et un jeune ultra-performant qui pourraient devenir un tandem redoutable : le Serbe était à 12 buts l’an dernier, malgré un rôle de supersub (seulement 7 titularisations !), tandis que le Mexicain en a marqué 18. Cependant, il semblerait que finalement, Vanney ne veuille pas changer son 4-3-3 : c’est ce qu’annonce la signature récente de Tyler Boyd. Avec Douglas Costa, Preston Judd et Jonathan Perez, des solutions existent même pour les fins de match, mais c’est tout de même assez léger sur les ailes et on attend un joueur désigné, en attendant peut-être un buy-out pour Costa. Derrière eux, on en reparlera mais Riqui Puig pourrait se régaler dans la distribution de passes décisives envers les deux avant-centres. Efrain Alvarez est aussi une bonne alternative comme meneur de jeu, même si le produit de l’académie ne semble toujours pas répondre aux attentes qui sont sur ses épaules depuis 2 ou 3 saisons. Derrière Puig, Marky Delgado est un bon élément de MLS et surtout, Gaston Brugman est l’une des recrues de l’été dernier. L’Uruguayen de Parme a changé la manière dont le Galaxy jouait en apportant une technique impressionnante. Excepté Memo Rodriguez, la profondeur de banc reste légère à ces postes. Sur les ailes, Raheem Edwards a déjà démontré qu’il pouvait être un piston intéressant en MLS à gauche, avec Chase Gasper comme doublure. Le départ d’Araujo, à droite, redistribue les cartes : en attendant que le Galaxy trouve un remplaçant, Kelvin Leerdam est un vétéran de talent. Au poste de défenseur central, si Vanney suit bien l’idée d’avoir trois centraux, Chris Mavinga pourrait côtoyer Martin Caceres et Séga Coulibaly, avec le jeune Jalen Neal (appelé en sélection, alors qu’il n’a pas encore joué avec le Galaxy) et le vétéran Eriq Zavaleta comme solutions sur le banc. Neal a d’ailleurs de réelles chances de s’imposer à l’avenir. Jonathan Bond, qui a connu quelques épisodes moyens l’an dernier, devrait rester titulaire dans les buts devant Jonathan Klinsmann.
Le joueur clé : Riqui Piug a été phénoménal l’an dernier. L’ex-joueur du FC Barcelone a clairement survolé la ligue pendant son passage en MLS, distribuant caviars sur caviars avec une facilité déconcertante. Certaines rumeurs le renvoyaient en Europe dès cet hiver, mais il a clairement fait comprendre qu’il était heureux au Galaxy et des journalistes rapportent qu’il pourrait être prolongé comme joueur désigné. Il se permet de laisser les efforts défensifs à Brugman et Delgado, peut-être un peu trop par moment, mais devrait encore éclabousser la ligue de sa classe cette année.
La prédiction : Pour une fois, le Galaxy n’a pas fait n’importe quoi pendant un mercato. Même si Douglas Costa est toujours là et même si une ou deux recrues de plus auraient été les bienvenues, il y a un climat d’optimisme qui circule autour de cet effectif. Reste à voir si Chicharito et Joveljiv peuvent jouer ensemble, mais je les vois se qualifier dans les dernières places des playoffs : comme à leurs habitudes, je prédis une saison inconsistante, mais fun !
Pourquoi supporter le LA Galaxy ? Parce-qu’on adore faire une heure de voiture pour se mettre dans l’ambiance d’un match à domicile.
Pour aller plus loin :
Chicharito au LA Galaxy : Imaginémonos cosas chingonas
Josh Drack, du rêve à la réalité
MINNESOTA UNITED

(Photo via Minnesota United)
Entraîneur (Nationalité) : Adrian Heath (Angleterre)
Stade (Capacité) : Allianz Field (19 400)
Année d’entrée dans la ligue : 2017
Avec le recul, c’est assez fou de se souvenir que Minnesota a réussi à finir à la sixième position de la conférence ouest. Forcément aidée par les déconvenues des grosses franchises traditionnelles de la conférence, Minnesota a surtout profité des éclairs de génie d’Emmanuel Reynoso pour se qualifier en playoffs, dont ils sont sortis face à Dallas, aux tirs aux buts. Avec de nombreuses recrues décevantes, un jeu pas toujours alléchant et des blessures à répétition, l’année 2022 était compliquée pour Minnesota… Et je ne suis pas certain que 2023 semble plus clément pour les joueurs d’Adrian Heath.
J’écris ces lignes en fin février, peut-être que des gros changements arriveront jusque-là, mais Minnesota a l’une des saisons mortes les plus ennuyantes de la ligue. Il y a tout de même une pincée de drama, fort heureusement, justement autour du meilleur joueur de l’équipe, Emmanuel Reynoso. Le maestro argentin n’est tout simplement pas rentré d’Argentine, d’abord pour des raisons inconnues puis, les réseaux sociaux l’ont révélé, il s’est avéré que c’était pour une affaire judiciaire dans son pays. Sera-t-il de retour ? Minnesota était vraiment Reynoso-dépendant l’an dernier et si ce n’est pas le cas, il faudra s’activer d’ici l’été pour trouver une solution de rechange au numéro 10. De nombreux joueurs n’ont également pas été retenus : Tyler Miller, parti prendre le poste de gardien à D.C. United, Niko Hansen, parti en USL, Abu Danladi, Romain Métanire (qui apparemment, serait encore en négociations), Jacori Hayes, Oniel Fisher, Callum Montgomery… C’est une grosse partie du banc qui n’est plus là. Pour les remplacer, ce sont des seconds couteaux de la ligue qui sont arrivés, comme Cameron Dunbar du LA Galaxy, Zarek Valentin de Houston, Doneil Henry de Toronto ou Clint Irwin de Colorado : je ne m’attends pas à ce que l’un deux soit titulaire cette saison. La seule inconnue est l’arrivée de Mikael Marqués, un défenseur central de 21 ans arrivant depuis la deuxième division suédoise. Enfin, un fort potentiel est arrivé du Mexique : le défenseur central Miguel Tapias, depuis Pachuca.
Le XI de départ est donc globalement inchangé. Dans les buts, malgré quelques bourdes l’an passé, le Canadien Dayne St. Clair semble tenir la corde ; il peut s’avérer autant spectaculaire qu’à côté de ses pompes mais est le plus souvent décisif pour les Loons. De son côté, la recrue Clint Irwin est une bonne doublure à ce poste. Pour la défense centrale, la blessure longue durée du Français Bakaye Dibassy rebat les cartes, entre le nouveau venu Miguel Tapias et les deux vétérans habitués au poste, Brent Kallman et Michael Boxall. Je m’attends à ce que le Mexicain soit titulaire et que les deux autres se partagent du temps de jeu, avec Dibassy (excellent l’an dernier) revenant en cours de saison et Henry et Marqués comme remplaçants. Le Jamaïcan Kemar Lawrence sera toujours titulaire à gauche, tandis que le jeune Ryen Jiba apporte de la jeunesse en doublure et à droite, D.J. Taylor se disputera le poste avec Zarek Valentin et Alan Benitez. Le capitaine Will Trapp devrait toujours être présent au milieu de terrain, à côté de Kervin Arriaga, le milieu défensif hondurien. Hassani Dotson est toujours blessé, mais le jeune Hondurien Joseph Rosales revient de prêt et pourrait servir de doublure à ces postes-là. Au niveau du numéro 10, tout dépend de si Emmanuel Reynoso revient ou non… Pour le moment, ça n’a pas l’air d’être le cas et Robin Lod pourrait reprendre son poste, lui qui peut également jouer au milieu de terrain. À droite, le poste habituel de Lod, on pourrait voir Bongokuhle Hlongwane engranger des minutes, à moins que ce soit le nouveau venu Dunbar. Quoi qu’il en soit, c’est trop peu. Le poste d’avant-gauche est promis à Franco Fragapane, 7 buts et 3 passes décisives l’an dernier, tandis que celui d’avant-centre serait pour Luis Amarilla (9 buts, 5 passes décisives en 2022). Pour ces deux joueurs, le constat est le même : il y a du talent, mais trop d’irrégularité. Derrière eux, les solutions manquent. On retrouve Patrick Weah, Mender Garcia et Tani Oluwaseyi, que des joueurs assez jeunes et sans trop d’expérience.
Le joueur clef : En l’absence d’Emmanuel Reynoso, ça ne peut être que Robin Lod, mais c’est loin d’être un joueur qui serait dans le top 20 des meilleurs éléments de la ligue, ce qui montre vraiment la médiocrité de cet effectif. Minnesota n’est pas mauvais, mais manque de véritables « games changers », même si Amarilla ou Fragapane devrait en être. Robin Lod s’est en tout cas réinventé en passant de l’aile au centre du terrain et a prouvé qu’il pouvait être un distributeur intéressant du jeu des Loons. A 29 ans, il connaît actuellement ses meilleures années.
La prédiction : J’ai du mal à voir Minnesota dans les playoffs : encore une fois, cet effectif manque de joueurs qui font la différence et excepté la solidité défensive, ça manque de mordant. Je ne serais pas étonné de voir Adrian Heath, en poste depuis 2016, quitter son poste en cours de saison si jamais les résultats ne sont pas bons. C’est cependant toute la politique de recrutement qui est à revoir, selon moi.
Pourquoi supporter Minnesota ? Parce-que les aurores polaires sur les maillots de foot, ça marche vraiment bien.
PORTLAND TIMBERS

(Photo via Portland Timbers)
Entraîneur (Nationalité) : Giovanni Savarese (Venezuela)
Stade (Capacité): Providence Park (25 218)
Année d’entrée dans la ligue : 2011
Que l’année 2022 fut difficile pour Portland : la huitième place reste un demi-succès, tellement les Timbers ont souffert. Eryk Williamson était blessé pendant une grosse partie de la saison, Felipe Mora quasiment depuis le début de la saison, Sebastian Blanco n’a jamais paru réellement de retour après ses pépins physiques, des vétérans comme Larrys Mabiala ont connu une saison compliquée, des têtes de proues comme Jaroslaw Niezgoda n’ont pas convaincu… La situation était telle que certains demandaient la tête du pourtant populaire Giovanni Savarese, sans parler des troubles hors tribunes, puisque le groupe de propriétaire s’est trouvé au milieu de deux scandales : un sur l’équipe féminine et des accusations de harcèlement envers les joueuses, l’autre sur l’ancien joueur Andy Polo, accusé de violences domestiques et protégé par le club. Deux scandales très peu en phase avec la base de supporters très progressive des Timbers et le propriétaire-président Merritt Paulson avait d’ailleurs quitté son poste à l’automne. Au moins, ils ont fini avec Seattle et Vancouver !
La saison morte était donc agitée du côté de l’Oregon. Il fallait bien une énorme signature pour cacher tout cela et c’est ce que les Timbers ont fait ! Avec un prix de plus de 10 millions de dollars, Portland est allé chercher le meneur de jeu brésilien Evander au FC Mittjylland, un joueur qui était pisté dans les grands championnats européens. C’est un gros coup pour les Timbers et jusque-là… Le seul de l’hiver. L’effectif est toujours pléthorique, mais on peut mentionner la signature de Noel Caliskan, un milieu arrivant grâce à la SuperDraft, ainsi que le retour de Nathan Fogaca, qui a signé un nouveau contrat après deux buts l’an dernier. Pour les départs, c’était aussi plutôt calme : ils ont très bien vendu Bill Tuiloma (800 000$ d’allocation à Charlotte) et ont laissé Josecarlos Van Rankin repartir au Mexique, au Chivas USA.
Ces deux départs ne sont pas forcément très impactants pour Portland : l’essentiel pour 2023, c’est de récupérer toute l’équipe en forme, après une année 2022 passée à l’infirmerie. Aljaz Ivacic débutera au but, après une excellente saison passée devant David Bingham. Avec le départ de Bill Tuiloma, le duo Zac McGraw et Dario Zuparic devrait être la charnière centrale, avec Larrys Mabiala, 35 ans, comme remplaçant. Claudio Bravo reste partant sur l’aile gauche, même si Justin Rasmussen pointe de plus en plus le bout de son nez. Côté droit, le jeune Juan David Mosquera (20 ans) a remporté le poste depuis son transfert en juillet, devant Pablo Bonilla. Au milieu de terrain, même si Savarese ne semble toujours pas lui faire confiance, on devrait revoir Erik Williamson comme un véritable titulaire aux côtés de l’inoxydable Diego Chara, 36 ans et toujours essentiel au milieu de Portland. Cristhian Paredes et David Ayala sont deux jeunes doublures pour les fins de match. Devant eux, Evander prendra son poste au cœur du jeu, ce qui signifie que l’ère Seabastian Blanco est définitivement terminée. A 34 ans, ce dernier pourra prendre un rôle de supersub, lui qui possède toujours une technique impressionnante. On le verra peut-être également jouer sur l’aile droite, lorsqu’il faudra remplacer le plus jeune de la fratrie Chara, l’athlétique Yimmi. À gauche, Santiago Moreno (22 ans) semble enfin assumer les responsabilités de son poste de titulaire, surtout en l’absence de Dairon Asprilla, blessé, qui pourrait revenir à droite ou au centre de l’attaque. On n’a que peu vu Marvin Loria jusque-là, mais c’est un autre ailier droit qui pourrait jouer les remplaçants de luxe pour Portland. Le poste d’avant-centre reste une inconnue. Le jeune Foçaca, récemment prolongé, pourrait y être installé en début de saison. Acheté pour plus de 3 millions de dollars en 2020, Niezgoda paraît peu apprécié par le coach, qui a préféré faire jouer Asprilla en pointe l’an dernier : personne n’est donc assuré de débuter le premier match. Felipe Mora devrait être le titulaire habituel, mais est blessé jusqu’en mai. Il reste donc quelques mois pour voir qui sera le plus apte pour combiner avec Evander…
Le joueur clef : En effet, Evander sera le facteur X de cette équipe, pour deux raisons. Premièrement, son prix et deuxièmement, son poste. Toutes les bonnes équipes de MLS ont un type de joueur vedette, souvent numéro 10, qui débloquent les matchs. Les Timbers espèreront qu’Evander sera leur Gzdag, leur Muhktar, bref leur « game changer ». Il reste à voir comment il combinera avec les attaquants, mais il aura aussi la dure tâche de remplacer Sebastian Blanco, 34 ans, qui est toujours au club et dont l’aura reste intacte auprès des fans de Portland. Tout un programme pour le jeune Brésilien.
La prédiction : Sur le papier, tout devrait passer pour une qualification en playoffs, si les blessures s’éloignent. Seulement, il faudra que Savarese fasse les bons choix, surtout devant, où il reste beaucoup d’incertitudes. Avec Adrian Heath, il fait partie des coachs qui ont beaucoup à jouer cette saison : avec les investissements réalisés sur Evander, il faudra qu’il fasse bien mieux que l’an prochain rester en poste. Je vois les Timbers finir dans les playoffs, mais juste.
Pourquoi supporter Portland ? Parce-qu’elle a été élue la meilleure ville américaine pour la bière et il faut bien quelques I.P.A pour apprécier cette équipe (l’homme écrivant ces lignes est un supporter des Seattle Sounders).
Pour aller plus loin :
Providence Park, répands de l’amour
REAL SALT LAKE

(Photo via le Salt Lake Tribune)
Entraîneur (Nationalité) : Pablo Mastroeni (Argentine)
Stade (Capacité): Rio Tinto Stadium (20 008)
Année d’entrée dans la ligue : 2005
Le Real Salt Lake est un club qui à l’image de son nom, n’a aucun sens. L’an dernier, après un mercato très mal géré, les gros noms comme David Ochoa, Albert Rusnak et Everton Luis sont partis. Les hommes de Pablo Mastroeni ont tactiquement été à la rue, jusqu’à ce qu’après l’été un élan d’envie et de rage les emmène à une septième place inespérée et qualificative en playoffs. L’aventure en séries éliminatoires aurait pu être belle, mais le premier match face à Austin a malheureusement été le dernier, après une défaite aux tirs aux buts. Pour une équipe dont le principe de jeu était globalement du « kick and rush », ce n’est déjà pas si mal, avec en plus une ribambelle de blessés (Damir Kreilach, Aaron Herrera et Bobby Wood).
D’ailleurs, les deux dernières cités ne sont… Plus au club. Pour être honnête, je ne comprends pas la vente d’un de leur meilleur élément, Aaron Herrera, à Montréal pour 500 000$ d’allocation. Cela me paraît bien peu, pour quelqu’un qui aurait pu partir en Europe. Bobby Wood est aussi parti à New England, tandis qu’ils n’ont pas réussi à garder l’excellent Sergio Cordova après son prêt de l’an dernier. D’autres pièces de profondeur sont également partis, mais sans grande conséquence, comme Jonathan Menéndez, Nick Besler ou Johan Kappelhof. Un jeune espoir en défense central, Jaziel Orozco, est quant à lui prêté Liga MX. Par contre, RSL a cassé la banque en mettant 4 millions de dollars (selon les rumeurs) sur Carlos Andrés Gómez, un jeune ailier colombien de 20 ans qui arrive avec de gros espoirs placés en lui. Deux attaquants sont également arrivés grâce à la Superdraft, d’un côté Ilijah Paul, un avant-centre de 20 ans assez côté et de l’autre un Français, Bertin Jacquesson, duquel j’ai entendu dire de bonnes choses. La Superdraft a aussi amené un défenseur central, Delentz Pierre et un milieu, Amferny Sinclair. Un arrière gauche, Brayan Vera, est également arrivé à un poste où RSL n’avait pourtant pas besoin de renforcement. Enfin, un des derniers paris est le retour en MLS de Moses Nyeman, un jeune formé à D.C. qui était parti en deuxième division belge, sans réussir à s’imposer. Apprécié depuis ses 16 ans, il en a maintenant 19.
Il reste encore un peu de travail à faire du côté de Salt Lake City avant d’avoir une équipe totalement compétitive. Dans les buts, Zac MacMath a été une surprise, avec une très belle saison malgré que ce soit sa première comme titulaire incontesté depuis… 2014. Justen Glad est heureusement resté et sera titulaire cette saison, même si un échange pourrait leur apporter énormément d’argent, tant c’est un défenseur précieux. Il sera couplé avec Marcelo Silva, Erik Holt et Zack Farnsworth étant des solutions de remplacement au poste. A droite (même s’il peut être déployé à gauche), Andrew Brody est une belle solution pour remplacer Herrera puisqu’il l’a fait avec efficacité l’an passé, lorsque ce dernier était blessé. Bode Hidalgo, autre candidat au poste, s’est aussi avéré précieux. Deux candidats s’affronteront pour débuter sur l’aile gauche, avec Bryan Oviedo et la nouvelle recrue, Brayan Vera. Pablo Ruiz retrouvera sa place au poste de numéro 6, même si je ne serai pas étonné qu’il perde sa place au profit de Jasper Löffelsend, plutôt efficace l’an passé. Scott Caldwell et Moses Nyeman sont aussi disponibles sur le banc. Devant eux, Brian Ojeda restera titulaire avec un cran au-dessus, Damir Kreilach, le meilleur joueur de cet effectif qui est cependant toujours blessé. À ce poste de meneur de jeu, un remplaçant peut-être le jeune Diego Luna, 19 ans et vu comme un gros espoir en MLS. La nouvelle recrue Carlos Andrés Gomez prendra sa place à droite, dans un couloir où Anderson Julio et Maikel Chang peuvent également évoluer. Jefferson Savarino sera sans doute son pendant à gauche, avec toujours Justin Meram comme supersub et peut-être, l’émergence de Bertin Jacquesson à ce poste. Pour l’avant-centre, c’est plus compliqué : RSL n’est pas allé chercher un numéro 9 pour remplacer Cordova et semble faire confiance à Rubio Rubin, pourtant peu en réussite récemment. Excepté lui, Danny Musovski est également présent mais l’ancien de LAFC ne semble pas être armé pour être titulaire, tandis que le superdrafté Ilijah Paul et le très jeune Alex Kei, 15 ans seulement (!) sont des inconnues.
Le joueur clef : L’absence de Damir Kreilach a fait énormément de mal à RSL l’an passé. Le capitaine et meneur de jeu de l’équipe, nommé au MLS All Star, est un joueur moteur du club et une figure pour les supporters. Bien que le jeune Diego Luna est sous le feu des projecteurs, Kreilach c’est l’assurance d’avoir une dizaine de buts et de passes décisives dans la saison, malgré ses 33 ans. Vu les solutions au poste d’avant-centre pour Salt Lake, ça ne peut pas faire de mal.
La prédiction : Malgré les quelques recrues, j’ai du mal à les voir en playoffs, même s’ils seront probablement proches. Il manque un réel avant-centre et il y a beaucoup de joueurs qui ne semblent pas être au niveau pour une équipe ambitieuse de MLS, mais qui dans une conférence ouest au rabais, pourrait fonctionner.
Pourquoi supporter Salt Lake City ? Parce-qu’on déteste le FC Barcelone.
Pour aller plus loin :
SAN JOSE EARTHQUAKES

(Photo via ESPN)
Entraîneur (Nationalité) : Luchi Gonzalez (Etats-Unis)
Stade (Capacité) : PayPal Park (18 000)
Année d’entrée dans la ligue : 1996
Tout le monde le savait, mais cette année 2022 a quand même été un échec. Personne, ni les joueurs, ni les fans, ni l’entraîneur lui-même ne voulait de cette quatrième saison sous Matias Almeyda, un entraîneur qui a toujours été extrêmement médiocre en Californie. Sous l’intérimaire Alex Covelo, les choses ne se sont pas vraiment arrangées mais la signature de Luchi Gonzalez, l’ancien coach de Dallas, comme entraîneur pour la saison 2023 est une excellente nouvelle pour une franchise qui possède un potentiel dingue (académie, localisation, talents) mais qui n’y arrive pas, à l’image de sa dernière place à l’ouest.
Luchi Gonzalez connu un mercato assez calme pour sa première en poste à San José. Eric Remedi et Jan Gregus n’ont pas été gardés, deux joueurs qui n’ont pas été très performants l’an passé, tandis que Shea Salinas a pris une retraite bien méritée. Par contre, des arrivées sérieuses sont à noter. La signature de Carlos Gruezo, un excellent milieu de terrain du FC Augsburg, comme joueur désigné est une excellente nouvelle. A 27 ans, le milieu est un international équatorien qui en plus, connaît bien la MLS pour y avoir évolué avec Dallas. L’autre grosse recrue est à trouver en défense centrale, avec l’arrivée de Jonathan Mensah, qui est un défenseur central solide en MLS et qui a couté 500 000$ d’allocation. Ce n’est pas mal pour un joueur de 32 ans, mais San José va espérer qu’il puisse être un leader pour 2 à 3 saisons comme titulaire. Choisi à la Superdraft, le défenseur central Daniel Munie rejoint également le club avec beaucoup d’espoirs autour de son nom. L’arrivée d’un gardien de but, Daniel, depuis Porto Alegre, apportera une grosse concurrence au poste.
En effet, au poste de gardien de but des options variées s’offrent à San José. Le titulaire habituel, JT Marcinkowski, se retrouve en concurrence avec Daniel pour la première d’un nouveau coach, rarement une situation plaisante. Le jeune Emmanuel Ochoa, 17 ans, est également un nom qui ressort dans les discussions sur les espoirs de MLS. En défense centrale, la blessure aux croisés de Nathan devrait pousser un tandem Jonathan Mensah/Rodrigues comme titulaire, avec Tanner Beason et Daniel Munie comme possibilités de remplaçants. Au poste d’arrière droit, le Français Paul Marie devra faire avec la concurrence de Carlos Akapo. Côté gauche, Paul Marie peut également y être déployé mais le Péruvien Miguel Trauco tient le poste. Au milieu de terrain, j’ai hâte de ce que peut faire l’association entre Carlos Gruezo et Jackson Yueill, dans un duo sur papier assez intéressant, surtout qu’avec Judson et Jack Skahan, il existe de belles options sur le banc de touche. Jamiro Monteiro, acheté à Philadelphie l’an passé, a montré de belles choses pour cette première saison et partagera son temps de jeu avec le jeune Niko Tsakiris, 17 ans et de gros espoirs sur le dos. Sur l’aile gauche de l’attaque, le départ de Benji Kikanovic semble acté vers la Grèce : cela devrait libérer de la place pour la saison de la confirmation pour Cade Cowell. L’attaquant international américain est attendu comme un potentiel transfert européen depuis deux ans maintenant et j’espère que sous les ordres de Luchi Gonzalez, il saura être plus consistant. À droite, Cristian Espinoza est un fantastique créateur d’occasion, qui combine parfaitement avec Monteiro. Le jeune Ousseni Bouda peut également dépanner à ce poste. Enfin, devant, Jeremy Ebobisse a enfin connu une saison pleine comme titulaire en MLS, avec 17 buts. J’ai espoir qu’avec des meilleurs éléments l’entourant, il pourrait enfin dépasser la barre des 20 buts l’an prochain. Par contre, si le transfert de Kikanovic est acté, il faudrait vraiment une solution à ce poste derrière Ebobisse – un vétéran, par exemple, pouvant assurer 20/30 minutes dans les matchs difficiles.
Le joueur clef : C’est osé, mais je pense que je peux encore mettre Cade Cowell comme joueur clef pour San José. Les Earthquakes et surtout, Matias Almeyda, ne l’ont pas très bien utilisé depuis qu’il est en Californie mais tout le monde s’accord pour dire qu’il est très talentueux. Physique, bon tireur et dribbleur efficace, Cowell possède des qualités d’un ailier qui pourrait partir en Europe, un Jordan Morris en plus technique, pour faire simple. Une saison pleine comme titulaire du poste pourrait, à 19 ans, acter un gros transfert.
La prédiction : C’est une équipe qui retrouve des couleurs en 2023 : j’aime l’idée de Luchi Gonzalez sur le banc, celle de Carlos Gruezo comme destructeur au milieu de terrain et de Jonathan Mensah comme défenseur central expérimenté. Pour le moment, les Earthquakes manquent cependant cruellement de profondeur de banc. Ils espèrent qu’à l’image de Dallas ou de Philadelphie, l’académie pourra produire plus de joueurs pour se développer à ces postes mais cela me semble un peu trop tôt. Cependant, la faiblesse de la conférence ouest cette année pourrait en faire un qualifié surprise.
Pourquoi supporter San José ? Pour les bouclettes blondes de Cade Cowell, le modèle-type du Californien.
Pour aller plus loin :
Matías Almeyda, gage de succès?
Reno 1868 FC : L’affiliation parfaite avec San José
Retour vers le Futur #4 : Le Jour où les Earthquakes de San José ont fait leurs Bagages
SEATTLE SOUNDERS FC

(Photo via Seattle Sounders)
Entraîneur (Nationalité) : Brian Schmetzer (États-Unis)
Stade (Capacité) : Lumen Field (68 740)
Année d’entrée dans la ligue : 2009
Se souviendra-t-on de la saison 2022 des Seattle Sounders comme de la première où ils n’ont pas fait les playoffs, ou bien de celle où ils sont devenus la première franchise MLS à gagner la Champions League, dans son format moderne ? Vous le savez, l’auteur de ces lignes est un fan de Seattle et le souvenir de cette victoire 3-0, face à Pumas, devant 70 000 spectateurs, restera gravé dans la mémoire collective. La victoire a coûte physiquement, avec des matchs totalement ratés et une non-qualification en playoffs logique. Tout de même, Seattle est devenue la première franchise MLS à participer à la Coupe du Monde des clubs, non sans y démériter et les voilà prêts pour une saison plus calme en 2023.
Calme, c’est aussi l’adjectif que l’on pourrait utiliser pour ce mercato. Brian Schmetzer continue à faire confiance à globalement le même groupe depuis 3 ou 4 ans, avec quelques renforts ici et là et des départs de pièces moins importantes. C’est le cas de deux vétérans cette saison, Jimmy Medranda et Will Bruin, qui sont partis en MLS à Columbus et Austin, respectivement. Deux autres avant-centres, peu utilisés l’an dernier, ont quitté Seattle. Samuel Adeniran est parti à Saint Louis City, après une saison avec la réserve, tandis que le jeune Alfonso Ocampo-Chavez, 20 ans, va chercher du temps de jeu à Austin. Pour ce qui est des arrivées, Seattle a clairement amélioré sa profondeur de banc en attaque avec l’arrivée d’Heber, l’attaquant brésilien du NYCFC qui est polyvalent et peu jouer partout en attaque. C’est cependant… Absolument tout. Aaron Long était fortement pisté, mais a fini au LAFC.
Avec ces maigres transferts, l’effectif de Seattle en ressort assez similaire à celui de l’année passée. Stefan Frei, à 36 ans, reste un des meilleurs gardiens de la ligue. La question qui se pose, avec l’ambitieux Stefan Cleveland derrière, est si la saison 2023 sera sa dernière comme titulaire ou s’il continuera avec le club en 2024. Devant lui, Yeimar Andrade continue à impressionner en défense centrale, mais son partenaire n’est pas fixé. Avec les rumeurs de l’arrivée d’Aaron Long, il a semblé clair que Seattle souhaitait se séparer de Xavier Arreaga, mais ce dernier est toujours au club. Il continuera donc de jouer, mais est fortement concurrencé par Jackson Ragen, un défenseur américain qui s’est bien montré l’an passé, et Abdoulaye Cissoko, formé aux Ulis et une très belle présence dans l’axe. A droite, Alex Roldan est un titulaire indiscutable au poste, avec le jeune Reed Baker-Whiting (17 ans) comme doublure. A gauche, la saison de Nouhou Tolo a été moins éclatante en 2022. Ces prestations en Coupe du Monde, cependant, ont rappelé qu’il était une présence défensive impressionnante et je ne serai pas étonné qu’il parte cet été. Kelyn Rowe, véritable couteau suisse de cette équipe, peut le remplacer si besoin. Au poste de numéro 6, le Brésilien Joao Paulo reviendra de blessure et formera le trio de milieu de terrain si efficace pendant la Champions League, avec le meneur de jeu Nicolas Lodeiro et Albert Rusnak, deux joueurs qui ont appris à jouer ensemble l’an passé. A ces postes, en plus de Rowe, les doublures sont des jeunes, à l’image d’Obed Vargas (17 ans, mais blessé), Danny Leyva (19 ans) et Josh Atencio (21 ans), tous les trois des hommes importants l’an passé lorsque Paulo et Lodeiro étaient blessés. Devant, les ailes sont couvertes pas deux internationaux qui sont allés au Qatar avec les Etats-Unis, même s’ils n’y ont quasi pas joué : Jordan Morris et Christian Roldan. Le premier est toujours une présence athlétique inégalable et le second a connu une année 2022 énorme, notamment en Champions League. Ces deux-là pourvoiront Raul Ruidiaz, l’attaquant péruvien, en but, même si ce dernier rentre dans sa dernière année de contrat et qu’à 32 ans, je ne serai pas étonné que Seattle lui cherche un remplaçant. Leo Chu est un remplaçant sur les ailes, même s’il n’a pas encore montré grand-chose, tandis qu’avec Heber et Fredy Montero, Seattle possède trois bons avant-centres.
Le joueur clef : J’aurais pu dire Christian Roldan, Nicolas Lodeiro ou Raul Ruidiaz, mais celui qui a vraiment manqué l’an dernier à Seattle, c’est Joao Paulo. Le Brésilien n’a que 31 ans et son volume de jeu change absolument la manière dont joue Seattle, en laisse de la liberté à Rusnak et à Roldan pour apporter du nombre en attaque. Même si les jeunes qui l’ont remplacé étaient efficaces, les Sounders ne sont pas la même équipe sans lui. Il faut espérer qu’il ait bien récupéré de sa rupture des ligaments.
La prédiction : Je trouve que Seattle manque un peu de profondeur de banc : sur les ailes et en défense, les Sounders n’ont pas les mêmes capacités qu’au milieu ou au poste d’avant-centre. Je pense que de nombreux cadres sont tout de même sur leurs dernières saisons dans l’état de Washington, tandis que certains sont souvent blessés, ce qui en fait une équipe d’expérience mais parfois peu armée contre les plus gros. Ce sera playoffs cette année, mais non sans douter.
Pourquoi supporter Seattle ? Because the bluest sky you’ve ever seen is in Seattle…
Pour aller plus loin :
Seattle, la Franchise Modèle
Brian Schmetzer, l’Incarnation de Seattle
Nicolás Lodeiro: l’architecte altruiste
SPORTING KANSAS CITY

(Photo via SKC)
Entraîneur (Nationalité) : Peter Vermes (États-Unis)
Stade (Capacité) : Children’s Mercy Park (18 467)
Année d’entrée dans la ligue : 1996
La 12e place au classement à l’ouest peut être vue comme une déception pour le Sporting KC, qui a enchaîné les déconvenues l’an passé, pour un groupe qui est pourtant habitué aux meilleures places de la ligue. Cependant, il ne faut pas tout jeter de cette année 2022, puisque c’est en fin d’été que des nouveaux joueurs, comme Erik Thommy et Willy Agada, ont montré toutes leurs promesses. Avec les grosses blessures d’Alan Pulido et Gadi Kinda, la baisse de niveau de Tim Melia et un Khiry Shelton inefficace devant le but, la saison était de toute façon très rapidement dans un point mort, avec en bouquet final la défaite 7-2 face à Portland. La fin a été plus optimiste a permis d’espérer pour 2023.
Surtout que SKC a été au centre de la grosse saga du mercato hivernal : le club a effectué des discussions sérieuses avec l’entourage de Cristiano Ronaldo pour faire venir le Portugais à Kansas City. Apparemment, CR7 était plutôt ouvert à l’idée, avant de choisir l’Arabie Saoudite, mais l’histoire aurait été folle. Excepté cela, le reste du mercato a été bien calme pour KC, avec l’arrivée d’un arrière-gauche de deuxième division allemande, Tim Leibold, un défenseur central venant de Finlande pour un poste qui a été problématique l’an dernier, Robert Castellanos et enfin la signature de Nemanja Radoja, un milieu serbe de 29 ans aux 200 matchs en Liga. Deux défenseurs sont partis, Nicolas Isimat-Martin et Kaveh Rad, tandis qu’Uri Rosell n’a pas été prolongé… Et c’est tout.
C’est étonnant, puisqu’il manque quelques éléments dans cet effectif. Au poste de gardien de but, Tim Melia devra batailler pour rester titulaire après une saison galère et avec ses 36 ans et sa blessure récente, je pense que John Pulskamp pourrait lui prendra la place. Au poste de défenseur central, les deux titulaires pourraient être Andreu Fontas et Kortne Ford, mais les deux sont souvent blessés et il est probable que Robert Castellanos en profite avec Robert Voloder. A droite, il est fou de voir que Graham Zusi, 36 ans, soit toujours tituliare et cela montre bien le manque de solutions de SKC. Le jeune Kayden Pierre tentera de le déloger de son poste. A gauche, Liebold devra prendre la place de titulaire à Logan Ndenbe, pourtant arrivé de Belgique pour cela, tandis que Ben Sweat jouera les doublures. Radoja commencera au milieu du terrain, sûrement associé au Français Rémi Walter, qui a connu une belle saison encourageante l’an dernier et Thommy, qui a montré qu’il avait des réelles capacités techniques pour aider ce milieu de terrain. Les doublures, cependant, me paraissent un peu tendres pour un prétendant à l’ouest, comme Felipe Hernandez, Cameron Duke, Roger Espinoza (toujours là à 36 ans !) et Jake Davis. Certains parlent d’un retour en prêt de Gianluca Busio, cela ne pourrait faire que du bien. Il faudra aussi quand et comment revient Gadi Kinda. Sur l’aile droite, Johnny Russell est toujours aussi important pour son équipe, même si le poids de l’âge se fait sentir. L’Ecossais pourra compter sur Shelton pour le remplacer en cas de besoin, tandis que Daniel Salloi reste un gros talent pour l’aile gauche, même si trop inconstant. Derrière Salloi, un jeune Chypriote, Marinos Tzionis, essayera aussi de se faire une place. Enfin, pour le poste d’avant-centre, il faudra voir comment le retour de blessure d’Alan Pulido s’effectuera. Il reste qu’un an sur le contrat du joueur désigné, qui a trop souvent été blessé mais qui a montré de grandes promessses. L’arrivée de Willy Agada a cependant changé la donne et le Nigérien de 23 ans s’affirme comme un titulaire en puissance, annonçant de futurs maux de tête pour Peter Vermes.
Le joueur clef : Willy Agada a montré d’énormes promesses depuis son arrivée en juillet dernier. Avec 8 buts en 12 matchs, son impact a été direct pour SKC et son entente avec les milieux de terrain lui a permis de se lancer dans le dos des défenses adverses et de les prendre de vitesse. Pour aller chercher ce Nigérien de 22 ans en première division israëlienne, il fallait du flair, ce que SKC a parfaitement eu, au point où il devrait concurrencer Alan Pulido.
La prédiction : Le onze de départ de Kansas City est très bon, avec les promesses qu’ont inspirées les fins de saison d’Agada, Walter, Thommy ou Salloi. Cependant, les questions sur le banc sont très, très nombreuses et les quelques recrues ne sont pas toutes doublées. Je m’attends à voir beaucoup d’autres arrivées et une qualification en playoffs, dans le ventre mou de la ligue.
Pourquoi supporter SKC ? Parce-qu’on a un peu trop anticipé la venue de CR7.
Pour aller plus loin :
Le Sporting KC, un modèle à suivre
Interview Rémi Walter : Peter Vermes, c’est le boss
ST. LOUIS CITY SC

(Photo via Transfermarkt)
Entraîneur (Nationalité) : Bradley Carnell (Afrique du Sud)
Stade (Capacité) : CityPark (22 500)
Année d’entrée dans la ligue : 2023
Saint Louis CITY SC (les majuscules de city sont dans le nom officiel…) devra s’employer pour tâcher de reprendre les réussites récentes d’Austin ou de Charlotte, que ce soit sur le plan sportif ou extra-sportif. L’expansion 2023, qui devient la 29e franchise de MLS, arrive avec une culture tout entière à créer. Pour ce qui est du terrain, en tout cas, l’entraîneur passé par les Red Bulls Bradley Carnell et le directeur sportif Lutz Pfannenstiel semble vouloir s’inspirer du style de la marque de boisson énergisante, avec des jeunes, de la rapidité et beaucoup de pressing. Un style qui demande surtout du talent à chaque ligne.
Commençons par le poste de gardien, où St Louis est allé chercher un vétéran, Roman Bürki, longtemps titulaire à Dortmund. Il arrive comme joueur désigné, quelque chose d’assez rare – et souvent raté – pour un gardien de but. Pour la doublure, c’est en USL que St. Louis est allé chercher Ben Lundt, à Phoenix. Devant lui, c’est de l’expérience en MLS que Carnell est allé chercher avec Tim Parker, un défenseur central qu’il a connu aux Red Bulls, même si ce dernier a regressé depuis. Il pourrait être déployé aux côtés de Joshua Yaro, Kyle Hiebert (deux joueurs de St. Louis en USL) ou encore Jon Bell, qui vient de New England. Il manque quand même une option à ce poste. A droite, c’est Jake Nerwinski (ex-Vancouver) qui prendra le poste tandis qu’à gauche, le Bosniaque Selmir Pidro part avec une longueur d’avance sur John Nelson, l’ancien de Cincinnati. Devant eux, Njabulo Blom, un milieu central sudafricain de 23 ans, devrait être titulaire avec une des grosses signatures de St. Louis : Eduard Löwen. L’Allemand de 26 vient du Herta Berlin et a pris le numéro 10, signe que son influence au milieu devrait être importante. Tomas Ostrak, lui aussi venu depuis la Bundesliga, devrait jouer un rôle plus avancé de numéro 10 devant ces deux-là. C’est un secteur où St. Louis CITY a du talent, puisqu’il y a également Indiana Vassilev, intéressant l’an dernier à Miami, qui y sera ainsi que Aziel Jackson, de Minnesota. C’est cependant devant que St Louis est le plus intéressant. Sur l’aile droite, Jared Stroud d’Austin est un bon choix, même s’il manque une arme de plus à ce poste. A gauche, Rasmus Alm a fait ses preuves en première divsion suédoise et devrait débuter devant le jeune Danois Isak Jensen, 19 ans. Enfin, c’est encore en Bundesliga que St Louis est allé chercher son avant-centre, Joao Klauss, de Hoffeinheim, un profil qui semble adapté à la MLS et qui en plus est bien doublé. On retrouvera ainsi l’international américain et ancien de Montpellier et de Caen Nicholas Gioacchini et le jeune Samuel Adeniran, de Seattle.
Le joueur clef : Il y a peu de joueurs dans cet effectif que j’ai pu voir joueur, mais Joao Klauss est clairement un élément qui sort du lot. Au poste d’avant-centre, le Brésilien sera un joueur désigné et rejoint l’équipe depuis Hoffenheim, où il a tout de même enchaîné les prêts, en Suède, en Belgique, en Autriche et en Finlande, avec plus ou moins de réussite. Il va en falloir un peu plus pour s’installer comme un des grands attaquants de cette ligue, mais à 25 ans, il semble pouvoir s’installer dans la durée au club.
La prédiction : Comme d’habitude avec les expansions, la première année est souvent compliquée. Cela a moins été le cas avec Charlotte ou Austin récemment, mais je pense que l’essentiel et de développer un style de jeu et une cohérence d’équipe. Les playoffs viendront plus tard.
Pourquoi supporter St. Louis ? Parce-qu’ils ont fait l’effort de pas s’appeler « FC » dans la Major League « Soccer » et ça n’était plus arrivé depuis Nashville.
Pour aller plus loin :
Mode d’emploi : comment créer le St. Louis CITY SC ?
VANCOUVER WHITECAPS

Entraîneur (Nationalité) : Vanni Sartini (Italie)
Stade (Capacité) : BC Place (21 000 en configuration soccer)
Année d’entrée dans la ligue : 2011
Après la fin de saison canon de Vancouver en 2021, 2022 c’était l’année de l’optimisme avec Vanni Sartini. Malheureusement pour l’entraîneur aux idées bien tranchées (fun fact sur lui, il lit du Thomas Picketty), la saison dernière fut compliquée, à cause de grosses blessures et des joueurs qui sous performent. La 9e place à l’ouest est donc assez logique, même si la saison fut sauvée par un titre de champion du Canada, un trophée habituellement partagé entre Toronto et Montréal, ce qui leur permettra de jouer la Champions League cette année.
Vancouver a fait le ménage cet hiver. Tosaint Ricketts et Florian Jungwirth ont pris leur retraite, Cody Croper et Leonard Owusu n’ont pas été gardés, Derek Cornellius est parti en Suède, Marcus Godinho en Pologne… Deux autres, Jake Nerwinski et Michael Baldisimo, sont restés en MLS du côté de St Louis City et de San José. Surtout, le gros départ de ce mercato, c’est Lucas Cavallini. L’avant-centre et joueur désigné quitte Vancouver et repart au Mexique après un passage très contrasté et qui déçoit, vu les attentes qui étaient sur ses épaules. Pour ce qui est des arrivées il semblerait que Mathias Laborda, le nouveau défenseur central uruguayen de 23 ans, soit un beau coup pour le club canadien. J.C. Ngando, le superdrafté français, est aussi vu comme l’un des meilleurs éléments de l’édition 2023 de la Draft, avec un profil capable de porter le ballon au milieu de terrain. Karifa Yao est arrivé de Montréal et Sergio Cordova, l’ancien du Real Salt Lake, a signé comme joueur désigné. Enfin, Vancouver est allé se chercher un nouveau gardien titulaire en J-League, avec Yohei Takaoka.
Les Whitecaps 2023 devraient donc commencer avec le gardien japonais comme titulaire, même si Thomas Hasal cherchera toujours à prendre la place de numéro 1, lui qui a 23 ans. Devant lui, Ranko Veselinovic devrait débuter avec Laborda, si Vancouver joue avec deux centraux. Yao, Javain Brown ou Matteo Campagna seront remplaçants. Jaivan Brown devrait cependant plus prendra la place à droite de la défense, après une saison 2022 ratée de Tristan Blackmon, loin du talent qu’il avait à Los Angeles. Côté gauche, Luis Martin semble tenir le poste devant Cristian Gutiérrez et Ali Ahmed. Au milieu, Andrés Cubas a été impressionnant l’an passé avec une hargne importante, et devrait trouver à ses côtés Alessandro Schöpf, qui est arrivé l’été dernier depuis l’Allemagne. Sur le côté droit, il y aura bien entendu Julian Gressel, le meilleur centreur de la ligue, qui aurait juste besoin d’un avant-centre pour finir ses caviars, mais on en reparle un peu plus loin. Niveau profondeur de banc, ce n’est pas mal au milieu, avec Ngando, Sebastian Berhalter (fils de) et Russell Teibert. Avant le numéro 9, Vancouver aime bien placer deux métronomes, qui l’an dernier ont été Ryan Gauld et Pedro Vite. L’Ecossais a pendant cette première saison complète en MLS montré beaucoup d’aisance, surtout dans les phases de transition. De son côté, Vite est un pur numéro 10 qui a créé de nombreuses occasions et qui à 20 ans, montre beaucoup de promesses. Avec Cristian Dajome et Déiber Caicedo, Vancouver est bien doté en option de remplacement. Devant, la récente arrivée de Sergio Cordova signifie que Brian White repassera sûrement remplaçant.
Le joueur clef : Ce n’est pas le meilleur joueur de l’effectif, mais la signature de Sergio Cordova sera la plus observée. Le Vénézuélien est un attaquant qui a parfois déçu à RSL mais qui, tout de même, a montré qu’il pouvait parfois être en bonne position sur les transitions. Dans une équipe où les milieux Cubas & Gauld délivrent des caviars et où Gressel est le meilleur centreur de la ligue, Cordova pourrait dépasser les 9 buts qu’il a inscrits l’an dernier en 33 matchs. À voir.
La prédiction : Vancouver possède d’excellentes pièces offensives, mais je les sens vraiment limités derrière. Il faudrait une grosse saison des recrues pour qu’ils arrivent à se qualifier an playoffs, mais je ne pense pas que ça arrivera en 2023, avec de plus la fatigue de la Champions League à gérer.
Pourquoi supporter Vancouver ? Parce-qu’entre Portland et Seattle, on n’a pas su choisir. Ou entre Toronto et Montréal. Bref, on tient la chandelle.
Le classement des prédictions
Attention, celui-ci est à prendre avec des pincettes : de nombreuses équipes vont changer avec le mercato d’été ! Je ne rembourse ni les paris sportifs, ni les cartes SoRare…

One thought on “[GUIDE] MLS 2023”